Publié le 19 Sep 2017 - 20:14
MEURTRE ET SACCAGE D’UNE CLINIQUE

La collectivité mandingue se lave à grande eau et fait le procès de la presse

 

Le samedi 10 septembre, Mamadou Top Thiombane a été battu brutalement par des ‘’selbés’’.  Pendant quatre  jours, il luttera  en vain contre la mort. Sept jours après, la pharmacie ‘’Adji Awa’’ a été saccagée. Encore une fois, le Kankourang est accusé d’en être l’instigateur. La collectivité mandingue s’en lave les mains et se défoule sur la presse.

 

Après le meurtre de Mamadou Top Thiombane, âgé de 17 ans, qui aurait été battu à mort par un kankourang et ses selbés et le saccage d’une clinique le weekend dernier, la controverse continue de plus belle autour de cet évènement culturel. Hier, les responsables de la Communauté mandingue sont montés au créneau pour apporter leur part de vérité.

Tant bien que mal, ils ont tenté de disculper les leurs. ‘’Le dimanche 10 décembre, nous avons eu à interpeller un garçon armé de couteau. Les gens l’ont maîtrisé et ramené chez lui. Il est ressorti avec un autre couteau et les a suivis jusqu’au terrain de Touré Kunda en les menaçant. S’ensuivirent des échauffourées. Et le bonhomme a été blessé. Quelques jours après, on nous a appris son décès que nous regrettons. Nous compatissons à la douleur de la famille et de toute la population mbouroise’’, déclare le Secrétaire général adjoint de la Collectivité Kadialy Seydi.

D’ailleurs, poursuit-il : ‘’la famille de la victime n’a pas porté plainte… L’affaire est toutefois entre les mains de la police qui fait son enquête’’. Dès lors, il dit ne pas comprendre l’attitude de la presse qui leur impute la paternité de cette mort d’homme, alors que la justice ne s’est pas encore prononcée. ‘’La qualification des faits n’est même pas encore établie au niveau de la police ; je crois qu’il faudrait qu’on recadre les choses et rétablisse la vérité’’, ajoute Kadialy Seydi.

En ce qui concerne l’attaque de la clinique ‘’Adji Awa’’, le Secrétaire général adjoint botte également en touche. Il explique : ‘’Des ‘’selbés’’ se sont présentés chez un des nôtres, des gens ont saccagé et dérobé de l’argent. Ce pharmacien fait partie de notre association. C’est lui qui gère la commission Santé et Communication. Des membres de notre association ne peuvent donc pas commettre ces actes répugnants.’’

D’après certaines informations, la victime aurait reconnu ses agresseurs et en aurait fait mention au niveau de la police. Le responsable mandingue rétorque : ‘’C’est un évènement fâcheux que nous regrettons. La presse a relaté l’information d’une certaine manière. Que ça soit clair, net et précis, notre collectivité n’a pas commis ce vol’’.

Pour les membres du bureau de ladite collectivité, tout cela n’est qu’une cabale montée par la presse contre le Kankourang. Ils disent : ‘’La presse doit jouer le rôle de régulateur social et de canal d’information juste et utile, afin de conscientiser la population contre les atteintes à la démocratie et aux libertés. L’information et la communication sont des choses tellement sérieuses qu’il faut l’exercer avec un esprit de franche objectivité et d’équité…’’ Se lançant dans un long discours aux allures de ‘’cours magistral’’, Kadialy Seydi reproche aussi aux journalistes de ne pas s’occuper des trains qui arrivent à l’heure, mais seulement de ceux qui déraillent.    

KHADY NDOYE (MBOUR)

 

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