Publié le 5 Oct 2015 - 11:33
ÉROSION CÔTIÈRE, POLLUTION DE LA SOCOCIM, CENTRALE À CHARBON

Bargny assise sur une bombe écologique 

 

La commune de Bargny souffre de l’érosion côtière, de la pollution occasionnée par la cimenterie Sococim. Comme si ces nuisances ne suffisaient pas, l’Etat du Sénégal est en train de construire une centrale à charbon sur le périmètre de la ville. Un projet fortement contesté par les populations qui veulent sa délocalisation.

 

Plage de Bargny ! En cette période de vacances, les mômes sont à la baignade. Le déferlement des vagues qui montent et qui descendent ne gêne pas ces nombreux enfants. Ils dansent, sautent.  Parfois, ils crient sous le regard de quelques parents qui sont au bord de la rive. Ces gamins sont inconscients des dégâts que la mer est en train de causer sur cette partie de Bargny. En effet, l’érosion côtière est une réalité dans cette commune du département de Rufisque, habitée en majorité par les Lébous. A en croire les explications de Daouda Mbodj du comité local de pêche, les maisons qui se situent au bord de la mer sont gravement menacées. 

La mer avance petit à petit et est aujourd’hui à quelques mètres. Pourtant, il y a quelques années seulement, rappelle M. Mbodj, la mer était très distante des habitations. ‘’Quand on était jeune, on partait faire la baignade. Avant d’arriver à la maison, tous nos habits, avec lesquels on se baignait, étaient presque secs. Pour vous dire que la mer était loin’’, raconte-t-il. Quelques années après, la donne a changé. L’océan est aujourd’hui à un jet de pierre des habitations les plus proches. Il y a quelques jours seulement, la grande étendue bleue a encore envahi des maisons, occasionnant beaucoup de dommages.

Centrale à charbon contestée

Aujourd’hui, la ville de Bargny est doublement menacée, selon ces habitants. Si ce n’est pas l’avancée de la mer qui risque de rayer la commune de la carte géographique, c’est la pollution occasionnée par la Sococim, située non loin. A cela vient s’ajouter la construction d’une centrale à charbon toujours dans le périmètre de la commune. Un projet qui a entraîné une levée de boucliers des populations. Ces dernières ne souhaitent pas  que la centrale soit installée dans la zone.

Cette centrale électrique de 125 MW est financée à hauteur de 55 millions d’euros, environ 35 milliards de F Cfa par la Banque  africaine de développement. Mais le projet est fortement contesté. A la tête des contestataires, il y a l’association Takkom Jerry, une organisation environnementale basée à Bargny.  Takkom Jerry est soutenu dans ce combat par l’Ong ‘’Lumière, synergie, développement’’ et les autres organisations locales notamment le collectif des communautés affectées par la centrale ou le réseau Khelcom qui regroupe les femmes transformatrices.

C’est dans ce cadre que ‘’Lumière, synergie, développement’’, en compagnie de la presse, a fait une descente, samedi dernier, à Bargny. Une occasion pour la presse de rencontrer les opposants à la construction de la centrale. Parmi ces derniers, Pape Daouda Ndoye, ancien préfet. Selon M. Ndoye, leur premier combat est la légalité du projet. Pape Daouda Ndoye rappelle que le code de l’environnement précise ‘’qu’une centrale ne doit pas être près des établissements habités, d’un cours d’eau’’. ‘’Il y a tellement d’éléments qui nous poussent à penser que l’Etat cherche à faire un forcing’’, souligne-t-il.

Menace environnementale

Pour le président de l’association Takkom Jerry, ‘’Bargny est naturellement menacé par son environnement’’, à cause de l’érosion côtière, de la Sococim implantée dans la localité avant les indépendances, les projets du Plan Sénégal Emergent qui les ‘’ont sevrés de leur pratique agricole’’. ‘’Imaginez ce que va faire une centrale à l’est. Cela tout simplement pour dire que notre commune est assise sur une bombe environnementale qui tôt ou tard va éclater et les seules victimes, ce sera nous autres et nos familles’’, se désole-t-il.

Le coordonnateur du collectif des victimes de la centrale à charbon de Bargny est quant à lui catégorique. ‘’Il n’est pas question de négocier avec nos vies’’, dit-il. Tout ce que Cheikh Fadel Wadel demande est que la centrale soit délocalisée pour le bien-être des populations de Bargny. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

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