Publié le 20 Jun 2013 - 01:06
MARY TEUW NIANE, MINISTRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE

Objectif : ''Au moins 50% de bacheliers scientifiques à l’horizon 2022''

 

Engagé dans un processus de réforme de son secteur de compétence, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane, en expose la ligne directrice dans cet entretien avec EnQuête.

Vous avez entrepris un processus de réformes de l’enseignement supérieur. Où en êtes-vous ?

Effectivement, c’est le président de la République qui avait pris l’initiative de convoquer la concertation nationale sur l'avenir de l’enseignement supérieur qui s’est tenue après trois mois de travaux préparatoires. A l’issue des plénières, 78 recommandations ont été retenues. Le ministère a opérationnalisé ces 78 recommandations et le président de la République a instruit le Premier ministre de tenir un conseil interministériel pour l’évaluation de l’impact financier de la mis en œuvre de ce programme de réforme. Ce qui a été fait et aujourd’hui, nous sommes quasiment au bout du processus d’évaluation du financement et évidemment, le président de la République convoquera bientôt un conseil présidentiel pour les grandes décisions à prendre pour concrétiser les conclusions de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur.

Peut-on avoir une idée sur le montant de cet impact financier ?

C’est un montant qui doit être encadré. Il ne faudrait pas au moment où on parle s’arrêter sur ce montant puisqu’il peut évoluer. Ce qui sera soumis comportera un volet investissement, un volet fonctionnement et surtout un volet planification. Évidemment, il y a tout le volet institutionnel qui va accompagner ces réformes.

Quel est le fil directeur de la réforme, autrement dit, quel type d’étudiant projette-t-on au final ?

Il y a une grande ligne directrice qui est que nous voulons orienter la formation de nos étudiants vers les sciences, les technologies, les sciences de l’ingénierie et les mathématiques. Et autour de cette ligne, il y a la formation aux métiers qui peuvent être des métiers de technologies, scientifiques, mais aussi des métiers de toutes sortes. Par exemple, les facultés des lettres et sciences humaines forment, en général, dans les sciences sociales : lettres modernes, histoire et géographie. Au-delà de ça, nous voulons aussi former dans des sciences de métiers, que ce soit les métiers des arts, de la culture, du multimédia, du cinéma, du tourisme, des affaires, etc.

Donc, c’est aller vers des étudiants qui, en sortant de leur enseignement supérieur, vont avoir une compétence à faire valoir auprès des entreprises, des milieux socio-économiques, mais qui ont aussi un savoir-faire de telle sorte qu’ils pourront eux-mêmes prendre des initiatives pour créer les conditions de leur employabilité ou même pouvoir employer d’autres. C'est dans ce cadre que vous voyez déjà la naissance d’un certain nombre de structures étendues sur l’ensemble du territoire nationale. C’est le cas de l’Institut supérieur d’enseignement professionnel (Isep) de Thiès, une structure qui forme des Bac+2, orientés vers des métiers avec une forte implication des entreprises puisque les étudiants auront en alternance des formations à l’école et à l’entreprise.

Cela nécessite une sorte de continuité entre l’enseignement supérieur et l’enseignement moyen secondaire, voire de base. C'est ce que vous reproche notamment le Saes, de ne pas tenir compte du caractère systémique de l’éducation et de la formation. Que répondez-vous ?

