Publié le 3 Aug 2015 - 04:40

COMMENTAIRE

 

Disons-le sans sourciller : ce qui s’est passé hier au campus social de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar est inadmissible ! Un président de la République venu inaugurer des infrastructures construites avec l’argent du contribuable sénégalais a été accueilli par des huées et des jets de pierres.  Si l’on peut tolérer et comprendre les huées, rien ne justifie à nos yeux les jets de pierres sur le cortège présidentiel. Surtout dans un espace universitaire qui doit être un temple  de savoir et de bon sens et non une arène politique. Car, ce n’est ni un chef de parti ni un candidat qui s’est rendu à l’Ucad, mais le chef de l’Etat qui reste une institution sacrée. Les étudiants n’auraient pas dû user de violence contre le président de la République.  On ne le dira jamais assez, la présence des partis politiques  au  campus fait partie aujourd’hui des maux qui gangrènent l’Université Cheikh Anta Diop.

 Une université qui a depuis longtemps dépassé ses capacités d’accueil et compte aujourd’hui plus de 85 000 étudiants. Pendant longtemps, l’on a  fermé les yeux sur cette situation, préférant surfer sur les vagues du populisme et de la démagogie pour colmater les brèches, d’année en année. D’où le pourrissement de la situation. Et cela commençait à être intenable. Et aujourd’hui que le gouvernement de Macky Sall, sous la houlette du ministre de l’Enseignement supérieur Mary Teuw Niane, a entrepris des réformes pour assainir le milieu, des étudiants nostalgiques des années de pagaille et de bamboula veulent tout remettre en cause.

C’est dire que  les manifestations isolées d’hier ne doivent pas faire oublier tous les efforts consentis jusque-là par l’Etat pour remettre de l’ordre dans nos universités. Une réforme n’en est pas une si elle n’est pas douloureuse. Il faut avoir le courage de le dire et de le dénoncer : l’Ucad est devenue depuis des années une zone de non-droit. Une jungle où des étudiants  prompts à verser dans la casse des bus de Dakar Dem Dikk se permettent tous les abus et excès. Et il est temps que cela cesse. Basta !

Ibrahima Khalil Wade

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