Publié le 8 Jun 2018 - 18:33
PECHE SEMI-INDUSTRIELLE ET ARTISANALE AU SENEGAL

140 pertes en vies humaines en 2017

 

La deuxième phase du projet de géolocalisation des embarcations de pêche semi-industrielle et artisanale a été lancée hier. Celui-ci permet de renforcer les dispositifs sécuritaires des pêcheurs qui disparaissent ou meurent souvent dans l’exercice de leurs activités.

 

Avec le projet de géolocalisation des embarcations de pêche semi-industrielle et artisanale, les pratiques de pêche vont être améliorées par le renforcement des mesures réglementaires, sécuritaires et d'aménagement dans les zones de pêche sous juridiction nationale. Selon le chef de mission de l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn), Racine Kane, la première phase a permis d’apporter un certain nombre de réponses sur l'identification du type d’appareil le plus adapté pour l’environnement des embarcations et l’efficacité de la plateforme de visualisation « SeeOcean ».

Il y a également la pré-identification des zones d’activités de différentes pêcheries, le suivi de l’adéquation entre les pratiques de pêche et la réglementation, l'orientation de la surveillance au sein et aux alentours des AM et l’appropriation de la technologie de géolocalisation par les acteurs. Ces résultats, dit-il, méritent bien d’être consolidés et élargis pour une meilleure gestion du secteur qui, ‘’hélas fait face à de sérieuses difficultés, dont malheureusement de nombreuses disparitions d’équipages en mer’’. ‘’Rien qu’en 2017, les services compétents ont déploré 140 pertes en vies humaines ou des disparitions, soit une hausse de 63%, comparé à l’année 2016 où l’on a dénombré 92 victimes’’, regrette M. Kane.

A l’en croire, pour faire face à cette tragédie aux conséquences sociales et économiques incommensurables pour le pays dans son ensemble et la communauté de la pêche artisanale en particulier, l’UICN s’est engagée avec ses partenaires dans une seconde phase. Ce, à travers l'acquisition d’appareils de nouvelles fonctionnalités et le renforcement des moyens techniques tels que l’amélioration des moyens de suivi pour la transparence des activités de pêche, l’implémentation d’un système d’alerte d’urgence en cas de danger ou de perte de repères en mer. C’est ainsi que 26 nouveaux appareils de géolocalisation améliorés seront mis à disposition dans les jours à venir et seront installés à bord des embarcations de pêche artisanale, dont les acteurs étaient présents dans la salle.

Pour le directeur de la DPSP, la pêche emploie plus de 600 000 personnes, contribue à hauteur de 3,2% au PIB et assure la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations en fournissant près de 70% des apports en protéines d’origine animale. Selon lui, la consommation moyenne per capita est de 29,9 kg de poissons par an, alors que la moyenne mondiale tourne autour de 20 kg par an.

Raréfaction des ressources halieutiques

Les produits halieutiques, dit-il, sont au premier rang des recettes d’exportation du Sénégal avec respectivement 204,43 milliards et 244,16 milliards de F CFA en 2016 et 2017. Cependant, ‘’la raréfaction de plus en plus croissante des ressources halieutiques entraîne des changements de comportements des acteurs de la pêche qui s’éloignent de plus en plus des côtes avec le risque de disparition occasionnant d’énormes pertes en vies humaines et matérielles’’. Pour faire face à cette situation, le Ministère de la Pêche et de l’Economie maritime s’est engagé dans un processus de recherche de solutions pérennes pour la gestion de la sécurité en mer et la sauvegarde de la vie des pêcheurs artisans.

 ‘’Les vingt-six appareils de géolocalisation de la 2ème phase sont quant à eux dotés d’un système d’alarme qui pourra être déclenché en cas de détresse. Offerts gracieusement au Ministère. Ces appareils seront répartis comme suit : 8 pirogues équipées pour Yoff, 9 pour Kayar et 9 pour Joal‘’, a-t-il fait savoir. Cette phase sera mise en œuvre avec l'appui de la SONATEL.  L’opérateur permettra d’améliorer la qualité de service du système de suivi des embarcations grâce à la proximité du réseau avec ses usagers, la réduction des coûts de fonctionnement liés à l’abonnement des appareils.

VIVIANE DIATTA

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