Publié le 5 Jul 2016 - 16:47
KORITE- TISSUS EN VOGUE

‘’Wiri wiri’’ et ‘’Soumboulou’’ se vendent comme de petits pains

 

Décidément, il n’y en a que pour la série de la bande à Sanekh.  Pour cette fête de Korité, les femmes ont jeté leur dévolu sur les tissus appelés ‘’wiri wiri’’ et ‘’soumboulou’’. Le prix du mètre (2000 F CFA) y est pour beaucoup.

 

Les Sénégalais sont réputés avoir une imagination fertile. Pourtant, cette fois-ci, ils n’ont pas cherché loin pour dénommer les tissus en vogue. Actuellement, ‘’wiri wiri’’ et ‘’soumboulou’’, du nom de la série et de l’héroïne de la série phare qui passe sur la Tfm, font le bonheur de ces dames et se vendent comme de petits pains. Au marché HLM, très fréquenté en cette veille de Korité, les commerçants se frottent les mains. Le mètre est vendu à 2 000 F. Une somme plutôt modique qui est loin d’effrayer les acheteuses qui ont l’habitude de dépenser des sommes astronomiques pour se faire belles. Les commerçants expliquent le choix de ces deux tissus par la conjoncture.

D’autres plus nanties ont jeté leur dévolu sur des tissus beaucoup plus chers, comme ‘’tass sa cheveux’’ (qui fait référence à la chanson de Wally Ballago Seck). Le paquet de 5m est vendu à 12 000 F CFA. La guipure est vendue à 8 000 F CFA, le mètre. La charrue bordure à 15 000 F CFA. En cet après-midi ensoleillé, tous les chemins mènent vers le marché des HLM. A 13h, malgré la chaleur étouffante, les clientes se bousculent dans les boutiques pour faire leur choix. Elles sont en sueur mais n’en ont cure. Toute cette effervescence a lieu au détriment des automobilistes qui rivalisent de coups de klaxon pour se frayer un chemin. A croire que tout le monde est devenu sourd. Il faut dire que les haut-parleurs des vendeurs n’arrangent pas les choses. Ce qui renforce cette sensation de chaos.

Dans une des boutiques, Ibra Mbaye, aidé d’une jeune fille et d’un autre jeune homme, s’attelle à satisfaire la clientèle. Chiffon Brodé, paillette, wax, basin, il y a de quoi satisfaire toutes les bourses. M. Mbaye renseigne que les tissus les mieux vendus sont ceux fixés à 2 000 F CFA, le mètre. ‘’Les clientes achètent rarement les tissus à prix élevés. Elles se contentent d’acheter à bas prix’’, dit-il. ‘’Nous vendons bien le ‘’wiri wiri, soumboulou et le contre-diezner’’. D’après lui, cela peut se comprendre par la conjoncture qui gagne la population. Non loin, se situe l’échoppe du jeune Serigne Mbaye Sarr. Même ambiance. Madeleine Samb, une commerçante venue s’approvisionner pour aller revendre à Diamniadio, fait la même remarque. ‘’Nous n’achetons pas les tissus chers, nous choisissons en ce moment ceux abordables’’, confie la jeune dame bien moulée dans sa jupe taille basse. Ceci, avoue-t-elle, va leur permettre de revendre à bon prix. Madeleine opte pour le contre-diezner.

Cette autre jeune dame, Maguette Samb, a déjà fini de faire sa commande. Elle a choisi les couleurs bleues, jaunes et gris de contre-diezner. Elle vient de Tivaouane. ‘’J’achète pour mes enfants. C’est joli et c’est moins cher. Si tu as trois ou quatre enfants, ça devient difficile. Mon portefeuille ne me permet pas d’exagérer mes dépenses’’, dit-elle gentiment, sourire aux lèvres.

‘’Les femmes achètent en prévision de la Tabaski’’

Sur le même alignement, chez Lama Boutique, la comptable, qui préfère garder l’anonymat, fait cette remarque : du fait de la cherté de certains tissus, les femmes profitent de la période de veille de fête- un moment où les prix diminuent- pour acheter et garder jusqu’à la fête de Tabaski. ‘’Celles qui achètent les tissus à 8000 F le mètre, comme la guipure dont le prix est réduit, vont les garder. Ensuite, elles choisissent les moins chers pour leurs enfants’’, souligne-t-elle. En outre, poursuit-elle, les femmes ont adopté un nouveau comportement qui fait qu’elles ne s’habillent plus le jour de la fête. Parmi les clients présents, deux jeunes filles, Khady Diémé et Oumou Bâ, ont déjà fait leur choix pour le ‘’wiri wiri’’. Très satisfaites de la couleur choisie, bleue et orange, elles se disent prêtes à passer une bonne fête.

Par contre, une question taraude les esprits : qui a donné le nom de ce tissu tant voulu par les femmes. Les commerçants interrogés ne peuvent s’aventurer sur cette question. ‘’Je ne sais pas, mais, chaque année, le nom d’un acteur ou d’un téléfilm est donné à un tissu’’, dit-on. 

AIDA DIENE

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