L'UEMOA se donne trois ans pour asseoir la transparence

Les États membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) font le pari de la transparence dans la gestion du secteur des mines avec l'élaboration d'un plan triennal 2014-2016.
Le secteur minier est confronté à plusieurs problèmes, dont la transparence dans la gestion. Face à ce constat, les Etats membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) tiennent une rencontre à Dakar, du 25 au 28 juin, pour établir une stratégie de renforcement de capacité de la transparence dans la gestion du secteur minier. Ainsi, ils ont envisagé hier d'élaborer un plan triennal 2014-2016.
Selon Ibrahima Diémé, Commissaire chargé du département Sécurité alimentaire, Agriculture, Mines et Environnement, cette rencontre permet de booster le secteur afin que les populations puissent tirer profit des richesses déclarées. ''Il faut que les mines puissent répondre aux préoccupations de nos populations en participant à notre développement économique et social, ce qui n'est pas le cas.» En effet, ajoute le commissaire, c'est «parce que le secteur minier nous échappe.»
Selon Ibrahima Diémé, «il faut aussi que les industries minières suivent la même ligne de transparence (favorisée par) une traçabilité des recettes minières dans la comptabilité nationale, ce qui est valable autant pour nos Etats que pour les entreprises du secteur.» C'est tout l'objectif du «plan triennal 2014-2016.»
«Les mines ne développement pas un pays»
La réalité est que «les Etats membres de l'Uemoa ont du mal à assurer une gestion efficiente et durable des ressources minières» dans leurs territoires géographiques respectifs, à cause notamment des charges financières requises par cette mission. «Pour construire une industrie des mines, il faut 250 à 260 milliards de francs Cfa, ce qui est impossible pour nos Etats. D'où la nécessité de bien gérer le peu de richesses dont ils disposent», a affirmé Ibrahima Diémé. A cet effet, une législation communautaire ne serait pas de trop, dit-il. «On ne peut pas laisser chacun (les miniers, les industries minières, l'Etat ou les privés) évoluer dans le secteur comme il le veut. Il faut une réglementation communautaire pour faire de ce secteur un véritable levier de développement.»
Pour Abdoulaye Koné, directeur des Ressources minérales et pétrolières de l'UEMOA, le secteur des mines est rentable pour les populations qui sont alentour. En dehors des taxes, redevances et impôts payés par les sociétés, une forte main-d’œuvre locale est utilisée par les mines, relève M. Koné. Néanmoins, «le secteur minier ne développe pas un pays, le développement d'un pays dépend de l’aménagement du territoire. Les mines sont là où la nature les a laissées et les sociétés minières les exploitent.»
VIVIANE DIATTA