Publié le 2 Jun 2020 - 12:38
SUR ORDRE DU PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE

Assane Diouf se fait coffrer en plein direct Facebook par la SU 

 

Assane Diouf a été cueilli, hier, chez lui, à Guédiawaye, par les limiers de la Sûreté urbaine (SU) du commissariat central de Dakar. Il est poursuivi pour offense au chef de l’Etat.  

 

L’activiste Assane Diouf, connu pour ses interventions incendiaires, a été interpellé, hier en début de matinée, chez lui à Sam Notaire, une localité du département de Guédiawaye, par les limiers de la Sûreté urbaine du commissariat central de Dakar, sur ordre du procureur de la République. Ceci fait suite à son live, la veille, sur son compte Facebook, très musclé à l’endroit du régime. Il s’y insurgeait contre la pénurie d’eau à Dakar et sa banlieue, ce week-end. Mais comme à ses habitudes, il s’en est pris au chef de l’Etat et son régime. Son interpellation a été très musclée, car il a refusé d’ouvrir la porte à ses visiteurs qui lui ont pourtant décliné leurs identités, en présentant leurs cartes à travers les grilles de sa fenêtre, comme l’atteste une vidéo qui a fait le tour de la toile. 

Dans celle-ci, on le voit continuer son direct, malgré l’insistance des forces de l’ordre. On l’entend dire qu’il ne va pas ouvrir la porte de sa chambre, à cette heure de la journée, sur un ton insultant. ‘’N’insistez pas ! Je ne vais pas vous ouvrir la porte. Je n’ai tué personne. J’ai le droit de dire ce que je pense. Nous sommes dans un pays de démocratie. A l’endroit de tout le monde, vous pouvez continuer de me suivre, je suis en train d’être cueilli par la police. Si vous (la police) devrez venir m’interpeller, il faudra le faire à une heure normale.
 
Moi, je n’ai pas peur de vous. Je ne suis pas un animal, encore moins un criminel. Défoncez ma porte, si vous voulez ! Ils n’ont pas de cartes avec eux, encore moins ne portent pas de tenues et ils sont entrés par infraction dans la maison pour juste mettre la main sur moi. Nous sommes dans quel pays ? On nous interdit de parler du chef de l’Etat. C’est ça la police du Sénégal !’’, vocifère-t-il avant d’être maitrisé, après une petite altercation. 
 
Ensuite, hors caméra, on l’entend lancer : ‘’Je ne vais pas vous tendre mes mains pour me faire menotter. Vous êtes en train de me faire mal. Arrêtez de serrer les menottes. Vous me blessez. Je ne vais pas sortir de ma maison sans habit. Rendez-moi mes habits. Ne touchez pas à mon téléphone.’’ Puis une voix féminine lance : ‘’Ne le tuez pas. Ça ressemble à de l’acharnement !’’ 
 
D’après nos informations, les hommes du commissaire Bara Sangharé vont rapidement le présenter devant le parquet qui va se décider de la suite, puisqu’on vise le délit d’offense au chef de l’Etat. 
 
Pour rappel, Assane Diouf a déjà fait de la prison pendant des mois pour injures publiques.
 
CHEIKH THIAM
 
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