Publié le 9 Oct 2015 - 03:38
TERRORISME, INTÉGRATION, EPIDEMIES

Les nouveaux défis de la surveillance frontalière

 

Les mutations économiques, géopolitiques, et le risque épidémiologique ont redéfini la notion de frontières. Différentes composantes des forces de défense et sécurité (FDS) et des services de santé se sont intéressés hier aux problématiques induites par ces changements, lors d’une session des ‘‘mercredis de la police’’ dont le thème a porté sur : ‘‘Contrôle aux frontières : synergie d’action’’.

 

Le contrôle des frontières constitue le ventre mou des Etats de la sous-région, en matière de sécurité, dans un contexte où le terrorisme, l’extrémisme religieux,  les trafics en tout genre se développent. Le devoir de renforcer la sécurité frontalière apparaît éventuellement comme une entrave à l’intégration économique qui se base sur le principe de libre circulation des personnes et des biens. Comment concilier ces deux impératifs ? C’est l’une des problématiques qui ont rythmé les débats de la cinquième séance des ‘‘mercredis de la Police’’. La mission classique de surveillance des frontières est confrontée à de nouvelles menaces. Comme celle épidémiologique de la maladie à virus Ebola. Le coordonnateur adjoint du centre des opérations d’urgence sanitaire, Alioune Badara Ly, s’est penché sur la jonction des forces avec les forces de défense et de sécurité, ainsi que les services du ministère de la Santé pour contenir la maladie, à l’annonce d’un cas importé. 

‘‘Nous nous sommes basés sur le règlement sanitaire international de l’OMS. Il fallait une détection précoce d’individus venant de la Guinée. Ensuite, un dispositif de filtre pour les cas suspects, suivi d’un interrogatoire et d’une prise de température. Puis, un dispositif secondaire où la personne est gardée pendant la période d’incubation et transférée dans les centres spécialisés, si le cas est positif’’, a-t-il expliqué. Des dispositifs sanitaires établis aux frontières pour y contenir la maladie, avec l’aide de la police des frontières, qui permettaient le filtrage sans exposer ses éléments.

‘‘C’étaient des agents formés qui pouvaient utiliser le thermoflash et qui étaient dotés en matériels comme les gants et masques’’, a-t-il poursuivi. Des dotations auxquelles il faut ajouter les simulations au niveau communautaire lors desquelles les forces de police ont pris part. En dehors du cordon sanitaire mis en place à la frontière, des patrouilles mixtes sur les portes d’entrée non officielles ont été régulièrement effectuées par les hommes en bleu. ‘‘Plus de 2 000 personnes ont été refoulées, depuis le déclenchement de cette maladie’’, a fait savoir le directeur de la police de l’air et des frontières (DPAF), Abdou Wahab Sall qui a salué la synergie avec les services de santé qui a permis d’atténuer le phénomène.

‘’2 000 personnes sont mortes, certaines dans le désert’’

Ce dernier a abordé un autre aspect de la problématique. Selon lui, l’acception du terme ‘‘frontière’’ regagne peu à peu sa définition originelle. ‘‘Elle est devenue une question géopolitique essentielle. La délimitation des frontières, où s’exerçait la souveraineté de l’Etat, avait disparu avec la notion économique. Mais avec les questions sécuritaires contemporains, la frontière est en train de revenir’’, analyse-t-il. Une situation de retour à l’orthodoxie que la non-maîtrise des flux migratoires irréguliers a précipitée.

Ainsi, il a fait savoir qu’environ 2000 personnes sont mortes, certaines dans le désert, durant les sept premiers mois de l’année 2015, en tentant de rallier la Méditerranée. Pis, il a évoqué la porosité des frontières au Niger où 4 à 5 mille personnes transitent et rejoignent éventuellement Boko haram. Dans un cas plus particulier, il a indiqué que malgré la mesure de suppression des visas biométriques, le Sénégal n’a pas laissé un vide dans la surveillance de ses frontières. ‘‘Il y a une circulaire qui organise les citoyens des pays en trois catégories, A, B et C. Les ressortissants de la dernière catégorie considérée comme sensible ont besoin de visa pour entrer au Sénégal’’, souligne-t-il.  La surveillance des personnes est une compétence partagée avec les autres FDS, avant d’inviter la Cedeao à prendre en charge les considérations économiques, douanières, liées à la migration intra-communautaire.

Les Douanes aussi

Si l’intégration sous-entend l’élimination des barrières géographiques, l’administration douanière, dont les recettes constituent 35% du budget de l’Etat, se trouve confrontée à la difficulté de s’ajuster sur les règles du commerce intra-communautaire de l’UEMOA. Les procédures de facilitation avec le régime économique douanier sont des palliatifs pour remédier à la contrainte douanière habituelle, explique pour sa part le colonel Malick Faye, conseiller technique du DG des Douanes.

En appoint aux autres démembrements dans les zones reculées, ‘‘la douane procède à la liquidation de la TVA et d’autres taxes pour le compte de la direction générale des impôts et domaines’’, déclare-t-il. Règle de circulation de certains produits pharmaceutiques pour le ministère de la Santé publique ; respect des règles de qualité de conditionnement pour le ministère du Commerce ; protection contre la contrebande d’œuvres littéraires et artistiques pour le ministère de la Culture etc. Sa mission de concours aux autres administrations implique également la lutte contre la criminalité transnationale organisée. 

OUSMANE LAYE DIOP

 

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