Publié le 1 Dec 2018 - 18:59
DÉMÉDICALISATION DU DÉPISTAGE ET AUTOTEST

La nouvelle stratégie du Cnls pour freiner le sida

 

Le Conseil national de lutte contre le sida veut, à travers la démédicalisation du dépistage et l’autotest, amorcer un nouvel élan pour une lutte efficace contre le Vih.

 

Le Cnls compte adopter une nouvelle stratégie pour endiguer la progression du Vih/sida. L’annonce a été faite, hier, par sa secrétaire exécutive, à l’occasion d’un panel préparatoire de la Journée mondiale de lutte contre le sida prévue aujourd’hui. La secrétaire exécutive du Cnls, Dr Safiatou Thiam, informe que leur combat sera axé sur la multiplication des offres de dépistage, avec la mise en place de la démédicalisation du dépistage et de l’autotest. Selon le docteur, cette démédicalisation vient au moment opportun, c'est-à-dire dans un contexte où il n’y a pas de médecin pour tout le monde.

‘’Le concept permet à des non médecins, comme les infirmiers, les sages-femmes et les travailleurs communautaires, de faire des activités dévolues habituellement aux médecins. La clé de la réussite du dépistage démédicalisé réside dans la délégation des tâches aux acteurs communautaires, la mise à disposition des intrants et consommables nécessaires au dépistage et dans l’adaptation des stratégies pour atteindre les personnes qui ne fréquentent pas les structures de santé’’, explique-t-elle.

La secrétaire exécutive du Cnls précise, toutefois, que ces agents sanitaires peuvent effectuer d’autres actes, après la découverte de la maladie, en manipulant les résultats avant de les confirmer dans les laboratoires.

En ce qui concerne l’autotest, elle souligne que c’est un moyen permettant aux gens de faire des diagnostics individuels, à l’image du test de grossesse. Une personne peut, dans son intimité, faire son dépistage du Vih. Mais elle doit consulter les autorités sanitaires qui vont lui indiquer la conduite à tenir, si le test est positif’’.

Docteur Safiatou Thiam a aussi insisté sur l’importance du thème de cette année : ‘’Connais ton statut’’. D’autant que, selon ses dires, sur les 43 000 personnes atteintes du Vih, seules 71 % connaissent leur statut. C’est pourquoi elle invite les Sénégalais à s’intéresser à leur situation sérologique, de la même façon qu’ils ont pris connaissance de leur groupe sanguin. ‘’Le dépistage est important. Il permet à l’homme de connaître la conduite à tenir.    Si la personne  est  négative, elle met en place une stratégie pour rester sauve. Si elle est positive, elle prend son traitement pour ne pas tomber malade ou transmettre la maladie’’, recommande le docteur.

Les homosexuels, la catégorie la plus touchée

Les statistiques fournies par le Cnls sur la maladie du sida démontrent que l’épidémie est encore féminine, avec 3 femmes pour 2 hommes. Les mêmes chiffres révèlent également que le taux de prévalence nationale de 0,5 % est concentré dans des groupes de populations à hauts risques, comme les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, les femmes travailleuses du sexe, les consommateurs de drogue et les détenus. Ces couches englobent 6,5 % des 43 000 personnes vivants avec le sida.  L’enquête renseigne que Ziguinchor, Tambacounda, Kolda et Kédougou, considérées comme des zones vulnérables, sont les plus touchées. Le Cnls a noté une  régression  dans ces  villes  vulnérables et une augmentation chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Cette catégorie englobe plus de 27,6 % de ces populations à hauts risques vivant avec le Vih.

Pour sa part, le président du Réseau des personnes vivant avec le Vih/sida, Ciré Lo, a invité le gouvernement à les soutenir. Selon lui, ce soutien passe par le renforcement de la disponibilité et de l’accessibilité des antirétroviraux dans toutes les structures sanitaires du Sénégal, la prise en charge de leurs ordonnances par la Couverture maladie universelle et l’attribution de bourses de sécurité familiale à toutes les personnes atteintes du Vih.

OUMAR BAYO BA 

 

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