Publié le 29 Sep 2022 - 19:46
MATAM - ME SALLY THIAM (RESPONSABLE RÉGIONAL DE L’UCS)

“Le limogeage de Me Malick Sall est une décision qui a tardé à être prise”

 

Vous êtes dans la coalition BBY. Quel rôle a joué votre parti dans la victoire in extremis de la coalition présidentielle aux dernières Législatives ?

S'il est vrai que la victoire de la coalition BBY aux dernières Législatives est   étriquée, il n'en demeure pas moins que l'UCS, en tant que membre depuis 2018, a joué  un rôle majeur en termes de valeur ajoutée sur toute l'étendue du territoire national, puisqu'elle est représentée partout. Mais si on prend l'exemple du Sud ou de Ziguinchor en particulier, il faut se rappeler que le président Abdoulaye Baldé s'était classé deuxième aux dernières élections locales devant BBY. Il s'y ajoute que l'UCS avait gagné pas moins de sept mairies en Casamance, comme Oussouye, Diembering, etc.  Tout cet électorat a voté pour BBY aux Législatives. Ce qui veut dire qu'en termes de suffrage, l'UCS a beaucoup pesé. Donc, pour répondre à votre question, l'Union des centristes du Sénégal a joué un grand rôle. C'est ce qui explique l'investiture de Baldé à la 6e place sur la liste nationale et l'investiture d'un responsable de l'UCS aux élections du HCCT en la personne du maire de Boutoupa Camaracounda gagné par l'UCS.

Le gouvernement est enfin nommé, mais sans aucune figure du parti de l'UCS. Quelle lecture vous en faites ?

Nous nous attendions à intégrer ce gouvernement pour apporter notre pierre à l'édifice et bien sûr en tant que parti allié ayant contribué aussi bien à la réélection du président Macky Sall en 2019, mais aussi à la victoire aux dernières Législatives. Il était normal qu'on gouverne ensemble après avoir gagné ensemble, comme l'avait promis le chef de l'État. Hélas, ce n'est pas encore le cas.

En quoi l'entrée d’Aliou Sow, par exemple, dans le gouvernement pourrait-elle être plus légitime que celle d'Abdoulaye Baldé ?

Personne n'est plus légitime qu’Abdoulaye Baldé dans BBY, pour la bonne et simple raison que nous faisons partie de cette coalition depuis 2018 et nous nous sommes investis pour la victoire. Donc, nous avons toute notre place au même titre que les autres.

Le gouvernement est déjà au complet. Comment le président Macky pourrait-il rectifier le tir ?

Je ne sais pas comment le président Macky Sall va rectifier le tir. Tout ce que nous savons c'est que nous méritons un meilleur traitement. L'UCS regorge de cadres prêts à servir le Sénégal.

La tête de liste de BBY, Mimi Touré, a claqué la porte après l’élection du président de l’Assemblée. Sa posture vous a-t-elle surpris ?

Je ne souhaite pas épiloguer sur un problème interne à l'APR. Cependant, j'estime que ce n'est pas parce qu'on est en tête de liste nationale qu'on doit forcément être président de l'Assemblée nationale.  Abdoulaye Baldé aurait fait un excellent président de l'Assemblée nationale, par exemple.  Quant à Mimi, je rappelle quand même qu'elle a eu plusieurs responsabilités.

Est-ce qu'une alliance entre Mimi et l'UCS est-elle envisageable ?

 Avec tout le respect que je dois à Mimi, elle a encore du chemin. En fait, je pense que cette question ne peut pas se poser parce qu’Abdoulaye Baldé est un chef de parti depuis 2013. L’UCS a participé à toutes les élections de 2013 à 2017.  L’UCS est représentée dans tous les départements et a gagné plusieurs mairies. Donc, franchement cette question ne mérite même pas réponse avec tout notre respect. À part Macky Sall, je ne vois pas le président Baldé se ranger derrière quelqu’un d’autre. Mimi a du chemin.

Quelle est la position de l'UCS sur la question du 3e mandat ?

L'UCS n'a pas encore de position officielle relativement au troisième mandat, mais notez que le Sénégal est un État de droit. Seul le Conseil constitutionnel a la  compétence  pour statuer et le peuple souverain décidera en dernier ressort. Tout le reste c'est des opinions.

La non-reconduction de Me Malick Sall, ex-garde des Sceaux, est-ce une logique ou une fausse note pour vous ?

C’est une décision qui a tardé même à être prise. C’est un confrère à qui je voue un grand respect, mais il a échoué au ministère de la Justice. Que des gaffes à n’en plus finir chaque fois qu’il prend la parole. Au plan politique, il a divisé la famille Benno à Matam par des actes sectaires. Résultats des courses : c’est son limogeage. Un militant de la 25e heure ne peut pas remettre en cause la légitimité de Farba Ngom.

Vous êtes responsable politique dans la région de Matam.  Comment entretenez-vous votre base politique à côté du nouveau ministre Me Moussa Bocar Thiam ?

Je profite de l'occasion pour  féliciter Me Moussa Bocar Thiam à la tête du ministère de la Communication, des Télécommunications et de l'Économie numérique. C'est un objectif que nous nous étions fixé qui a été atteint. Je rappelle que plusieurs responsables d’Ourossogui et moi-même étions mobilisés aux élections locales du 23 janvier 2022 derrière MBT (Moussa Bocar Thiam, NDLR) pour un second mandat à la tête de la mairie. Aujourd’hui, c'est notre travail qui a été récompensé. Nous remercions le président Macky Sall ainsi que l’honorable député Farba Ngom.

Au niveau local, quelles sont vos ambitions ou bien vous avez renoncé à toute ambition au profit de l'actuel maire ?

Nos ambitions au niveau local restent intactes. Mais depuis 2018,  après que mon parti a décidé de soutenir le président Macky, nous avions décidé de soutenir Me Moussa Bocar Thiam dont je suis aujourd'hui le 2e adjoint.  Rien n’a changé dans cette alliance. L'avenir nous dictera la suite.

Par Djibril Ba

 

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