Publié le 17 Mar 2025 - 17:49
CONTRATS SNCF, SUMMA-LIMAK

ankhoba Diémé casse tout et engage les renégociations

 

Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens a annoncé la renégociation des contrats relatifs à l'exploitation du Train express régional et de la plateforme aéroportuaire. Il a fait la déclaration hier, à l'émission ‘’Point de vue’’ de la RTS1.

 

Le ministre des Transports terrestre et aérien était hier sur le plateau de la RTS1, à l'émission ‘’Point de vue’’. A l'entendre parler, c'est comme si le contrat relatif au Train express régional (TER) relève d'une vraie arnaque.

Selon Yankhoba Diémé, au moment où le Sénégal concluait ce projet avec les Français, les Turcs avaient fait une offre sans commune mesure. “Il convient de le rappeler, ce TER nous a couté 1 200 milliards F CFA. C'est le cout officiel. Nous l'avions conclu à un moment où le Sénégal avait signé, avec une société turque, pour le même montant, un contrat qui devait lui permettre de réaliser la voie ferrée à écartement standard -c'est-à-dire le même que le TER - de Dakar à Tamba, avec un port à Tamba. Il a finalement abandonné ce projet, pour négocier avec l'entreprise que vous connaissez, qui nous a livré le TER pour 36 km. Disons 50 km, si l’on y ajoute le tronçon Diamniadio - AIBD”, a indiqué le ministre des Transports qui n'a pas du tout été tendre avec les Français et les tenants de l'ancien régime. 

Après avoir annoncé récemment que le contrat avec la SNCF relatif à l'exploitation va arriver à échéance en 2026, il a réitéré la volonté du régime de le renégocier pour mieux préserver les intérêts du Sénégal. “Les négociations sont déjà ouvertes et je suis persuadé que nous nous en sortirons avec un mieux-disant pour le Sénégal. Pourquoi ne pas entrer dans le capital de la Seter et faire sauter un certain nombre de verrous”, envisage le ministre Diémé qui insiste sur le volet rentabilité.

Rappelant que l'État injecte en moyenne 18 milliards pour combler le déficit du TER, il précise : “Dans les clauses, le cocontractant a bunkerisé le contrat en imposant un seuil de rentabilité. Pour dire que, quelle que soit la réalisation, s'il n'atteint pas ce seuil, l'État doit couvrir. Ce qui veut dire que nous ne partageons pas les risques et les pertes”. 

Vers une renégociation des contrats de la Seter pour le TER et de LAS pour l'aéroport 

Afin de réduire le montant de la subvention, le ministre a prescrit un certain nombre de mesures de redressement. Il s'agira, d'abord, de réduire les charges au strict minimum, mais surtout de donner au train sa vocation régionale. “Le TER est prévu pour rouler sur de longues distances. Le fait qu'il roule sur une courte distance avec 13 arrêts en 36 km, ça use les rails, ça use le train lui-même, parce qu'il ne doit pas rouler comme un tramway. Ça coute plus cher en entretien et c'est moins rentable”, explique M. Diémé qui ajoute : “L'ambition est de l'étendre jusqu'à Thiès, jusqu'à Mbour. Avec une deuxième phase qui doit aller à l'AIBD, qui va être opérationnel avant le mois de juin.” En perspective de la réception de ce tronçon, il a été rappelé que l'État a déjà reçu six rames sur les sept qui étaient déjà commandées. Et en perspective des JOJ, le gouvernement a fait une commande de cinq autres rames supplémentaires. 

Le ministre des Transports ne s'est pas arrêté à annoncer une renégociation du TER. Pour lui, la même entreprise de renégociation est envisagée pour la gestion de l'aéroport Blaise Diagne de Diass. A l'en croire, c'est un vrai paradoxe d'avoir une structure qui s'appelle AIBD, qui gère tous les aéroports du pays sauf le principal aéroport qui porte son nom. L’“AIBD gère tous les aéroports, sauf l'aéroport international Blaise Diagne. C'est un vrai paradoxe. Le contrat avec les Turcs est à échéance. Comme pour le TER, il y aura renégociation”, souligne le ministre qui refuse toutefois qu'il y a eu une baisse du trafic.

Le problème, selon lui, c'est plus la mauvaise gestion, avec de la gabegie dans la gouvernance de la structure. Ce qui a été à l'origine des licenciements. 

