La section éducation du comité du dialogue social doit revoir son fonctionnement s’il veut être plus efficace. Prenant part hier à un atelier, le syndicaliste Mbaye Fall Lèye pense que l’instance dirigée par Ousseynou Baba Ly ne doit plus se limiter à un rôle d’arbitre. Il doit aussi savoir ‘’dire la vérité’’ à un certain moment.

Le système éducatif sénégalais traverse actuellement une mauvaise passe. Et jusqu’ici, regrette Mbaye Fall Lèye, les autorités ne semblent pas pressées à apporter une solution. ‘’L’école est en proie à une grève qui ne cesse de s’amplifier et des mesures urgentes ne sont pas encore prises pour juguler le mal. Le gouvernement a laissé pourrir la situation’’, se désole le président d’honneur du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal  (Saemss). Face à cette situation, M. Lèye met surtout en cause l’efficacité de la section éducation du Comité national du dialogue social. Le syndicaliste qui prenait part à un atelier de mise à niveau dudit comité invite cette instance à plus d’audace. ‘’Nous ne devons pas nous limiter à un rôle d’arbitre. Nous devons amener les parties à se retrouver, maîtriser le contenu de la revendication syndicale, connaître les marges du gouvernement et proposer des solutions. Nous devons avoir le courage de nous regarder dans les yeux et de nous dire la vérité pour l’intérêt de l’école sénégalaise. C’est seulement de cette manière qu’il nous sera possible d’asseoir un espace scolaire pacifié favorable à une éducation de qualité’’, préconise-t-il.

Selon lui, il y a des engagements pris par le gouvernement qui devaient être vidés il y a longtemps mais ils ne le sont pas. M Lèye en veut pour preuve le non-respect de l’accord prévoyant le paiement des indemnités liées aux examens prévu avant le 30 novembre de chaque année. Des questions nouvelles devaient aussi être examinées pour asseoir, selon M. Lèye, les bases de ‘’négociations crédibles’’. Ce qui n’a pas été fait. ‘’Il faut d’abord vider le passif social et ensuite voir comment trouver des solutions pertinentes par rapport aux nouvelles revendications. Entre le gouvernement et les organisations syndicales, il y a aujourd’hui une crise de confiance consolidée par le non-respect des accords. L’heure est à la restauration de cette confiance’’, préconise-t-il.

La mission de ce comité, d’après son président Ousseynou Baba Ly, c’est de prévenir pour éviter tout ‘’malentendu, conflit, toute grève’’ pour rester dans le champ d’une éducation nationale de qualité. ‘’Nous avons rencontré les secrétaires généraux des syndicats parce que pour faire quelque chose, il faut d’abord comprendre ce qui se passe. Il fallait s’approprier les plateformes revendicatives de tous les syndicats, recenser et évaluer les niveaux d’exécution des points d’accords signés en 2014 et 2015 pour avoir un tableau de bord qui permettrait de négocier’’, a-t-il expliqué. Pour bien mener leur mission, M. Ly a soutenu qu’il est ‘’bon’’ que tous les membres du comité directeur aient le même niveau d’information sur le mode de fonctionnement de leur instance. 

MARIAMA DIEME