Vous savez, il y a plusieurs manières de tenir compte du caractère systémique. Il y a une manière qui a déjà fait ses preuves. Il y a plusieurs décennies, l’État avait convoqué les états généraux de l’éducation et de la formation. Tout le monde s’est mis ensemble et des recommandations en sont sorties. Malgré tout, nous voyons le système tel qu’il est aujourd’hui. Il y a une autre manière de faire en disant que la finalité du point de vue du processus de formation, c’est l’enseignement supérieur. Si nous savons ce que nous voulons faire au niveau de l’enseignement supérieur, nous pouvons, en remontant, définir ce que devraient être ceux qui vont y arriver. En orientant notre enseignement supérieur vers les sciences, les technologies et les sciences de l’ingénierie et les mathématiques, nous voulons avoir plus d’élèves bacheliers scientifiques, contrairement à ce que nous avons aujourd’hui. Cela veut dire qu'au niveau du moyen, on devrait faire un grand effort pour qu’après la troisième, on oriente davantage d’élèves dans les secondes de sciences, de techniques. A ce moment, à l’arrivée, nous aurions ce que nous voulons. De la même façon, il s'agit de dire quelle formation donner à l’élémentaire pour que les enfants formés à ce niveau soient sensibles aux sciences, à l’expérimentation. Et que lorsqu’ils vont arriver au moyen, ils puissent être motivés pour étudier les sciences, les métiers et les technologies. Cette manière de faire est aussi une autre démarche et c’est ce qui a été choisie.

Comment comptez-vous surmonter le gros problème des infrastructures d'accueil des étudiants qui arrivent en nombre de plus en plus important ?

C’est vrais, les infrastructures que nous avons aujourd’hui ne suffisent pas par rapport au nombre d’étudiants que nous gérons actuellement et surtout à l’arrivée massive de nouveaux étudiants. Nous savons que d’ici 5 ans, sans aucun doute, le nombre de bacheliers va doubler et le gouvernement en est très conscient puisque un certains nombre de projets sont en cours. Quand je suis arrivé, il y a beaucoup d’infrastructures qui étaient en cours depuis 5 ou 6 ans, et qui n’étaient pas terminées. Je peux vous dire que d’ici la fin du mois de septembre, toutes les infrastructures en cours seront terminées. Sans doute, il ne va rester qu’un bâtiment à Ziguinchor, pour lequel le marché va être résilié parce que l’entreprise est incapable de continuer.

Deuxième aspect, le gouvernement a signé une convention avec la Banque mondiale un programme de financement et de gouvernance de l’enseignement supérieur axé sur les résultats. Il y a aussi un programme d’infrastructures pour les universités de Ziguinchor, de Bambey, de Saint-Louis et de Thiès. Ziguinchor, Saint-Louis et Thiès vont recevoir 3 milliards pour des infrastructures et Bambey un peu plus de 2 milliards. Pour Bambey et Saint-Louis, les études sont terminées et, en juillet, les appels d’offres vont être lancés pour choisir l’entreprise qui va construire les infrastructures. Pour Ziguinchor et Thiès, c’est en cours et sûrement, au mois d’août, les appels seront lancés. Pour Dakar (Ucad, NLDR), par contre, c’est de la réhabilitation. Là aussi, le cabinet d’architecture a été choisi et il va faire l’étude et sans doute, les marchés seront lancés et c’est sûrement au mois d’octobre.

A côté de cela, il y a la construction de nouvelles institutions. J’ai parlé de l’Isep de Thiès, qui est aussi financé par la Banque mondiale. Et l’idée aujourd’hui est d’avoir un Isep dans chaque région du pays. A côté de cela, il y a la deuxième université de Dakar dont le financement de base, de l’ordre de 17 milliards, est donné par la Banque mondiale et ce sera un partenariat public-privé. Le consultant a été choisi et, bientôt, l’appel d’offres pour trouver le partenaire pour la  construire sera lancé. Vous avez l’université du Sine-Saloum de Kaolack avec ses quatre sites, à savoir, Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel, dédiée à l’agriculture et aux métiers connexes. Les terrains d'implantation ont été identifiés et les constructions vont démarrer en 2014. Ensuite, il y aura l’université du Sénégal oriental à Tambacounda. Le 24 juin, je serai à Tamba pour identifier les terrains qui ont été offerts à cette université et  les travaux vont démarrer à la rentrée prochaine.

Et quelle sera la vocation de cette université de Tamba ?

