Publié le 11 Jun 2013 - 08:58
MANDAT DU PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE

Les députés invités à prendre leurs responsabilités

 

Pour le président (Apr) de la commission des lois, c'est aux députés d'assumer leurs responsabilités sur cette affaire alors que Seynabou Wade se demande pourquoi on refuse un quinquennat à Moustapha Niasse.

A trois mois du renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale, la durée du mandat de son président fait toujours débat. Pour certains députés, la loi Sada Ndiaye, à l’origine de cette controverse, ne peut faire l’objet de révision en l’état actuel des choses. Une thèse que bat en brèche le président de la commission des lois. Joint par EnQuête, Djibril War affirme que rien ne s’oppose à la modification de ladite loi et que la question est plutôt politique. «Il faut que nous soyons logiques avec nous-mêmes. Nous sommes des députés du peuple, et c’est à nous de prendre nos responsabilités», déclare le député de Benno Bokk Yaakaar. «Autant on peut déplorer l’immixtion de l’Exécutif dans le fonctionnement du bureau de l’Assemblée nationale, autant on peut déplorer le mutisme de Amadou Makhtar Mbow (président des Assises nationales) sur cette immixtion.

Par respect au peuple sénégalais qui nous a élus, nous devons pouvoir trancher la question en toute souveraineté», ajoute-t-il. D’ailleurs, le responsable de l’Apr tient à rappeler que la durée du mandat du président de l’institution n'est pas en soi une garantie pour durer ou ne pas durer au poste. Du reste, «si le président de la République a choisi une personne hors de son parti pour lui proposer ce poste, c’est parce qu’il a confiance en cette personne-là, donc en Moustapha Niasse», assure M. War.

«Macky Sall doit refuser d'être otage de l'Apr»
Le député non inscrit, Seynabou Wade, regrette toute la polémique autour de ce sujet et affirme que le mandat de Niasse peut bel et bien être ramené à 5 ans. «Le mandat des députés se trouve dans la Constitution et nous le savons nous qui avions voté cette loi (Sada Ndiaye) pour des raisons que l’on connaît», ajoute la résidente de Colobane. Qui ne se prive pas de rappeler que «ceux qui étaient avec Macky Sall l’avaient dénoncés. Aujourd’hui, il ne faut pas qu’ils se dédisent», dit la mairesse de la commune d'arrondissement de Gueule Tapée-Fass-Colobane. «Qu’est-ce que cela coûte d’accorder à Moustapha Niasse un mandat de 5 ans d’autant que la question a été réglée pour ce qui est du président du Conseil économique, social et environnemental», s'interroge Seynabou Wade, ex-Pds passée à la Bokk Gis-Gis de Pape Diop. Plutôt, elle invite le président de la République à ne pas être «otage de l’Apr».

Cette vision est partagée par sa collègue Fatou Thiam, du groupe des Libéraux et démocrates, qui estime que l’Apr veut «tromper les Sénégalais» en entretenant sciemment cette polémique. «Le président Macky Sall avait promis de réparer une injustice puisqu’il a été lui-même victime de cette loi», rappelle le député de Saint-Louis. Pour ce faire, elle estime qu’il suffit «d’envoyer un projet de loi à l’Assemblée» plutôt que d’attendre la Commission de réforme des institutions, dirigée par Amadou Makhtar Mbow. Car, explique Seynabou Wade, «les Sénégalais ont déjà sanctionné les Assises nationales. Puisque les deux candidats (Abdoulaye Wade et Macky Sall) admis au second tour (de la présidentielle de 2012) n’ont pas signé les conclusions de ces assises».

DAOUDA GBAYA

 

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