Trafic à l'aéroport : le ministre réfute la baisse, l'Anacim et l'ANSD confirment 

En ce qui concerne le trafic au niveau de la plateforme aéroportuaire, un rapport de l'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (Anacim) confirme la tendance baissière de l'activité annoncée récemment par l'ANSD. Sur les douze mois de 2024, l'agence publique a noté “une décroissance du nombre de passagers (directs+transit) de 0,57 %, une décroissance de 2,69 % du nombre de mouvements”. Les plus fortes baisses ont été enregistrées dans les vols domestiques avec -26,24 % par rapport à 2023. Pour le trafic CEDEAO, les statistiques de l'Anacim font ressortir une baisse de 9,87 % du nombre de passagers ; pour la zone “Reste du monde”, un recul de 6,49 %. 

Selon des sources proches du ministère des Transports terrestres et aériens, cette baisse s'explique principalement par les restructurations au sein de la compagnie nationale Air Sénégal qui avait supprimé certaines lignes déficitaires comme New York, Milan, Marseille, Lyon, Douala et Libreville. Il s'y ajoute : en début d'année 2024, la crise politique avait créé plein d'incertitudes qui n'ont pas épargné le trafic au niveau de la plateforme, soulignait la source.

Malgré ces difficultés, l'aéroport de Dakar a pu résister non seulement en limitant les dégâts, mais aussi avec le fret qui a connu une hausse de 3,36 %. Aussi, les dessertes avec l'Europe, l'Afrique du Nord et le reste de l'Afrique (hors CEDEAO) ont connu des hausses respectives de 5,76 %, 11,18 % et 5,76 %. 

Il y a quelques jours, l'ANSD informait de la baisse du trafic au niveau de la plateforme aéroportuaire par rapport à l'année précédente. “Au mois sous revue (décembre), le trafic aérien à l’AIBD se caractérise par une hausse de la quantité de fret (+17,4 %), de l’effectif total des passagers (+11,1 %) ainsi que des mouvements d’aéronefs (+7,6 %) en variation mensuelle. Comparés à un an auparavant, la quantité de fret (-24,1 %), les mouvements d’aéronefs (-4,0 %) et le nombre total de passagers (-3,7 %) régressent au mois sous revue”, rapportait l'ANSD dans son bulletin publié récemment. 

Par Mor Amar 

Section: 
CYBERSÉCURITÉ DES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES : SOS villages d'enfants mise sur la sensibilisation
SECRÉTARIAT EXÉCUTIF NATIONAL DU PS : Les socialistes entendent faire leur mue
REJET DE LA LOI INTERPRÉTATIVE DE L’AMNISTIE PAR LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL : Les réactions s’enchaînent
DÉBAT PUBLIC : TAS prêt à affronter Sonko
ÉTUDE SUR L'INÉGALITÉ DE GENRE : Le Sénégal affiche un taux de réduction de 68,4 %
RADIATION TIDJANE THIAM : Ouattara réveille les démons de la division
SAINT-LOUIS : GOUVERNANCE DES EAUX TRANSFRONTALIÈRES EN AFRIQUE : Une vingtaine d’étudiants de l’UGB formés sur l’hydrodiplomatie
THIERNO ALASSANE SALL SUR LA GESTION DU PAYS : ‘’Rien ne bouge…’’THIERNO ALASSANE SALL SUR LA GESTION DU PAYS : ‘’Rien ne bouge…’’
RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES : L'APR revient à la charge
RAPPORT SUR LES FINANCES PUBLIQUES : La contre-offensive de l'APR 
Démission à Taxawu Sénégal
POLITIQUE : Pape Djibril Fall, le fichier PDF relancé
REVUE DES PROGRAMMES DU FMI : Le Sénégal traine, les voisins accélèrent
DONNÉES GÉOSPATIALES : Le Sénégal lance une plateforme au service de son développement
Awalé sur le dialogue national
APRÈS L’ANNONCE DE GUY MARIUS SAGNA : Takku Wallu monte au créneau et prévient
QUESTIONS D'ACTUALITÉ : La vérité sur les licenciements 
DES POSTES CLÉS  TOUJOURS AUX MAINS DES OPPOSANTS AU RÉGIME : Des responsables de Pastef Kaolack et Kaffrine prédisent l’échec du pouvoir
Coalition Dione
MANSOUR FAYE CONTRE-ATTAQUE : ‘’En vérité, ils n’ont rien sur personne !’’