Publié le 13 Sep 2013 - 19:00
TENTATIVE D’ESCROQUERIE PRÉSUMÉE

 Agir Immo réclame 2,5 milliards francs à Me Nafissatou Diop et à Babacar Ndiaye Keur Khadim

 

 

Le patron de Agir Immo, Abdoulaye Youssou Diagne, a traîné en justice la célèbre notaire Me Nafissatou Diop Cissé et Babacar Ndiaye, le patron de Keur Khadim, pour «tentative d’escroquerie» et «abus de confiance et complicité». Mais entre accusations et précisions, on finit par ses perdre dans les dédales des procédures.

2,5 milliards de francs Cfa. C’est le montant des dommages et intérêts réclamés par le patron de Agir Immo, Abdoulaye Youssou Diagne, à la notaire Me Nafissatou Diop Cissé et à Babacar Ndiaye, patron des entreprises Keur Khadim. La célèbre notaire et l’entrepreneur sont poursuivis pour tentative d’escroquerie et abus de confiance et complicité. Seule Me Nafissatou Diop a comparu hier, devant le tribunal correctionnel de Dakar. Cela n’empêche, elle n’a pas eu la possibilité de s’expliquer sur les faits de complicité qui lui sont reprochés. Car son conseil, Me Ahmed Sall, a soulevé une exception selon laquelle l’affaire à la barre est déjà l’objet d’une procédure devant le juge civil. Par conséquent, le juge pénal ne peut pas s’y épancher. Pour convaincre le tribunal, Me Sall a brandi deux assignations déposées devant le juge des référés.

Pour le conseil d'Abdoulaye Youssou Diagne, lesdites assignations n’ont aucun lien avec les faits de tentative d’escroquerie et d’abus de confiance reprochés aux prévenus. Selon Me Ibrahima Diaw, la première a été déposée par son client qui demande à la notaire de procéder à une mutation après le paiement effectué par Abdoulaye Youssou Diagne sur un titre foncier. Quant à la seconde assignation, elle est l’œuvre de Babacar Ndiaye.

Le substitut du procureur a estimé pour sa part que le tribunal doit ordonner le sursis à statuer jusqu’à ce que la procédure civile soit vidée. Pour y voir plus clair, le tribunal a décidé de délibérer sur l’exception, le 14 novembre prochain.

Dans le fond, cette affaire est partie du titre foncier 1188/R que Babacar Ndiaye a vendu à AGIR/IMMO. La transaction s’est déroulée en 2007 devant Me Nafissatou Diop. Selon les termes de la citation, ‘’après la signature de l’acte authentique de vente par les parties, Me Nafissatou Diop a délivré une expédition de l’acte notarié de vente ainsi que l’attestation de propriété en bonne et due forme pour combler le retard dans le processus de mutation résultant de la faute de Babacar Ndiaye’’. En fait, il est reproché au patron de Keur Khadim ‘’de profiter du retard pour faire baisser la taxe plus-value à sa charge afin de faire main basse sur l’indemnité compensatrice d’expropriation réclamée par Agir Immo depuis 2007, en compensation du préjudice subi à la suite d’une expropriation pour cause d’utilité publique de l’Apix’’. Ce que le conseil de Abdoulaye Youssou Diagne qualifie de tentative d’escroquerie.

Quant au délit d’abus de confiance, il résulte, d’après les termes de la citation, du fait que ‘’Babacar Ndiaye a eu à réclamer la somme de 110 millions pour les travaux de viabilisation, d’adduction d’eau et d’électricité’’. Or, l’accuse-t-on, il n’a pas effectué les travaux promis malgré l’encaissement de l’intégralité des sommes réclamées. Il s’est contenté, à en croire le conseil du plaignant, ‘’d’évoquer des difficultés liées à ses banques et à la procédure d’expropriation forcée du fait d’un détournement dont il été victime de la part de son jeune frère’’.

Au final, le plaignant estime que de par ‘’ses négligences graves’’, la notaire a facilité à Babacar Ndiaye la commission des faits. ‘’La notaire a posé des actes suspects car elle a reçu sur autorisation de Agir Immo la somme de 60 millions, largement suffisante pour couvrir tous les frais inhérents à la mutation.»

 

Mais le son de cloche est tout autre du côté du cabinet de la notaire où l'on parle d'une affaire simple où l'on créé du bruit pour rien. Babacar Ndiaye ''Keur Khadim'' a voulu engager des dépenses sur les sommes versées chez Me Nafissatou Diop. Cette dernière a estimé qu'elle devait sécuriser les montants versés tant que les papiers n'étaient pas prêts. Et que le cabinet ne pouvait pas engager des dépenses d'enregistrement, sans que les conditions soient claires. ''Si on avait engagé les 24 millions de francs Cfa pour droits d'enregistrement, cela nous aurait créé des problèmes. C'est pourquoi le cabinet n'a pas voulu s'exécuter...'' . Dans le fond, on considère qu'il n y a pas de quoi un chat et que la suite de la procédure va le révéler en ce qui concerne en tout cas, la célèbre notaire...

 

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