Publié le 28 Sep 2012 - 08:05
BISBILLES APR /REWMI

BBY (presque) lâchée par sa garde thiessoise

 

Entre Apr et Rewmi, ce n'est pas encore le divorce. Mais en attendant, alors que s'accumulent les contentieux entre ces deux formations politiques, les Seckistes de Thiès montent au créneau et demandent à leur mentor de tirer les conséquences de la guerre feutrée et non déclarée dont ils s'estiment victimes de la part du président de la République.

 

Les coups commencent à pleuvoir sur le ring entre Macky Sall et Idrissa Seck par responsables interposés. Le premier, qui semble avoir lancé les hostilités, vient de recevoir la riposte de son (encore) allié de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY). Samedi 22 septembre 2012, Mory Tine, directeur de Cabinet du maire «seckiste» de la commune d'arrondissement de Thiès nord, dépose ses baluchons à l'Alliance pour la République, le parti présidentiel. Le procédé est jugé ‘’hypocrite’’ par les partisans du maire de Thiès, qui en profitent pour dire ce qu'ils pensent de BBY. «Nous avons l’impression de nous retrouver dans une coalition où se joue la carte de la ruse, s'indigne l'adjoint au maire Lamine Diallo. Une telle coalition, nous n’en voulons pas. Il faut que ça soit très clair. Nous ne pouvons pas continuer à être les dindons d'une farce.»

 

Le responsable de Rewmi invite le président de l'Apr à arrêter ce genre d'opération. «Nous voulons faire comprendre à Macky Sall et à ses mercenaires apéristes que les débauchages de responsables et militants rewmistes ne sont plus pertinents après le départ d'Abdoulaye Wade», ajoute Lamine Diallo. Et selon lui, le président de la République «ne sera pas jugé en 2017 sur le nombre d'hommes politique débauchés, mais sur ses réalisations».

 

C’est pourquoi il lui conseille, «en lieu et place des chantiers de débauchages de politiciens», qu’il prenne en charge «l’achèvement des chantiers de Thiès en tant que priorité pour les populations.» Ledit conseil est accompagné d'un avertissement. Si Macky Sall doit «s'entêter» parce que préoccupé par «sa réélection en 2017», «on lui dit tout de suite qu’il peut mobiliser tous ses directeurs nationaux, ses Pca et ministres de Thiès comme l’avait si bien fait Wade. Mais il comprendra que le maître à décider politiquement à Thiès, c’est Idrissa Seck».

 

«À Thiès, c'est Idrissa Seck et lui seul qui décide»

 

L’autre point abordé par les jeunes rewmistes, c’est la «mise en quarantaine» de la ville par le gouvernement. «Nous avions dit qu’avec la fin du règne de Wade, Thiès allait afin souffler car de 2004 à 2012, elle a été l’objet d’assauts répétés de la part de l'ex-pouvoir. Aujourd'hui, nous déchantons», se plaignent-ils. Un exemple avec la tenue des Conseils de ministres décentralisés.

 

«Thiès est classée au peloton de queue alors que nous pensions qu’après Dakar, la ville aux deux gares aurait eu l’honneur d’être choisie.» En plus, il y a «la gestion des inondations», dossier sur lequel la ville est «exclue du plan d’urgence 2012-2013 et n'est prise en compte qu’en 2017». Le tout est couronné par «un complot d’État contre la mairie de Thiès» et dont «le chef d’orchestre n’est personne d’autre que le ministre des Finances à travers son receveur municipal qui joue à l’asphyxie financière de la ville de Thiès».

 

Pour les responsables de Rewmi, ces pratiques «mettent la ville à genou, empêchent la municipalité de répondre aux sollicitations des populations, et participe en fin de compte à mettre le maire Idrissa Seck en mal avec ses administrés». Aujourd’hui, poursuit Lamine Diallo, «tous les engagements pris par la mairie de ville dorment à la Perception et en même temps, des malades à qui la municipalité doit assistance et soutien trépassent dans les hôpitaux».

 

Réclamant du gouvernement respect des promesses et courtoisie dans la démarche, Rewmi de Thiès considère comme «dommageable» à l'unité de BBY que le poste de Pca du Port autonome de Dakar (PAD) que Macky Sall aurait promis à Yankhoba Diattara n'ait pas été attribué au maire adjoint.

 

 

NDÈYE FATOU NIANG

 

 

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