Publié le 28 Jul 2025 - 17:00
PASTEF

ATTENTION À LA PENTE GLISSANTE DES “72 HEURES” SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

 

Les « 72 heures du Pastef » étaient, à l’origine, une stratégie de communication numérique redoutable lorsqu’ils étaient dans l’opposition. Le principe était simple : mobiliser militants et sympathisants sur les réseaux sociaux pendant trois jours pour détruire une fausse information ou valider une vérité, et ainsi contrer le narratif de l’ancien régime de Macky Sall. C’était une arme politique efficace face à un pouvoir accusé de manipuler l’opinion publique.

Un contexte complètement différent aujourd’hui

Désormais, Pastef est au pouvoir. Et c’est là que le problème surgit : utiliser les mêmes méthodes qu’en opposition crée un effet boomerang. Chaque fois que ces campagnes de « 72 heures » sont lancées sur les réseaux sociaux, elles semblent désormais se retourner contre le parti.

Les exemples sont parlants :

Les 72 heures autour de TFM : la campagne a suscité plus de critiques que d’adhésion.

Le cas Pape Ngagne N’Diaye : loin de déstabiliser le journaliste, la mobilisation a renforcé l’image d’un parti qui cherche à faire taire des journalistes.

Un outil mal perçu par l’opinion publique

Ce qui était vu comme une stratégie légitime de l’opposition est aujourd’hui interprété comme un mécanisme de verrouillage de l’information. L’opinion publique, plus exigeante avec un parti au pouvoir, peut y voir :

1. Une volonté de contrôler les réseaux sociaux plutôt qu’un esprit de transparence.

2. Une confusion entre l’État et le parti, rappelant des pratiques reprochées aux anciens régimes.

Changer de paradigme

Les Sénégalais n’attendent plus de Pastef qu’il se défende, mais qu’il gouverne. Continuer à mener des campagnes de « 72 heures » sur les réseaux sociaux, dans un climat de fortes attentes sociales et économiques, donne l’image d’un parti en campagne permanente plutôt que d’un État au service de tous.

Conclusion

Le succès des « 72 heures » reposait sur leur efficacité face à un adversaire politique puissant. Mais aujourd’hui, cette stratégie se retourne contre Pastef et fragilise son capital de confiance. Pour ne pas reproduire les erreurs des régimes précédents, le pastef doit repenser sa communication : moins de défense partisane, plus d’écoute et de résultats concrets.

 

Dr Seydou Bocoum

Section: 
LE JOOLA, 23 ANS APRÈS : Un appel à la justice et à la dignité pour les familles des victimes
Sénégal : Quand l’urgence devient méthode
POUR PRÉPARER LA RUPTURE AVEC LE NÉOCOLONIALISME : PASTEF DOIT REDEVENIR L’ORGANISATEUR COLLECTIF DU PEUPLE!
Abdou Diouf, la RTS et la mémoire nationale : Encore une occasion manquée
ET SI ON PARLAIT D’INSERTION DES JEUNES A LA PLACE D’EMPLOI DES JEUNES
Tourisme, culture et artisanat : Une articulation stratégique pour le développement
ÉGALITÉ EN DANGER : L’alerte d’Onu Femmes
DU CAPITAL A LA CONNAISSANCE : Transformer la fuite en source, le Brain Drain en Brain Gain
Un cri de cœur pour les clubs sénégalais : Sauvons notre football local  
Matériel agricole au Sénégal : Entre modernisation promise et réalité du terrain
La souveraineté en partage : La diaspora sénégalaise au cœur du financement national
Un champ est une école vivante : Ode à l’intelligence de la terre et à la pédagogie du vivant
Le PRES en partage : Le pacte de Monza entre Sonko et la diaspora
SERIE : LE MONDE TEL QUEL ! : L’ONU à 80 ans : Une occasion cruciale de renouveau
La tentation du parti-État : Un glissement révélateur
DE LA CONSOMMATION À L’INVESTISSEMENT : FAIRE DE LA DIASPORA LE MOTEUR DE LA CROISSANCE SÉNÉGALAISE
Ousmane Sonko en Italie : Quand la diaspora devient un pilier du projet national 
GESTION DES RISQUES : REFERENTIEL NOUVEAU POUR LE CONTROLE INTERNE DANS LES ENTITES PARAPUBLIQUES
Marchés agricoles : Entre autosuffisance et spéculation, l’ARM face à ses défis
PASTEF : Entre négligence de sa jeunesse et l’oubli de certains militants