Publié le 22 Feb 2013 - 10:06
REVUE DE PRESSE SENEGAL

Les quotidiens à fond sur la liberté provisoire accordée à Béthio Thioune

 

Les quotidiens du vendredi traitent principalement de la liberté provisoire dont a bénéficié le guide des thiantacounes Cheikh Béthio Thioune, inculpé et incarcéré depuis fin avril pour le meurtre de deux de ses disciples.

 

"Plusieurs fois éconduits, les conseils de Cheikh Béthio Thioune ne se sont pas lassés de revenir à la charge pour obtenir la liberté provisoire de leur client. Ils l'ont finalement obtenue hier (jeudi). La chambre d'accusation (de la Cour d’appel de Dakar), en dépit du refus du parquet général, a ordonné la mise en liberté provisoire du guide des thiantacounes. Toutefois, il y a des conditions…", écrit l'As.

 

"Cheikh Béthio Thioune en liberté provisoire mais sous contrôle judiciaire", résume Le Soleil. "La chambre d'accusation de la Cour d’appel de Dakar a enfin accordé, hier (jeudi), la liberté provisoire à Cheikh Béthio Thioune pour des raisons médicales", après six tentatives vaines de ses avocats, rapporte aussi ce journal.

 

"Régime de semi-liberté pour Cheikh Béthio Thioune", souligne pour sa part Walfadjri. "La liberté provisoire accordée à Cheikh Béthio Thioune est assortie de confiscation de toutes ses libertés : interdiction de participation ou d'organisation de rassemblements publics, interdiction de sortie du territoire national, dépôt de passeport au greffe de Thiès et contrôle judiciaire", note le journal.

 

"Béthio à l'épreuve", selon Sud Quotidien. "Après une ordonnance de refus de la mise en liberté provisoire du guide des +thiantacounes+ (disciples), il y a quelques semaines par le juge d'instruction de Thiès, la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Dakar a finalement ordonné, hier jeudi, la mise en liberté provisoire de Cheikh Béthio Thioune, actuellement en France pour bénéficier, pour juste un mois, de soins médicaux", rappelle le journal.

 

Pour Le Quotidien, la mesure judiciaire dont a bénéficié le guide des thiantacounes l'a tout simplement "enfermé dans une liberté provisoire". "La liberté très contrôlée pour Cheikh Béthio Thioune", relève à son tour Le Populaire. Il relaie ensuite la réaction du guide des thiantacounes telle que rapportée par un de ses avocats : "Le Cheikh a accueilli la décision avec sérénité", déclare Me Mouhamadou Moustapha Dieng.

 

N'empêche, Cheikh Béthio Thioune "sera immédiatement arrêté et remis en prison s'il viole" les mesures encadrant la liberté provisoire dont il a bénéficié, précise le même journal. "Son passeport sera récupéré à son retour de France", écrit L'Observateur, le quotidien du groupe Futurs médias.

 

"C'est une liberté hypothéquée car, au moindre faux pas, Béthio qui est mis sous contrôle judiciaire tomberait sous le coup de l'arrestation et serait de nouveau placé sous mandat de dépôt", insiste Grand place. Il ajoute que cette mesure "est un cadeau empoisonné car accompagnée de mesures et restrictions dont même les accusés en résidence surveillée sont épargnés".

 

"+Liberté provisoire surveillée+, c'est la nouvelle vie à laquelle devra s'adapter Cheikh Béthio Thioune. Il lui est désormais interdit par le juge de s'adonner à ses +thiant+ qui faisaient la particularité du guide des thiantacounes. +Contre mauvaise fortune, bon cœur+ psalmodient certainement ses nombreux fidèles. Dans tous les cas, le Cheikh continue de faire vibrer la citadelle", commente Direct Info, d'un ton relevant plutôt de l'anecdote.

 

"C'est depuis la France que Cheikh Béthio a eu vent de la liberté provisoire que lui a accordée le juge sénégalais. C'est aussi depuis la France que le chef religieux a tenu à donner son premier ndiguel post-libération. L'homme a formellement interdit aux thiantacounes toute manifestation de joie et les exhorte à garder le calme", indique L'Office.

 

"Cheikh Béthio Thioune est enfin libre. Provisoirement. Sa santé chancelante a plaidé en sa faveur. Le guide des thiantacounes, en séjour médical en France, peut désormais humer l'air de la liberté", écrit le quotidien La Tribune, à l'appui de la manchette suivante : "Cheikh Béthio libre et interdit de thiant''.

 

Cela dit, ce journal s'autorise un petit commentaire. Une sorte de coup de gueule. "Si nous partons du principe républicain sacro-saint selon lequel tous les citoyens sont égaux devant la loi et qu'ils doivent répondre égalitairement de leurs actes, écrit-il, on se pose encore la question de savoir si réellement notre justice n'est pas à géométrie variable".

 

"On parle bien de meurtre et en cela il faut qu'on nous comprenne bien : le problème ici c'est moins Béthio qui est concerné que le fondement principiel de son élargissement +provisoire+ qui nous semble problématique", poursuit le commentateur du jour de La Tribune.

 

 

 

 

aps

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