Elle sera à vocation métiers des mines et métiers connexes. C’est la région par essence minière et donc, comme le président de la République le souhaite, les universités doivent accompagner les pôles de développement économique. Quand on dit métiers des mines, c’est aussi aller au-delà des métiers traditionnels des mines, mais il y a tous les métiers de l’électricité, de la mécanique qui y seront aussi développés. Nous allons avoir des pôles universitaires. A l’université de Saint-Louis, il y aura un centre délocalisé au niveau de la région de Louga, un autre délocalisé à Matam. Pour Ziguinchor, il y aura un centre délocalisé dans la région de Kolda et un autre dans la région de Sédhiou. Mais, ça va prendre du temps. On aura ces infrastructures en octobre 2015. Comme les bacheliers n’attendent pas, on met en place actuellement l’université virtuelle du Sénégal qui va développer des enseignements en ligne. Cette université va être accompagnée des espaces numériques qui seront des bâtiments d’un étage avec 200 postes de travail connectés 24h sur 24 à Internet. Ceci va nous permettre de réduire la pression sur une université comme Dakar.

A côté de cela, nous utiliserons les places offertes au niveau de l’enseignement supérieur privé, comme cela été le cas cette année pour les bacheliers qui n’avaient pas pu trouver de place au niveau des établissements publics. Dans le cadre du programme de réforme, il y aura un programme d’équipement des laboratoires de recherches, ce qui facilitera le maintient des enseignants. Il y a eu une période où beaucoup d’enseignants du supérieur ont quitté le Sénégal pour aller à l’étranger. Mais il faut dire que ce flux s’est beaucoup réduit. Et on a par contre des enseignants des autres pays qui maintenant postulent au Sénégal et même des enseignants européens. La fuite des cerveaux s’est stabilisée parce qu’il y a eu un effort de valorisation des salaires au niveau des enseignants. Ce qui nous rend compétitif au niveau africain.

L'instauration du système Licence-Master-Doctorat (Lmd) pose actuellement des problèmes, et certains étudiants se sentent exclus du passage au master. D'autres titulaires du master ont été interdit de passer le concours de l'École nationale d'administration (Ena). Avez-vous été saisi de ces cas ?

Oui, j'ai été saisi. Mais je commencerai d'abord par les étudiants qui ont réussi la première année de Master, qui sont actuellement en Master 2 et souhaitent passer le concours de l'Ena. J'ai saisi aussi bien le Premier ministre et que le directeur de l'Ena de cette question. Et le Premier ministre a organisé une réunion entre le ministère de l'Enseignement supérieur, le ministère de la Fonction publique et le directeur de l'Ena. La question a été étudiée et la conclusion à laquelle nous sommes arrivés est que l'Ena a des textes précis qui disent que pour concourir, il faudrait avoir un diplôme classé par la Commission nationale de classification des diplômes. Et c'est là où se trouve la difficulté puisque le Master 1 n'est pas un diplôme, donc la commission nationale ne peut pas le classer. Et sans doute, la mise en place du système Lmd change les référentiels. Dans l'ancien système, vous avez le Deug, le Dues, le Duel, la Licence, le Dea, le Dss et le Doctorat. Avec le système Lmd, vous n'avez que trois diplômes à savoir la Licence, le Master et le Doctorat. Il faudra que le ministère de l'Enseignement supérieur, en rapport avec le ministère de la Fonction publique, discutent ensemble pour revoir les textes et les adapter au nouveau système étant entendu que ces anciens diplômes vont dépérir.

Est-ce que ces étudiants vont pouvoir passer le concours ?

Le concours est clos. Donc ils ne pourront pas passer le concours, car le Master 1 n'est pas un diplôme. C'est après avoir décroché le Master 2 qu'ils pourront passer le concours. Le deuxième aspect que vous avez soulevé est le passage entre la Licence et le Master, et entre le Master et le Doctorat. Je pense qu'il appartient aux universités, car c'est là où se trouve la difficulté, de construire des Licences professionnelles pour lesquelles, quand l'étudiant obtient sa Licence, il a des compétences pour pouvoir aller trouver du travail. Et c'est ce qui va encourager les étudiants à partir quand ils ont leur Licence et qu'ils n'ont pas les prérequis pédagogiques pour passer en Master. Je le reconnais, il y a beaucoup d'efforts à faire sur ce point. C'est la même chose aussi pour un titulaire d'un Master, il n'est pas automatiquement admis au Doctorat. Il faut non seulement avoir un encadreur, mais que les commissions doctorales puissent vous accepter. Donc, il n’y a plus cette automaticité-là. Évidemment, selon les filières, le taux d'encadrement des enseignants, vous pouvez avoir des filières dans lesquelles tous les étudiants ayant la Licence passent en Master. Mais cela ne s'impose pas à d'autres filières où le taux d'encadrement n'est pas le même. Il s'agit de pouvoir dire qu'on ne prend qu'un pourcentage par rapport à ceux qui ont réussi au niveau de la Licence.

