Publié le 16 Apr 2024 - 13:17
SAINT-LOUIS : EN LIEU ET  PLACE DU PÉTROLE ET DU GAZ

“Le Sénégal doit se focaliser sur le minier”, conseille le leader du MCU

 

Le président du Mouvement citoyen universel (MCU),  Lamine Diack Diouf, a rencontré ses militants et sympathisants de Saint-Louis, après  la Présidentielle du 24 mars dernier. Une occasion que l’expert minier a saisie pour dire que le temps de la politique est passé et qu’il faut donner  la parole aux spécialistes pour redresser la barre. C'est dans ce cadre qu’il a invité  les nouvelles autorités à  valoriser davantage les ressources minières pour mieux développer l'industrie pétrolière.

 

En dehors des gisements de pétrole et de gaz, le Sénégal dispose également d'importantes ressources minérales dans différentes régions du pays. Raison pour laquelle l'expert minier Lamine Diack Diouf  a  appelé les autorités à assumer le statut de pays minier du Sénégal avant d'aspirer à être un pays pétrolier.  Pour lui, le pétrole et le gaz sont des  ressources phares, mais très  instables, ce  qui le différencie de l'or qui est une valeur refuge stable. “Les pays du Golfe, grands producteurs de pétrole,  maîtrisent leurs ressources pétrolières, car ils ont fait des nationalisations. Ce qui n'est pas le cas du Sénégal. Et il faudra du temps pour maîtriser la filière du pétrole et du gaz.  Pis, le pétrole n'est plus un enjeu énergétique stratégique pour l'Occident, car leurs opinions publiques sont contre les énergies fossiles à cause du réchauffement climatique. Par conséquent, il n'existe plus de malédiction du pétrole. Mais il  faut éviter le  syndrome hollandais”, a alerté Lamine Diack  Diouf.

Avant de souligner  qu’actuellement,  toutes les économies du monde consolident leurs réserves en or pour s'affranchir du diktat du billet vert et pour se protéger contre la volatilité des monnaies. “Ainsi, il sera plus à notre portée de développer une économie de l'or qu'une économie du pétrole et du gaz. C'est pourquoi nous invitons les dirigeants africains à mettre en place des politiques intelligentes pour conserver les ressources minières sur le continent en les stockant ou en les transformant, surtout pour l'or”, a conseillé  le leader du MCU.

La valeur  refuge de l'or est multipliée par 10 entre 2000  et 2024

Selon lui,   le stockage des fabuleuses réserves en or de l'Afrique permettra de mobiliser massivement des capitaux pour financer  le  développement du continent.  “Ces réserves permettront  aussi de mettre en place une monnaie forte et stable soutenue par une économie solide et bien structurée. L'or est déjà maîtrisé, car le secteur privé national va bénéficier de réserves en or. Des nationaux disposent de ressources d'or pour constituer des réserves importantes pour l'économie du Sénégal.  Si on  accorde l'attention qui y sied, avec de telles réserves en or, le Sénégal deviendrait une économie forte et crédible. Une opportunité qui permettrait également  au pays de lever des fonds importants avec des garanties solides”, a déclaré  M. Diouf.  

En tant que panafricaniste convaincu soucieux du développement harmonieux de l'Afrique, le leader du MCU a prié pour  que   cette stratégie  soit étendue et partagée en Afrique de l'Ouest.  “Les ressources doivent rester sur le continent. Ce n'est que de cette façon que l'Afrique pourra construire rapidement un leadership économique qui doit être le sien, compte tenu des immenses ressources dont elle dispose.  Cependant,  cet or ne devra pas être vendu. Il devra être thésaurisé sous forme de réserves en or. Ce qui permettra de construire une économie forte et une monnaie (éco)  solide à la place du franc CFA”, a soutenu l’expert minier.  

L'ancien candidat recalé  à la Présidentielle de 2024,   a rappelé que  le premier acte de souveraineté est l'appropriation de nos ressources naturelles et leur conservation dans nos pays et sur le continent en vue de leur transformation sur place.

Ainsi, l'Afrique, a-t-il ajouté,  pourra s'industrialiser et se développer à une vitesse fulgurante. “ L'or est une valeur refuge sûre dont la valeur a été multipliée par 10 en un quart de siècle, entre 2000 et 2024. En effet, sa valeur est passée en 24 ans de 280 $ l'once en 2000, à 2 375 $ l'once en 2024. Si l'or était gardé sur le continent africain, sa capitalisation aurait été multipliée par 10 aujourd'hui. Donc, faisons focus sur nos mines d'or d'abord”, a invité Lamine Diack Diouf.  

 

IBRAHIMA BOCAR SENE (SAINT-LOUIS)

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