AGRESSION A L’ARME BLANCHE
L’apprenti, le chauffeur de camion et les larmes, à la barre

Après trois ans de détention préventive, Cheikh Moustapha Diaw a finalement fait face, hier, aux juges de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar. Il avait violemment poignardé le chauffeur de camion Abdou Lahat Sakho.
En janvier 2018, la vie d’Abdou Lahat Sakho a basculé. Ce chauffeur de camion, qui a failli passer de vie à trépas, à cause d’un violent coup de poignard porté au cou, s’est retrouvé à moitié infirme. Il a, depuis, perdu l’usage d’un bras et boitille de la jambe droite.
L’auteur de son malheur n’est autre que le nommé Cheikh Moustapha Diaw, un apprenti de ‘’car rapide’’. Une altercation en pleine circulation a été le détonateur de ce drame. Le chauffeur de camion Abdou Lahat Sakho a trouvé que celui du ‘’car rapide’’ entravait la circulation. Avec des klaxons, il aurait invité son vis-à-vis à libérer la voie. Ce que le chauffeur du transport en commun a mal pris. D’un geste de la main, il lui aurait manifesté son agacement. S’en est suivie une rude bagarre entre les deux hommes. Dans la foulée des échauffourées, un coup de couteau est parti, venant de l’apprenti du ‘’car rapide’’. D’une violence inouïe.
A la barre, Cheikh Moustapha Diaw, qui dit regretter amèrement son acte, évoque l’excuse de la provocation. Accusé de tentative de meurtre, le jeune homme de 24 ans affirme qu’il ne voulait pas se mêler de la bagarre. ‘’Je voulais juste les séparer, le chauffeur de mon car et lui. Mais Abdou Lahat a mal pris mon intervention et a commencé à proférer des injures à mon encontre. Je ne voulais pas me bagarrer avec lui’’, raconte-t-il.
Sur l’interpellation du juge sur l’origine du couteau, le comparant soutient qu’il a été oublié dans le car par les vendeuses de poissons qu’ils ont l’habitude de transporter. Ayant fui après son forfait, il se justifie en alléguant qu’il avait été pris de panique.
En larmes, la partie civile Abdou Lahat a déploré la perte de l’usage de certains de ses membres, mais a évoqué le destin pour expliquer ce qui lui était arrivé.
Après avoir demandé la disqualification des faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la privation de l’usage d’un membre, le représentant du ministère public a requis 5 ans de réclusion criminelle contre Cheikh Moustapha Diaw.
L’avocat de la défense a, pour sa part, sollicité l’application bienveillante de la loi pour son client.
L’affaire mise en délibéré, la décision sera rendue le 5 mai prochain.
MAGUETTE NDAO
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