La commission pour la concertation nationale de l'enseignement supérieur a recommandé un taux financement du sous secteur à 7% du Pib. Le Saes estime que c'est peu et propose au moins un chiffre de 10%. Qu'en pensez-vous ?

Vous savez, le Saes est un syndicat, et c'est tout à fait normal qu'il demande beaucoup plus. Ce qui est important, ici, est que tout le monde reconnaît qu'il faut mettre beaucoup de moyens au niveau de l'Enseignement supérieur. Et c'est en mettant beaucoup de moyens, évidemment en les gérant bien, que nous pourrons faire du Sénégal un pays émergent. Et ce choix de la concertation nationale d'arriver à 7% est une bonne décision, je crois. Et si nous arrivons à le tenir dans la durée, je crois que nous pourrons faire beaucoup de choses.

La norme Unesco fixe le ratio à 2% d'étudiants par rapport à la population. Que compte faire votre département pour atteindre cette norme, comment et à quelle échéance ?

C'est en fait 2% de la population en âge d'aller à l'université. Et c'est vrai, nous en sommes loin. Mais, au rythme actuel où nous arrivent les bacheliers, nous pourrons l'atteindre avant la décennie. Il est heureux de noter effectivement que nous avons beaucoup d'efforts à faire. Nous avons aussi enregistré de nombreux retards en termes d'infrastructures et c'est cela notre difficulté, la deuxième université a été créée en 1990, donc 30 ans après notre indépendance, et la troisième génération d'université n'est arrivée qu'en 2007, c'est à dire 17 ans après la création de la deuxième université. Et de 2007 à maintenant, l'essentiel des infrastructures qui avait été mis en chantier n'a pas été achevé. Donc c'est ce fossé-là qu'il faut essayer de combler. C'est pourquoi, nous avons fait beaucoup d'efforts pour pouvoir achever cette année tous ces chantiers. Et ceci va permettre aux universités, particulièrement des régions, d'avoir plus de disponibilité pour accueillir les étudiants. Mais, nous devons aussi varier nos formations. Jusqu'à récemment, à part l’École supérieure polytechnique, une ou deux filières de l'université Gaston Berger de Saint-Louis, nous n'offrions que des formations longues à l'université : des Bac+3, Bac+5 ou Bac+8.

Or les entreprises ont besoin de techniciens. Et pour cela il nous faut démultiplier les Bac+2 et il faut ajouter qu'à côté de l'enseignement supérieur, il y a le ministère de la formation professionnelle et de l'artisanat qui offrent des Bac+2 à travers les Bts. Il faut donc démultiplier ces filières pour donner plus de chance aux étudiants. Il faut en outre vaincre cette spirale où l'étudiant a son Bac et veut aller à l'université. Et que quelle que soit la filière qu'il va choisir, il y va tout en sachant parfois qu'il ne va pas réussir parce que cela ne correspond pas à son profil. Ainsi, nous allons travailler main dans la main avec le ministère de la Formation professionnelle et de l'Artisanat, pour sensibiliser les bacheliers et que certains d'entre eux fassent le Bts. Et que d'autres qui envisagent de faire des études longues puissent le faire.

Le gouvernement a décidé de revoir à la hausse les frais d’inscriptions. Ne serait-ce pas une forme de privatisation de l'enseignement public ?

