Publié le 10 Sep 2021 - 18:14
INTERRUPTION VOLONTAIRE DE GROSSESSE

Jamra et ses alliés s’opposent aux féministes 

 

L’ONG Jamra compte, avec d’autres organisations, s’opposer à la légalisation de l’avortement médicalisé au Sénégal. Mame Makhtar Guèye et Cie, qui faisaient face à la presse, annoncent à cet effet une tournée dans les différentes familles religieuses pour sensibiliser sur cette question remise sur la table par les organisations féministes.  

 

Après les séries obscènes, l’ONG Jamra se lance sur un autre front. Cette fois, il s’agit de faire face aux théoriciens de la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ou avortement médicalisé. Ainsi, pour plus d’efficacité dans la lutte, Mame Makhtar Guèye s’est allié avec d’autres organisations regroupées dans une entité de 48 membres, pour faire face aux organisations féministes.

D’après M. Guèye, cette lutte date de plusieurs années. Cependant, la question a été relancée avec la médiatisation d’un spot publicitaire sur le sujet. Une courte vidéo qui met en scène une jeune fille en larmes à cause d’un acte incestueux qu’elle aurait subi, entrainant une grossesse et qui met en péril son avenir.  

Des situations pour lesquelles les féministes et d’autres organisations similaires conseillent fortement l’IVG, pour éviter à la victime de porter une grossesse non-désirée.

Pour Jamra et ses alliés, l’avortement est une forme d’infanticide. Ils ont, en ce sens, rappelé le processus ‘’criminel’’ qui mène à cette pratique. Mieux, le collectif pense que ces associations qui militent pour l’IVG doivent préciser aux concernées les conséquences néfastes de cette pratique : ‘’Les syndromes post-abortifs, qui se traduisent par des crises dépressives, le cancer du col de l’utérus ou du sein ainsi que des troubles psychologiques.’’

Pour Mame Makhtar Guèye, tous les avortements sont médicalisés, car nécessitant une assistance médicale. Par conséquent, estime-t-il, le terme utilisé vise à rassurer les Sénégalais. Cependant, insiste-t-il, l’inceste et le viol ne sont pas des raisons valables pour plonger la société sénégalaise dans des situations de suspicions. A ses yeux, les mouvements féministes sont dans une logique de justifier les fonds qu’ils ont reçus des lobbies maçonniques qui militent également pour l’homosexualité, afin de dépeupler le continent africain.

D’après le leader du mouvement Jamra, l’avortement est ‘’un filon très juteux pour ces praticiens. En effet, dit-il, les fœtus extraits sont vendus auprès des industries cosmétiques européennes ou transformés en gélules de rajeunissement très prisées’’.

Oustaz Makhtar Sarr, membre du collectif, est quant à lui convaincu que l’adoption de cette loi risque d’être la porte à toutes les dérives dans la société sénégalaise. ‘’Leur ultime objectif est de permettre à toute femme qui le souhaite de mettre fin à sa grossesse, quel que soit le cas. On peut alors s’attendre à voir des conjoints qui ont des difficultés dans leurs foyers se l’appliquer, des mères peuvent aussi exiger à leurs filles d’avorter d’une grossesse issue d’un mariage. Voici les conséquences que nous risquons. Nous ne laisserons pas les féministes faire passer cette loi. Nous allons sensibiliser les Sénégalais sur les limites de cette pratique’’, avertit-il.

A l’en croire, la religion dit qu’avant 40 jours de fécondation jusqu’à la naissance de l’enfant, il est interdit de l’extraire de son environnement. Par conséquent, réitère-t-il, l’avortement est strictement interdit en islam.

La tournée des familles religieuses

A ce sujet, Mame Makhtar Guèye annonce une tournée dans les différentes confréries du Sénégal, y compris l’église catholique, pour davantage aborder la question à partir d’aujourd’hui.

Le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'action Sociale (Sutsas) indique, pour sa part, que leur collectif n’a pas de problèmes avec les mouvements féministes. Mais pour Mballo Dia Thiam, l’avortement tel que conçu par les lois sénégalaises les agréent et toute autre forme d’avortement n’a pas leur consentement. ‘’Nous avons notre point de vue technique qu’on a suffisamment démontré. Les religieux qui sont ici aussi ont démontré à suffisance comment Dieu a condamné cet acte et dans quelle condition cette pratique peut être acceptée’’, fait-il remarquer.

En 2016, se remémore M. Thiam, leur syndicat avait participé à une rencontre sur l’avortement et avait, à l’époque, donné sa position pour son encadrement. ‘’Il faut d’abord voir si la vie de la mère est engagée. Et le médecin pratiquant, dans ce cas, devrait être différent de celui prescripteur et ce dernier sera également différent de celui qui va faire le diagnostic. Si aujourd’hui, des femmes peuvent avorter pour convenance personnelle ou à l’issue d’acte incestueux, les dérives et accusations seront nombreuses’’, met-il en garde.  

HABIBATOU TRAORE 

 

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