Publié le 11 Nov 2016 - 04:03

Alerte, politiciens ! 

 

Aujourd’hui, mercredi 9 novembre 2016, le « monde » vient à nouveau de s’effondrer, comme il le fut le 11 Septembre 2001 avec la destruction des tours jumelles plongeant les USA dans le chaos, non pas cette fois-ci à cause d’attentats terroristes, mais par le vote démocratique et souverain des Américains-eux-mêmes faisant de Donald Trump le 45 président des États-Unis d’Amérique, au détriment de sa rivale Hilary Clinton, deux fois candidate à la présidence et doublement déçue.

Décidément, le peuple américain est imprévisible, car après un Noir qui, il n’y a pas si longtemps, n’avait pas le droit de s’assoir dans les places de bus et de toilettes réservées aux Blancs, c’est un raciste « notoire » qui vient d’être élu président de la République, faisant de lui l’homme le plus puissant du monde. De plus en plus, les peuples d’Europe se laissent charmer par les discours de l’extrême droite et se réfugient dans le rejet des autres et dans la peur du futur.

L’Histoire aussi a ses secrets pour régir les destinées nouvelles de l’homme et du monde et pour les conduire ainsi, selon son plan, vers des mutations originales pour la préservation ou pour la destruction de l’espèce. Barack Obama, considéré un temps, comme le rêve africain et l’espoir du renouveau du monde, ne fut qu’un beau mirage, une simple illusion, un feu follet. Désavoué lui aussi comme Hilary Clinton par la même occasion. L’Afrique est trop sensible aux symboles, trop émotive et ne combat pas assez pour ses intérêts propres avec la ténacité, la froideur et la rigueur qui siéent, or elle doit toujours compter sur elle-même. Mais elle ne le pourra qu’unie, avec des leaders soucieux du bien commun, du sens du sacrifice de leur propre vie pour le bonheur et la prospérité de leurs peuples.

De plus en plus, les peuples rejettent et réprouvent les politiciens qui nous abasourdissent de discours creux, qui déçoivent l’espoir mis en eux de leur garantir une vie décente, un toit, un travail, un bon système éducatif et de santé, des conditions d’existence meilleures, un environnement de paix et de sécurité, physique, moral et spirituel. De nos jours, partout dans le monde, mais particulièrement au Sénégal, on vote moins choisir un candidat que contre un candidat, en l’occurrence le président sortant, s’il déçoit. La capacité de sanctionner passe avant la capacité de choisir.

La grande leçon américaine du vote d’aujourd’hui est que les professionnels de la politique, si on estime qu’ils ne font pas leur « job », n’ont aucune chance d’être réélus, s’ils sont appréciés par des citoyens conscients de leurs manquements et soucieux de leurs intérêts et du devenir de leur pays. Une seule priorité est alors de changer de leader qui puisse leur apporter le changement. Le crépuscule de la politique politicienne a sonné, il faut de nouveaux héros pour une aube nouvelle. Que de messages et de présages qui passent inaperçus quand on s’emmure dans sa tour d’ivoire, refusant de voir la réalité du monde et la misère croissante des peuples qui ont soif de justice et de bien-être ! Pour un président, être à l’écoute de son peuple est certes essentiel, mais l’est encore plus savoir entendre et satisfaire ses besoins fondamentaux, qui sont les seuls garants de la conservation de son pouvoir.

Ibrahima Sow

 

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