Publié le 7 Jul 2012 - 16:44
AFFAIRE MTL

 Des inspecteurs contre l'emprisonnement d'un agent comptable

 

L'Amicale des inspecteurs du Trésor du Sénégal (AITS) a dénoncé, samedi à Dakar, l’emprisonnement du comptable public de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), Mamadou Yaké Bâ, soutenant que ce dernier, cité dans l’affaire MTL, ''n’a pas fauté''.

 

Après une garde–à-vue ordonnée par le procureur de la République, à la suite d'une plainte de l'actuel directeur général de l’ARTP, Mamadou Yaké Bâ a été emprisonné le 3 juin dernier.

 

Le Doyen des juges, qui l’a placé sous mandat de dépôt, a retenu contre M. Bâ les chefs d’inculpation de détournement de deniers publics, de corruption passive, de concussion et de faux et usage de faux portant sur un montant de plus de trois milliards francs CFA.

 

‘’Tous les agents comptables publics sont en sursis. Le fait qu’on puisse utiliser une voie pénale pour arrêter un comptable dans l’exercice de sa fonction pose un problème fondamental, du fait que les comptables publics sont régis par des textes particuliers’’, a fait valoir Mamadou Omar Bocoum, président de l’AITS.

 

Réunis en assemblée générale extraordinaire, à la mairie de Dakar, les inspecteurs du Trésor, des avocats et d'autres agents comptables ont longuement échangé sur les responsabilités des comptables publics.

 

‘’Nous avons une responsabilité personnelle et pécuniaire. Nos deniers et ceux de nos familles sont tout le temps hypothéqués à chaque fois qu’il y a un manquement dans notre travail’’, a dénoncé M. Bocoum, soulignant que ‘’la procédure pénale n’est pas la [solution la] mieux indiquée pour juger un comptable’’.

 

Mamadou Yaké Bâ n’a jamais ''fauté'' dans l’exercice de sa profession d’agent comptable à l’ARTP, déclarent ses pairs.

 

‘’M. Bâ a payé une dépense avec toutes les justifications nécessaires. Quand un comptable fait face à des justifications légales, il ne peut pas s’empêcher de payer une dépense publique. D’un point de vue règlementaire, notre confrère n’a pas fauté’’, a martelé le président de l'AITS.

 

Les avocats, qui ont pris part à cette rencontre, ont annoncé qu'ils feront de sorte que Mamadou Yaké Bâ puisse être entendu sur le fond du dossier. Ils promettent aussi d'introduire une demande de liberté provisoire, pour qu'il soit élargi de prison.

 

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