Publié le 3 Jun 2025 - 16:40

La candidature de M. Hott à la présidence de la BAD

 

L’Histoire offre un tableau de bord mémoriel et lumineux qui empêche de commettre les erreurs évitables.

À cet égard, une furtive plongée dans le passé récent aurait décommandé la candidature du Sénégalais Amadou Hott dont le maintien jusqu’au bout a fait figure de mère des erreurs commises par la Diplomatie sous l’ère Diomaye.

D’abord, le Sénégal a engrangé des trophées dans le champ des responsabilités internationales qui lui procurent une fierté et un prestige inoxydables.

Depuis 1960, la liste des cadres en perpétuel ballet au sommet des institutions et des organismes internationaux force le respect universel.

En vrac, on peut citer l’ingénieur Cheikh Fall longtemps à la tête de la compagnie continentale AIR AFRIQUE, l’Ambassadeur Falilou Kane premier patron de l’OCAM, Amadou Makhtar Mbow bénéficiaire de deux mandats à la direction de l’UNESCO, Amadou Karim Gaye brillant Président de l’OCI d’alors, son fils le Général Babacar Gaye presque irremplaçable Comchef de la MONUC en RD Congo (son successeur, un officier espagnol jeta l’éponge).

Ajoutons notre compatriote Louis Alexandrenne à l’ONUDI, sans oublier Jacques Diouf, très efficace aux commandes de la FAO à Rome. J’ai omis volontairement le sénégalo-guinéen Babacar Ndiaye, ancien Président de la BAD.

Ensuite, la candidature d’Amadou Hott est d’autant plus mal inspirée qu’il ne faut jamais (autant que possible) aller diplomatiquement en compétition voire en rivalité avec un voisin direct. Bismarck a dit : « Un pays fait son histoire mais subit sa géographe ».

Il fallait soutenir ardemment la candidature mauritanienne, afin de capter ultérieurement le soutien de Nouakchott à toute future ambition internationale du Sénégal.

L’Histoire n’est pas une course de vitesse mais une course de fond. Un régime démocratiquement établi en 2024 (fort d’une légitimité flamboyante et séduisante) a du temps et des atouts devant lui. Pourquoi alors cette précipitation qui fait perdre le volant ou le guidon ?

En clair, la relation sénégalo-mauritanienne doit désormais et toujours être placée sous le signe de la collusion féconde et non sous celui de la collision stérile.

En effet les deux pays sont soudés par la géographie humaine (métissage) le gaz, le pétrole et évidemment l’OMVS.

Pour ceux qui sont friands de points de Histoire, je rappelle que c’est l’Ambassadeur et écrivain Ousmane Socé Diop qui défendit, avec brio, à la tribune des Nations-Unies, la souveraineté de la Mauritanie menacée par les visées expansionnistes marocaines.

Le Royaume chérifien qui n’a d’ailleurs accepté l’indépendance et reconnu l’État de la Mauritanie qu’en 1969.

Bref, le partenariat pétro-gazier et, surtout, le gisement océanique Tortue Ameyim découvert en 2015, sur la jointure frontalière, condamnent les deux gouvernements à privilégier l’articulation et à éliminer l’arthrose.

Babacar Justin Ndiaye

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