Publié le 16 Oct 2018 - 17:18
ABSENCE DE SERVICES SOCIAUX A L’UGB

Les étudiants accusent le Dg du Crous 

 

Le directeur du Crous savait, depuis l’année dernière, qu’il y a une dette à payer. Il ne peut pas donc attendre la rentrée universitaire pour soulever la question. La réaction émane des étudiants de l’Ugb qui, à travers un point de presse, ont aussi pointé du doigt le chef de l’Etat.

 

Les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis sont très remontés contre le chef de l’Etat Macky Sall. Ils l’ont exprimé hier, lors d’un face-à-face avec la presse. Le président de la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cels) a incriminé les autorités étatiques pour leur manque de réaction. ‘’Macky Sall ne doit pas saborder l’Ugb pour une dette évaluée à plus d’un milliard 600 millions’’, a lancé Alioune Guèye. Frustré de la situation qui prévaut à Sanar, ce dernier n’a pas épargné le directeur du Centre régional des œuvres universitaires de Saint-Louis (Crous) Pape Ibrahima Faye. ‘’Au moment où on partait en vacances, le directeur savait que le Crous avait un problème de trésorerie. Il était au courant de tout et il avait le temps de faire des démarches et d’alerter’’, a-t-il dit.

La Cels trouve irresponsable l’attitude du directeur du Crous. Selon le président de séance de la coordination des étudiants, les cours ne peuvent pas démarrer à cause de la situation qui y prévaut. ‘’Il y a une indisponibilité des œuvres sociales’’, s’offusque-t-il. Et Alioune Guèye de se désoler de ‘’l’état moribond’’ du Crous.  

Les étudiants, sachant que c’est leur avenir qui est en jeu, interpellent les structures de médiation et les parents d’élèves. ‘’Nous avons besoin d’étudier. C’est notre raison d’être. Sous peu de temps, nous allons demander aux étudiants de revenir au campus et nous allons continuer le combat’’, prévient Alioune Guèye. Pour l’heure, à l’Ugb, notamment au Centre régional des œuvres universitaires de Saint-Louis, tout est au ralenti. Les œuvres sociales, faute de ressources financières, ont mobilisé peu de journaliers pour le désherbage, le nettoyage et la désinfection des villages universitaires.

A l’Unité de formation et de recherche (Ufr)  des Sciences juridiques et politiques, les étudiants invités à démarrer les cours depuis le 15 octobre sont toujours restés chez eux. En effet, le Crous avait repoussé l’ouverture du campus à une date ultérieure. Le démarrage des cours est une urgence pour cette Ufr qui a été la première à déclarer l’année dernière invalide. Pour Fatou Cissé, étudiante en 2e année de droit, il est hors de question de revenir à l’Ugb sans l’ouverture des restaurants. ‘’La situation ne peut être que déplorable. On avait déjà préparé nos bagages pour retourner au campus, mais il est vraiment impensable d’y retourner sans rien à manger’’, dit-elle. Originaire de Tivaouane, elle était déjà à Saint-Louis pour la reprise des cours. Mais elle est forcée de rentrer chez elle, car au campus social, il n’y a presque pas d’activité. Les villages sont toujours fermés.

La demoiselle pense que la direction du Crous ne respecte pas les étudiants. ‘’On est très en retard au niveau études. Ce problème devait être réglé pendant les vacances. C’est vraiment lamentable pour une université comme l’Ugb, jadis réputée université d’excellence, d’attendre la rentrée pour nous parler d’une dette de plus d’un milliard’’, se désole-t-elle.

Néanmoins, elle prend son mal en patience et espère la résolution de ce problème dans les prochains jours. ‘’On n’a pas le choix, de toute façon. Seulement, pour des études qui ne devaient durer que trois ans, on devra faire quatre ou cinq ans et ce n’est pas normal. On a d’autres priorités, on veut terminer notre cursus et passer à autre chose, car nos parents croient en nous. On espère vraiment reprendre nos cours bientôt’’.

La même désolation et le même cri du cœur sont notés dans toutes les Unités de formation et de recherche (Ufr). ‘’L’Etat devrait sérieusement se pencher sur les maux de nos universités’’, a lâché un étudiant de la section français de l’Ufr Lettres et sciences humaines venu voir la situation à Sanar. Amadou Ndiaye, étudiant en Licence 3, originaire de Bambey, est dépité de la situation de ‘’l’université de l’excellence’’.

Il faut dire que la succession d’événements notée ces derniers temps dans les universités sénégalaises, à l’Ugb en particulier, à de quoi inquiéter de l’avenir de l’enseignement supérieur au Sénégal.

PAPE IBRAHIMA FAYE (DG CROUS)

‘’Une décision  de versement a été signée’’

Interpellé sur la situation à l’Ugb, le directeur du Crous affirme que le problème est en phase d’être résolu. Le processus est d’ailleurs déjà enclenché, assure-t-il, non sans préciser que les questions budgétaires ne relève pas de la compétence de l’institution, mais plutôt de celle du ministère de l’Enseignement supérieur et du département de l’Economie.

‘’Les autorités étatiques sont à pied d’œuvre pour régler le problème. Et au moment où je vous parle, une décision  de versement a été signée par le ministre de l’Economie et des Finances pour prendre en charge une partie de la dette due aux repreneurs. Mais nous attendons que cela nous soit notifié pour en parler davantage. Donc, le problème a été pris en charge. Le campus social sera ouvert bientôt’’, a-t-il dit à nos confrères de ‘’Seneweb’’.

FARA SYLLA

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