Publié le 15 Feb 2025 - 15:08
Pétrole  & Pétrochimie

Un vent de souveraineté

 

Le samedi 8 février 2025 à 18h18, un  tanker « ALMI ODYSSEY »  battant pavillon libérien parvient à raccorder les tuyaux de quai pour livrer  la toute première cargaison de pétrole brut issue du champ pétrolier de Sangomar à destination de la SAR. 650 000 barils de brut , presque 100 000 tonnes d’huiles de bonne texture avec une teneur chimique homogène remplissant les cuves de la Société Africaine de Raffinage,    correspondant à presque sept jours d’extraction , seront ainsi transformés en essence, gazoil, diesel, fioul, et  une myriade de produits et sous – produits issus et dérivés du raffinage des huiles brutes extraites des fonds marins de notre bassin sédimentaire.

L’information est aussitôt relayée dans la presse économique mondiale, c’est un vent nouveau pour le Sénégal, déjà plus de trente pétroliers avaient accoste’   aux larges de nos côtes sur le site du FPSO Leopold Sedar Senghor pour charger le pétrole de Sangomar  à destination des  raffineries et usines  d’Europe et d’Asie, et progressivement le marche’ international avait fini de tester , de traiter et de transformer le brut sénégalais selon les normes et standards de l’aval pétrolier. Les hydrocarbures ont donc fini de convaincre les traders et c’est tout à fait logique et normal que la SAR et Petrosen TS  qui  étaient sous forte pression des plus hautes autorités  du pays pour anticiper le raffinage du brut domestique : presque un baroud d’honneur pour le nouveau régime.

Et pour cause  la facture pétrolière  continuait de peser dans les balances extérieures du Sénégal accentuant le déficit commercial chronique de nos échanges internationaux. En  2019 les importations de pétrole et produits pétroliers s’élèvent à  733,560 milliards  avant d’exploser en 2022 et en 2024 à plus de 1600 milliards selon L’ANSD. Et ceci malgré le fait que la SAR assure la moitié des besoins du pays.

Hier, 13 Février, soit deux semaines après la première livraison des huiles brutes issues de Sangomar, la SAR a réussi brillamment la transformation et le raffinage de cette première cargaison livrée grâce au ‘upgrade’ des ses équipements et process qui ont commence’ laborieusement en 2019 afin d’augmenter la capacité de raffinage et de paramétrer les caractéristiques chimiques du brut de Sangomar afin d’assurer un traitement et une transformation normatifs et standardisés.

C’est presque une nouvelle ère qui mène à l’autosuffisance en produits pétroliers qui commence pour le Senegal, avec le potentiel du milliard de barils probables du champ de Sangomar ouvrant ainsi  des perspectives industrielles et commerciales inédites  de presque  500 à 750 milliards par année pour notre pays et significativement plus si la SAR parvient à sécuriser et étendre ses parts de marche’ dans les pays frontaliers et la sous – région.

C’est une chaîne de valeur de l’aval pétrolier  aux ramifications économiques et géoponiques  intéressantes et lucratives  qui commence pour le Sénégal qui conduira si les efforts se poursuivent à la souveraineté énergétique. Un objectif à portée de main après 65 ans d’efforts continus…….et inlassables.

Moustapha DIAKHATE

Expert Infrastructure et Pol. Energie

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