De nouvelles possibilités s’offrent aux sociétaires

La distribution des cartes de membres de la Sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav) a démarré hier. Des nouveautés sont notées, avec l’arrivée de ces cartes numérisées disposant de code Pin.
Une très bonne nouvelle pour les ayants droit de la Sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav). Les cartes de membre des ayants droit déjà inscrits sont disponibles depuis hier. C’est un tournant important pour la Sodav, puisque ces cartes étaient attendues depuis 2016. Mais cette patience en valait bien le coup, puisque c’est la recherche de la qualité qui a retardé leur fabrication et leur distribution, selon le directeur-gérant de la Sodav, Aly Bathily. Selon qui, ladite société est dans la volonté de s’inscrire dans une dynamique de performance. Il était en conférence de presse, hier, au siège de la société.
En effet, la Sodav a misé sur la confection de cartes numérisées disposant de code Pin. Du point de vue des formalités administratives, ‘’cela permet de réduire beaucoup d’exigences, comme la demande des attestations. Je pense que ça rend plus crédible la carte de membre’’, sourit M. Bathily. ‘’Tout le monde se rappelle que du temps du Bureau sénégalais du droit d’auteur, on avait des cartes en papier. Ce n’était pas mal. Mais, quand même, c’était des cartes si falsifiables que des ambassades nous interpellaient, des fois, pour vérifier. Ce qui fait qu’au niveau des ambassades, quand les gens devaient voyager, on leur exigeait des attestations signées par le directeur général du BSDA puis de la Sodav’’, a-t-il souligné.
Il faut dire que cette carte numérisée permet d’avoir toutes les informations sur les titulaires de droit, dès lors qu’on la passe au scanner. D’après Aly Bathily, la Sodav est intégrée à un grand projet de bases de données unifiées de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi). C’est-à-dire des bases de données de plusieurs sociétés qui sont interconnectées. Étant choisie comme pilote, elle a ainsi fini de migrer sa base de données dans celles de l’Ompi. Aux yeux de M. Bathily, ceci renforce la crédibilité de la base de données de Sodav.
Ainsi, il y a plusieurs autres nouveautés. Désormais, avec une seule carte, une personne peut avoir plusieurs profils. Or, autrefois, la personne pouvait disposer de plusieurs cartes. ‘’Par exemple, si le sociétaire est à la fois musicien, acteur de l’audiovisuel et écrivain, par exemple, il lui fallait s’inscrire dans chaque catégorie et disposer de trois cartes’’, explique M. Bathily. ‘’Pour la musique, généralement, en Afrique, nos musiciens ont la particularité d’avoir une multiplicité de casquettes (auteur, interprète, producteur). Et donc, toutes ces informations concernant la personne sont intégrées dans une seule carte’’, a-t-il poursuivi. Un changement de taille.
Une machine de dernière génération a permis de réussir ce travail haut de gamme, même si les artistes s’impatientaient. ‘’Il fallait commander une solution informatique, qu’il a fallu acquérir de l’extérieur, former les gens qui avaient à faire la production et commencer la distribution’’, insiste Aly Bathily pour justifier les retards.
A présent, les sociétaires détenteurs d’une carte de membre de l’ex-BSDA (d’offices transférés à la Sodav) et les nouveaux adhérents à la Sodav peuvent directement se présenter dans les locaux de ladite société pour les besoins de la confection de leurs cartes. Déjà, selon nos informations, plus de 600 cartes sont disponibles. Et l’opération se poursuit.
Pour ceux qui sont hors de Dakar, Aly Bathily assure qu’il y a des dispositions qui sont prises pour faciliter le retrait des cartes. ‘’Ce projet a coûté moins de 15 millions, parce que tout ce qui concerne la gestion de ce projet, la formation des agents, tout a été fait gratuitement. Un de nos administrateurs a volontairement accepté d’aller acquérir cette solution et de venir l’installer gratuitement, considérant cela comme sa contribution en tant que membre du conseil d’administration’’, informe-t-il.
Ils sont près de 10 mille membres à s’être inscrits à la Sodav, aussi bien pour le droit d’auteur que pour les droits voisins. ‘’Il faut savoir que la base de données sera très dynamique. Pour les artistes interprètes, chaque semaine, on peut avoir de nouveaux adhérents. Pour les autres catégories (arts visuels, etc.) dès que le dossier est complet, l’enregistrement peut être fait sur place’’, a indiqué M. Bathily.
Par ailleurs, pour toutes informations complémentaires, les ayants droit peuvent se rapprocher de la Sodav.
Parlant d’autres projets de la Sodav, le directeur-gérant relève qu’il y a l’arrêté portant sur la mise en œuvre du droit de reprographie qui est sur la table du ministère de la Culture et de la Communication. Il note également qu’il y a la mise en œuvre de la rémunération de la copie privée dont le processus est en cours. ‘’De plus, nous sommes en train de discuter avec l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle pour voir comment élargir nos champs de coopération sur bien des secteurs. Pour ce qui concerne les droits exclusifs des auteurs d’art visuel, c’est réglé. Mais il y aussi la mise en œuvre du droit de suite et le projet d’arrêté est en train d’être fait’’, informe Aly Bathily.
BABACAR SY SEYE