Publié le 11 Nov 2021 - 05:46

Le Complotisme contre la république

 

La république est une promesse d’égalité et de justice dont l’ensemble des institutions constitue le corps matériel. Impersonnelle, la République s’interdit les affects pour éviter de tomber dans un fatras d’intérêts claniques. Dans notre constitution, il est expressément dit: « La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion ». 

La république : forme achevée du vivre-ensemble. Elle est le socle de notre convergence pour mieux gérer nos différences et nos différends. 

Cette forme supérieure de l’être-ensemble est, hélas, sous la menace du complotisme. 

Le Complotisme repose sur un faux postulat : le pouvoir a toujours tort, et l’opposant pris en flagrant délit dans une histoire de moeurs ou délit de sang est forcément victime d’un complot du pouvoir. Et c’est au nom de ce postulat que les complotistes pensent devoir refuser de déférer devant les juridictions, foulant au pied la sacralité des institutions de la République. Les complotistes perdent ainsi tout sens de la réalité et poussent la logique jusqu’à défier les forces de défense et de sécurité, l’administration territoriale et la justice. Voilà comment, insidieusement, la république est chahutée. 

Le complotisme développe ainsi un lexique pauvre, le discours étant à un comportement guerrier, manichéen, violent et grossier. Les mots du complotisme sont les mortifères : mort, sacrifices, sang, mortal combat, etc. 

Pour les complotistes, les faits sont disqualifiés systématiquement, le récit, leur propre récit étant ce qui importe. Cette pauvreté du discours aux relents démagogiques et populistes masque sa manifeste faiblesse par le recours sans réserve à la violence du propos. 

La politique est ainsi réduite à la permanence du conflit : ce qui n’est pas moi doit être détruit, un leader politique allant jusqu’à insinuer que « fusiller tous ceux qui ont dirigé le Sénégal depuis 1960 » ne saurait être un péché. 

Démocrates, républicains et patriotes ont le devoir, j’allais dire l’obligation, de défendre la république. Oui, il faut se dresser, au-delà de la mission régalienne de l’Etat de protection de l’intégrité des institutions et de la sécurité des biens et des personnes, contre ces tentatives de saper les fondements de notre vivre- ensemble. 

El Hadj H. Kassé

 

Section: 
Notre souveraineté à l’épreuve de la dette
LIVRE - PAR TOUS LES MOYENS : Dix voix féminines sur le monde
La politique de l'oubli et la défiguration urbaine : Une analyse historique des blessures de Dakar
Attention, nous sommes sur une pente glissante
Piratage massif des Impôts et Domaines : Le pire arrivera si l’État ne fait rien
SOCIOTIQUE : " L'impact de l'IA sur le marché du travail
Dettes cachées : L’impossible transparence ? Le cas du Sénégal et les leçons de l’histoire
Le téléphone portable à l’école : Entre ouverture au monde numérique et vigilance éducative
La vallée du fleuve Sénégal : Entre espoirs et fragilités
PROJET DE CODE DES INVESTISSEMENTS : ANALYSE SOUS L’ANGLE DE LA SOUVERAINETÉ  ET DE LA RATIONALITÉ ÉCONOMIQUE
Impératif de mémoire
De Saint-Louis à Diamniadio : L’héritage d’Amadou Mahtar Mbow pour un savoir partagé
Lettre Ouverte adressée au Procureur Général près du Tribunal de grande instance de Tivaouane
Vivre pour la raconter : A la mémoire de mon BFEM, à la mort en face, à mon petit frère
Analyse Économique Comparative : Le Sénégal face à la Guinée, un dépassement temporaire ?
La ligne radicale du Premier ministre Ousmane Sonko l'emporte sur la ligne modérée du Président Diomaye Faye
LE JOOLA, 23 ANS APRÈS : Un appel à la justice et à la dignité pour les familles des victimes
Sénégal : Quand l’urgence devient méthode
POUR PRÉPARER LA RUPTURE AVEC LE NÉOCOLONIALISME : PASTEF DOIT REDEVENIR L’ORGANISATEUR COLLECTIF DU PEUPLE!
Abdou Diouf, la RTS et la mémoire nationale : Encore une occasion manquée