Le Sames réclame un statut spécial

La rencontre entre le gouvernement et le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames), hier, a été jugée satisfaisante par les deux parties. Les syndicalistes réclament un statut spécial pour l’amélioration du système de santé.
Chat échaudé craint l’eau froide, dit l’adage. Le gouvernement du Sénégal a convié hier les syndicats de santé à une rencontre. Ce, avant la fin des préavis de grève déposés par le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) et par And Gueusseum. D’ailleurs, le secrétaire général du Sames a souligné que ce n’est pas toujours après dépôt de préavis qu’on les convoque à des négociations. ‘’On nous a convoqués avant qu’on ne parte en mouvement. C’est un changement de paradigme qui va continuer à restaurer la paix sociale d’une manière durable dans le secteur de la santé et d’une manière générale dans le service public’’, a indiqué le docteur Amadou Yery Camara au sortir de la rencontre. Celle-ci s’est tenue le matin avant celle entre And Gueusseum et le gouvernement.
Il a été discuté des questions à incidence financière, renseigne le Dr Camara. ‘’Nous avons donné rendez-vous au ministre du Budget pour examen. C’est une question très importante. La place du médecin n’est pas dans la rue. La place du pharmacien, c’est dans son officine et celle du dentiste, c’est dans son cabinet. C’est pourquoi nous pensons qu’on gagnerait à avoir un statut qui garantisse la sérénité avec ces corps qui ne devraient pas être dans une posture revendicative. Nous avons commis une étude pour ce statut spécial et nous espérons que cela va régler ces problèmes de revendication et améliorer le système de santé de manière globale’’, renseigne le Dr Camara.
Outre ce point, les deux parties ont également discuté sur l’urbanisme et les démarches administratives. Ces points, souligne-t-il, ont eu des réponses assez satisfaisantes. ‘’Nous avons eu des réponses en rapport avec les hôpitaux et leur fonctionnement, notamment pour le cas de l’hôpital Aristide Le Dantec, celui de Mbour et Dalal Jamm’’, fait-il savoir.
Egalement, le ministre de la Fonction publique et du Renouveau du Service public, Mariama Sarr, qui a présidé la rencontre, informe que les échanges leur ont permis de passer en revue tous les points contenus dans le protocole d’accord de 2014 et les points contenus dans le préavis de grève du Sames. ‘’Cette rencontre permet de prendre en charge les préoccupations contenues dans le préavis et d’éviter d’autres perturbations. L’exploitation des préavis, avant que la date d’observation ne s’épuise, permet d’éviter des perturbations, surtout dans un secteur aussi stratégique et sensible que la santé’’, dit-elle.
Selon le ministre, le président les a instruits de prendre en charge les préavis de grève. Ainsi, affirme-t-elle, de tous les points soulevés, la plupart ont trouvé des solutions, d’autres sont en train de l’être. ‘’Nous avons dressé un agenda entre mars et mai. Tous les ministères vont tenir des réunions sectorielles et, à la fin de ces rencontres, une plénière va se tenir avec les ministres concernés, les acteurs et partenaires sociaux qu’est le Sames’’, fait-elle savoir.
Le ministre Mariama Sarr ajoute qu’au niveau de la Fonction publique, ils ont fait le point sur ce qui a été fait, ce qui ne l’a pas été, ce qui est en cours. Ils vont, d’ailleurs, soutient-elle, procéder de la même sorte pour tous les autres ministères. ‘’Les questions qui concernent ces préoccupations sont d’ordre financier, comme le régime indemnitaire qui est composé de sous-points internes. Il y a aussi des points concernant l’organisation dans le travail. C’est-à-dire l’agenda que les départements sectoriels doivent mettre en place pour que des réunions puissent se tenir, afin que les questions soient examinées lors de ces rencontres’’, rassure-t-elle.
VIVIANE DIATTA