Publié le 13 Oct 2020 - 22:51
RECETTES BUDGETAIRES AOUT 2020

1 703,4 milliards mobilisés avec une hausse de 26,9 % des dépenses publiques 

 

En août dernier, les ressources mobilisées par l’Etat du Sénégal sont évaluées à 1 703,4 milliards, soit une hausse de 0,7 % en glissement annuel. Quant aux dépenses, elles se sont établies à 2 866,2 milliards, contre 2 258,7 milliards un an auparavant, soit une hausse de 26,9 %. C’est ce que révèle le point de conjoncture d’octobre publié par la Direction de la prévision des études économiques (DPEE).

 

A la fin août 2020, l’exécution budgétaire s’est traduite par une évolution ‘’prudente’’ des ressources, associée à une exécution soutenue des dépenses publiques. ‘’En effet, les ressources mobilisées sont évaluées à 1 703,4 milliards, soit une hausse de 0,7 % en glissement annuel. Quant aux dépenses, elles se sont établies à 2 866,2 milliards à fin août 2020, contre 2 258,7 milliards un an auparavant, soit une hausse de 26,9 %. En conséquence, le solde budgétaire est estimé déficitaire de 1 162,8 milliards, contre un déficit de 567 milliards à la même période de l’année précédente’’, révèle le dernier rapport du point de conjoncture mensuel d’octobre de la Direction de la prévision des études économiques (DPEE) consulté hier par ‘’EnQuête’’.

La même source indique que les ressources mobilisées sont composées de recettes budgétaires pour un montant de 1 547,1 milliards, de dons à hauteur de 136,1 milliards et de recettes exceptionnelles estimées à 20,2 milliards. ‘’En glissement annuel, les ressources ont progressé de 11,7 milliards, à la faveur des dons. Ces derniers sont estimés globalement en hausse de 69,5 % par rapport à la même période en 2019, en liaison avec la progression de l’appui des bailleurs dans la lutte contre la Covid-19. Par contre, les recettes budgétaires se sont repliées de 4 %, à fin août 2020, par rapport à la même période en 2019. Cette baisse est attribuable aussi bien aux recettes fiscales qu’aux recettes non fiscales qui se sont contractées respectivement de 4 % et 4,6 %, pour s’établir à 1 453,1 milliards et 94,1 milliards’’, renchérit le document de la DPEE.

Selon la Direction en charge de la prévision des études économiques, le repli des recouvrements des recettes fiscales est induit par l’impôt sur les revenus, l’Impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM/IRC), la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) intérieure pétrole, les taxes spécifiques et les droits de timbre. Ces recettes se sont contractées respectivement de 12,3 milliards, 2,7 milliards, 5 milliards, 10,2 milliards et 5,6 milliards, pour s’établir à 251,2 milliards, 31,5 milliards, 7,5 milliards, 124,9 milliards et 42,7 milliards. ‘’De même, les droits et taxes mobilisés par la douane, notamment la TVA import (261,6 milliards) et les droits de porte (169,6 milliards) se sont inscrits sur cette dynamique de baisse avec des contractions respectives de 12,7 % et 14,7 %.

‘’En revanche, l’impôt sur les sociétés (210,4 milliards), la TVA intérieure (hors pétrole) (219,3 milliards) et le FSIPP (27,7 milliards) ont atténué cette tendance baissière avec des hausses respectives de 11 milliards (+5,5 %), 29,5 milliards (+15,5 %) et 15,1 milliards (+119,9 %)’’, lit-on dans le rapport.

Exécution soutenue des dépenses publiques

S’agissant des dépenses budgétaires, elles sont évaluées à 2 866,2 milliards, à fin août 2020, contre un montant de 2 258,7 milliards un an auparavant, soit une hausse de 607,5 milliards. Cette situation résulte, d’après la DPEE, des augmentations respectives de 26 % et 27,4 % des dépenses d’investissement et courantes. ‘’L’augmentation des dépenses courantes est portée par la masse salariale et ‘les transferts et subventions’. S’agissant de la masse salariale, elle s’est confortée de 13,9 % pour atteindre 547,3 milliards. A cet effet, le ratio masse salariale sur recettes fiscales est estimé à 37,7 %, soit au-delà du critère de convergence (35 %) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Pour ce qui est des transferts et subventions, ils ont augmenté de 79,9 % pour atteindre 804 milliards. Cette forte progression est essentiellement expliquée par les prises en charge des dépenses liées au plan de contingence de la pandémie de la Covid-19’’, poursuit notre source.

Toutefois, cette orientation est atténuée par la réduction des intérêts sur la dette qui se sont repliés de 11,7 milliards pour s’établir à 204,3 milliards. Concernant les dépenses d’investissement, elles sont estimées à 1 081,8 milliards, en hausse de 26 %, à la faveur des investissements financés sur ressources intérieures qui sont de 613,9 milliards et ceux sur ressources extérieures de 467,9 milliards.

Une expansion de 612,2 milliards de l’économie notée en juillet 

Il ressort également du point de conjoncture de la DPEE qu’à la fin juillet 2020, la situation estimée des institutions de dépôts, comparée à celle de la fin du mois précédent, fait ressortir une expansion de la masse monétaire. En contrepartie, une augmentation des actifs extérieurs nets et un renforcement de l’encours des créances intérieures sont notés sur la période sous-revue.

‘’La masse monétaire a progressé de 74,3 milliards, en variation mensuelle, pour atteindre 5 938,3 milliards à fin juillet 2020. Cette évolution est perceptible à travers la circulation fiduciaire (billets et pièces hors banques) qui a augmenté de 123 milliards pour s’établir à 1 503,6 milliards. Pour leur part, les dépôts transférables ont diminué de 49 milliards pour ressortir à 2 753,7 milliards, à fin juillet 2020’’, rapporte le rapport. Quant aux autres dépôts inclus dans la masse monétaire, ils ont augmenté de 0,3 milliard, se fixant à 1681 milliards. Sur un an, la liquidité globale de l’économie est en expansion de 612,2 milliards ou 11,5 %, à fin juillet 2020.

Durant la période sous-revue, les actifs extérieurs nets des institutions de dépôts se sont situés à 1 843,7 milliards, en hausse de 28,3 milliards ou 1,6 % par rapport à la fin du mois précédent. Cette situation est imputable, d’après la DPEE, aux banques primaires qui ont enregistré une augmentation de 90,3 milliards de leurs avoirs extérieurs nets estimés à 622 milliards à fin juillet 2020. Quant à la position extérieure nette de la Banque centrale, elle s’est détériorée de 62,1 milliards pour s’établir à 1 221,7 milliards, à fin juillet 2020. Comparativement à fin juillet 2019, les actifs extérieurs nets des institutions de dépôts ont augmenté de 200,8 milliards ou 12,2 %, à fin juillet 2020.

Concernant l’encours des créances intérieures des institutions de dépôts, il s’est renforcé de 63,9 milliards, entre fin juin et juillet derniers, pour se chiffrer à 5 502 milliards. Ceci du fait des crédits nets à l’Administration centrale qui ont augmenté de 159,8 milliards pour se situer à 1 120,9 milliards. Pour leur part, les créances sur l’économie sont ressorties en baisse de 95,9 milliards, en variation mensuelle, pour s’établir à 4381,1 milliards. En glissement annuel, l’encours des créances intérieures des institutions de dépôts s’est renforcé de 456,4 milliards ou 9 %, à fin juillet 2020.

MARIAMA DIEME

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