Macky Sall théorise son ‘’libéralisme social’’

Alors que l’opposition était dans la rue, ce vendredi, le président Macky Sall présidait le Congrès du Réseau international de la jeunesse libérale. Lors de la rencontre, il a prôné la continuité du projet de libéralisme.
Hier, au moment où la capitale sénégalaise était quadrillée par les forces de l’ordre et vivait au rythme des échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre, le président Macky Sall présidait la 50e Assemblée générale de la Fédération internationale des jeunesses libérales (IFLRY). Le chef de l’État a pris part à l’ouverture de leur Congrès qui se tient du 16 au 19 juin à Dakar, et dont le thème est "Voix pour la jeunesse libérale et progressiste d’Afrique. Créer des organisations de jeunesses libérales résilientes basées sur les meilleures pratiques mondiales’’.
Au moment de faire son allocution, le président Sall a fait remarquer que cette Assemblée générale coïncide avec le moment où le monde fait face à de nombreux défis : sécuritaires, climatiques, sanitaires, mais également alimentaires. ‘’En choisissant le thème, vous restez au cœur de la pensée progressiste du libéralisme comme projet global de société qui épouse les contours de son temps en restant attaché à ce qui constitue son ADN, c’est-à-dire la défense de la liberté d’initiative et de la libre entreprise’’, a-t-il ajouté.
Selon Macky Sall, ‘’le projet du libéralisme doit sans cesse partir de l’humain et revenir à l’humain, parce qu’il doit avoir pour finalité le bien-être de chaque individu", a déclaré le chef de l’État sénégalais.
Ce focus sur l’épanouissement humain qui constitue l’État de droit, la démocratie et les Droits de l’homme doivent demeurer les identités de la tradition libérale, poursuit-il. À ses yeux, en effet, ‘’le libéralisme n’exclut pas le social, ne consacre pas le règne du plus fort où l’État s’abstiendrait de toute intervention dans la régulation des forces du marché’’.
Ainsi, parlant de l’inflation due à la rupture des chaînes d’approvisionnement occasionnée par la crise sanitaire de la Covid-19, ainsi que la guerre en Ukraine, Macky Sall s’est posé la question de savoir : ‘’L’État doit-il se dire que c’est la loi du marché et laisser le citoyen subir toutes ces conséquences ?’’ Sa réponse est que ‘’l’État ne devrait pas s’abstenir, dans sa fonction de régulation, lorsque les forces du marché sont en dérèglement’’.
“La passion libérale, c’est aussi être dans la justice et l’équité’’
Évoquant son option pour un ‘’libéralisme social’’, il a donné l’exemple des différents instruments réalisés au Sénégal tels que ‘’la Couverture maladie universelle (CMU), le Programme de bourses de sécurité familiale, la Délégation à l’entrepreneuriat rapide pour les femmes et les jeunes (Der) et le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC)’’. Le chef de l’État a, de surcroît, évoqué la nécessité d’un certain ‘’rééquilibrage’’ pour fixer les populations dans leur territoire, afin de mettre sur pied une équité territoriale. En cela, il a appelé à une ‘’occupation rationnelle et une valorisation des territoires périphériques’’ qui sont souvent délaissés au profit de la capitale.
Le chef de l’État préconise, par ailleurs, de renforcer le multilatéralisme. “La passion libérale, c’est aussi être dans la justice et l’équité. Et de plaider pour une nouvelle gouvernance mondiale”, estime-t-il. Car “il n’y a pas de liberté sans responsabilité. Tout ce qui augmente la liberté, augmente la responsabilité. Le principe de la responsabilité, c’est de se laisser guider par sa conscience. L’avenir du libéralisme est entre vos mains. C’est en prenant de la hauteur qu’on gagne en vision", conclut-il.
ARAME FALL NDAO (Stagiaire)