Publié le 14 Mar 2023 - 00:45
NAVIGATION SUR LE FLEUVE SÉNÉGAL

L’OMVS met 521 milliards F CFA sur la table 

 

Dans le cadre de la célébration du 51e anniversaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), ses autorités veulent informer et sensibiliser tous les acteurs institutionnels et citoyens des pays membres de l’espace OMVS sur l'importance du projet de la navigation. Le coût dudit projet est estimé à 521,89 milliards F CFA.

 

Depuis sa création en 1972, l’OMVS a élaboré un programme régional d'infrastructures en vue d'atteindre le développement économique et social des États membres. Ce week-end, lors de la célébration de son 51e anniversaire sur le thème "2023, cap sur la navigation", les dirigeants de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal ont informé vouloir sensibiliser tous les acteurs institutionnels et citoyens des pays membres de l’espace OMVS sur l'importance du projet de la navigation.

"Ce projet va rendre le fleuve Sénégal plus navigable, de Saint-Louis du Sénégal à Ambidédi (Mali), en anticipant les travaux de dragage, le balisage du fleuve et l’aménagement des points d'escale existants, notamment ceux de Podor’’, informe le haut-commissaire de l'OMVS, Mohamed Abdel Vetah.

Dans la même veine, poursuit-il, la navigation va favoriser en même temps l'intégration sous-régionale des pays riverains, ainsi que le développement du commerce intrazone du bassin et celui international des États membres.

Ainsi, la Société de gestion et d’exploitation de la navigation sur le fleuve Sénégal (Sogenav) est chargée de l’exécution des travaux de ce projet estimé à 521,89 milliards F CFA.

Ce projet d’amélioration de la navigation concerne, dans sa première phase, le Sénégal, le Mali et la Mauritanie. "La navigation est le moyen de transport de masse le moins coûteux. Elle permet de construire des infrastructures fluviales et routières complémentaires pour assurer le transport des biens et des personnes sur le fleuve Sénégal. Elle permet également de donner une meilleure rentabilité des activités fluviales des pays membres de l’OMVS, en renforçant leur complémentarité", soutient le directeur général de la Sogenav, Amadou Diallo.

Contraintes pour la mise en œuvre du projet de la navigation 

Depuis la création de l'OMVS, beaucoup de contraintes plombent la mise en œuvre du volet navigation.

Selon le directeur général de la Sogenav, il y a d'abord la contrainte de mobilisation des financements et la capacité d'endettement des États membres. Parce que, dit-il, les États membres de l'OMVS ont signé des accords avec le Fonds monétaire international et avec la Banque mondiale qui les invitent à contracter uniquement des prêts concessionnels. Il y a également, poursuit-il, la contrainte d'ordre politique, car on note une concurrence au niveau des États membres, le projet de financement, les projets nationaux et les projets régionaux, et généralement les États accordent plus de priorité au financement des projets nationaux.

Amadou Diallo soutient qu'il a aussi des contraintes secondaires, mais les deux premières sont les plus importantes. "Il y a la contrainte physique sur le fleuve Sénégal, car il y a des seuils sablonneux, rocheux qu'il faudra draguer pour avoir un tirant d'eau suffisant afin que les bateaux puissent naviguer en toute période, c'est-à-dire de janvier jusqu'en décembre sans interruption. Actuellement, avec ces seuils, les bateaux ne peuvent circuler que pendant la période de hautes eaux. Donc, ce projet de navigation vise à corriger cette tête de fer pour que la navigation soit pérenne durant toute l'année".

FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)

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