Publié le 27 Jul 2013 - 22:15
TRAFIC DE DROGUE

 Un Sénégalais et un Nigérian prennent chacun 10 ans

 

La session de la Cour d’assises d’appel qui se tenait pour la première fois à Dakar a pris fin vendredi sur deux affaires de trafic de drogue. Les deux personnes jugées ont écopé chacune de 10 ans de travaux forcés.

Ibrahima Traoré a été le premier à défiler à la barre. Condamné le 18 novembre 2009 à 10 ans de travaux forcés, ce vendeur de thé voulait être blanchi. Depuis le 15 mars 2008, ce vendeur de thé à Kidira à Tambacounda se trouve dans les liens de la détention. Il a été arrêté lors d’une opération de sécurisation. Suspecté par le fait qu’il tremblotait, il a été fouillé. Après la découverte de fragments de chanvre indien dans ses poches, les gendarmes ont perquisitionné son domicile. Mais depuis le long de la procédure, Ibrahima Traoré se dit innocent arguant que les huit kilogrammes de chanvre indien découverts dans son domicile ne lui appartiennent pas. ‘’ Je ne suis pas dealer. Le chanvre n’a pas été retrouvé dans la chambre de l’une de mes épouses mais dans celle de mon voisin Samaké, un vendeur de thioup’’, a déclaré l’appelant. Alors qu’il a soutenu que le fameux Samaké était son co-locataire depuis sept mois, les témoins ont allégué que ce dernier est inconnu

de leur quartier. C’est pourquoi, l’avocate générale Catherine Aïssata Bâ a estimé que Samaké est ‘’sorti de l’imagination’’ de Traoré. La parquetière a été confortée par les éléments de l’enquête qui ont décrit l’appelant comme un trafiquant notoire. Par conséquent, elle a jugé ‘’légal’’ le verdict de la Cour d’assises de Kaolack. Un avis contraire du conseil de l’accusé qui pense que son client ‘’a été condamné sans être jugé’’. Pour Me Ndoumbé Wone, il y a absence de preuve et un problème d’imputabilité des faits. Donc, elle a estimé que Ibrahima doit être acquitté. Mais la Cour a suivi le parquet général, même si les faits ont été requalifiés en trafic intérieur de drogue.

L’étudiant nigérian avait avalé 30 boulettes de coke

En revanche, dans la seconde et dernière affaire, le président Mamady Diané et ses deux assesseurs ont préféré trancher en faveur de l’appelant. Condamné par la Cour d’assises de Kaolack à 12 ans de travaux forcés, Azika Emeka a obtenu une réduction de peine, car il a finalement écopé de 10 ans de travaux forcés. Agé de 30 ans, l’étudiant nigérian avait avalé 30 boulettes de cocaïne pour les convoyer vers son pays d’origine. Il avait pris ce risque car il escomptait gagner de l’argent ‘’afin de financer ses études et assister financièrement ses petites soeurs’’. Seulement ses projections sont tombées à l’eau. Car, ayant quitté la Guinée Bissau, le jeune nigérian a été arrêté à Goulombo, à Tambacounda, à bord d’un transport en commun, le 17 novembre 2008. C’est l’examen radiologique qui a permis de découvrir la drogue dans son ventre. Reconnaissant que son client a fauté, Me Ousseynou Fall a imploré la clémence de la Cour. ‘’Si je reste en  prison je vais mourir car les cinq années ont été très dures pour moi’’, a insisté Azika obligé de rester encore en prison pour cinq autres années pour trafic international de drogue.

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