Le chiffre de 150 000 (francs Cfa) qui est avancé, je vous dis que c’est faux ! La France est un pays extrêmement sensible à la question de l’éducation publique, mais les droits d’inscription y sont importants. C’est pareil en Gambie. Au Sénégal, depuis les indépendances, nous avons quasiment les mêmes droits d’inscription, même si on se rend compte que c’est l’arbre qui cache la forêt. Quand vous examinez ce qui se passe à l’intérieur de l’Ucad et de l’Ugb, vous vous rendez compte qu’il y a des filières offertes avec des droits d’inscription très élevés. Qui est pénalisé dans cette situation ? Ce sont les enfants issus de familles pauvres qui ne peuvent pas bénéficier d’un enseignement de meilleure qualité. D’où la nécessité de renforcer les moyens financiers des établissements publics pour que les étudiants restés au pays soient aussi bons que ceux qui vont à l’étranger ou dans les établissements supérieurs privés. C’est dans ce sens que la contribution des étudiants est demandée.

Quel est le montant exact suggéré ?

La commission ad hoc issue de la concertation nationale de l’enseignement supérieur s’est réunie sur la question et a fait une proposition de droit d’inscription pour la première, la deuxième, la troisième année, pour le Master 1, Master 2 et pour le Doctorat. Je ne peux pas donner de chiffres pour l’instant. Nous attendons que le conseil présidentiel se tienne avant de le faire.

 
 
La recherche constitue l'un des maillons faibles du monde universitaire. Que faites-vous pour booster ce domaine ?

Je dirai même le maillon faible de notre système. Nous avons plus une recherche qui suit la carrière de l’enseignant chercheur plutôt qu’une recherche qui répond au besoin de développement économique, social du pays. A part les structures de recherche finalisées comme l’Isra, l’Ita, il n'y en a pas. Aujourd’hui, il faut remobiliser la communauté universitaire qui est la plus importante - elle tourne autour de 1500 enseignants - un potentiel énorme, pour le mettre au service économique et social du pays. C’est le rôle du Grand Prix du chef de l’État pour les sciences que le Président a accepté d’institutionnaliser. Le Grand Prix, c’est 50 millions, le Prix d’encouragement, 25 millions. A cela s’ajoute le Fonds d’impulsion pour la recherche scientifique et technologique. Il y a eu 13 projets qui ont été financés et nous venons de lancer un appel à candidature. Le président de la République a compris que pour qu’une recherche avance, il faut la structurer. C’est pour cela qu'il sera bientôt mise en place une Direction générale de la Recherche.

Il se dit que la commission a proposé la réduction du nombre d’étudiants boursiers. Cela a suscité quelques tensions chez des étudiants. Qu'en est-il exactement ?

La commission n’a pas proposé de réduire le nombre d’étudiants boursiers. Elle a proposé d’une part de s’assurer que ceux qui ont des bourses les méritent et de voir les règles d’attribution, de renouvellement et de suppression des bourses. D’autre part, les bourses doivent jouer un rôle de moteur. Lorsque nous disons que la priorité, c’est tel domaine, évidemment, on doit avoir plus de bourses.

Quelle est la priorité pour vous ?

Aujourd’hui, nous avons 70% de bacheliers littéraires et 30% de bacheliers scientifiques. Il est important de mettre en place toute une politique d’incitation pour attirer les élèves vers les sciences et les technologies afin d’arriver à une proportion plus équilibrée. La France et la Chine sont à 70% de bacheliers scientifiques. Nous voulons arriver au moins à 50% de bacheliers scientifiques à l’horizon 2022. L’autre aspect, ce sont les bourses pour aller à l’étranger. Quand je suis arrivé, j’ai trouvé que les bourses d’excellence étaient données à tort et à travers. On les donnait à des élèves qui ont une mention Bien et Très bien pour aller faire des UIT en France ou faire des écoles de seconde zone dans différents pays. J’ai sorti une notre pour dire que ça suffit ! Les conditions pour bénéficier de la bourse d’excellence, c’est avoir la mention Bien et Très bien mais aussi avoir une préinscription dans une classe préparatoire. Nous allons examiner la possibilité d’avoir une bourse nationale (...)
 

PAR MAMADOU LAMINE BADJI ET DAOUDA GBAYA

 

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