Publié le 12 May 2023 - 06:29

Amnesty/émeutes Ngor

 

Les forces de l’ordre ont fait usage excessif de la force pour repousser des manifestants à Ngor. Ce que dénonce dans un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’ Amnesty International. “Amnesty International rappelle que, conformément au droit international, l’usage de la force lors du maintien de l’ordre doit être strictement nécessaire et proportionnel, et que l’utilisation des armes à feu est interdite sauf en cas de danger imminent de mort ou blessure grave’’, a dit  le chercheur au bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diallo.

‘’Depuis mi-avril, des habitants de Ngor manifestent à propos de l’utilisation d’un domaine foncier. Amnesty International a visionné plusieurs vidéos et images où l’on voit des gendarmes faire preuve d’usage excessif de la force contre des manifestants, tirant par balles dans leur direction et tirant des grenades lacrymogènes dans des endroits clos. Dans certaines vidéos, les gendarmes peuvent être vus en train de frapper des personnes arrêtées et menottées ou en train d’utiliser des individus comme boucliers humains pour progresser dans un quartier où la mobilité a été entravée par plusieurs barricades’’, ajoute-t-il. Ainsi, Amnesty International a appelé ‘’les autorités à enquêter sur l'usage des armes létales par les forces de l’ordre à Ngor ce 9 mai et lors de précédents incidents.

Les autorités doivent notamment poursuivre et juger les responsables de la mort de 14 personnes dont 12 personnes tuées par des tirs des forces de sécurité lors de manifestations de mars 2011’’. En outre, les manifestations résultent d’un conflit foncier autour de l’utilisation d’un domaine de 6 300 m2 dans la commune de Ngor. Alors que les habitants désirent y bâtir un lycée, les autorités ont le projet d’y ériger une caserne de gendarmerie. ‘’Le 9 mai, le quartier de Ngor a été bouclé au matin par les gendarmes qui limitaient tout accès et toute sortie pour les habitants. Au cours de cette journée, les gendarmes ont procédé à des tirs par balle sur des manifestants, selon des témoignages recueillis par Amnesty International et des vidéos visionnées. Selon des témoignages, une adolescente de 15 ans a été tuée par balle alors que les autorités ont annoncé qu’elle aurait été touchée à la tête par l’hélice d’une pirogue’’, rappelle Amnesty.

 

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