Publié le 27 Dec 2012 - 13:01
AMBIANCE A L'ASSEMBLEE NATIONALE

Une chaude après-midi

 

 

Dans le souterrain de l’Assemblée nationale, Abdou Aziz Diop, le coordonnateur de la Fédération nationale des cadres libéraux (FNCL), fait des va-et-vient. Tenue débraillée, casquette vissée sur la tête, l’ancien directeur de cabinet de Oumar Sarr organise les militants libéraux venus massivement assister à la motion de censure introduite par le groupe parlementaire des Libéraux et Démocrates. Il est 17h 00. L’Assemblée nationale est pleine à craquer. Les tribunes sont prises d’assaut par les libéraux.

 

Les députés et les membres du gouvernement étaient presque tous là. Pour la circonstance, un important dispositif a été mis en place. A l’extérieur comme à l’intérieur de l’Assemblée nationale, on pouvait voir des éléments de la gendarmerie. Après la lecture de l’exposé des motifs de la motion de censure lue par Modou Diagne Fada, président du groupe parlementaire de l’opposition, la parole sera donnée à Moustapha Cissé Lô. Mais le premier vice-président de l’Assemblée nationale aura du mal à lire correctement son speech à cause du chahut venant des militants libéraux qui, bien préparés, ont pris d’assaut les tribunes.

 

Ce qui va révulser les députés Barthélémy Dias et Abdou Mbow qui demandent au président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse de les faire expulser de la salle. «Ne bougez pas d’un iota !» lancent les députés libéraux à leurs militants. Niasse intervient et tente de rétablir l’ordre. Il menace d’expulser les fauteurs de trouble et sermonne ses collègues députés :«Nous sommes 150 parmi 13 millions de Sénégalais. Il faut qu’on les respecte.» Cette parenthèse fermée, les débats peuvent reprendre sereinement. Mais une courte durée, puisque les députés Woré Sarr et Fatou Thiam vont jouer aux trouble-fête.

 

Ne pouvant supporter les critiques contre l’ancien régime, elles se lancent dans des invectives. Autre temps fort de la journée, c’est la passe d’arme entre Me Aïsssata Tall Sall et Modou Diagne Fada. Ce denier a accusé la première nommée de faire du «racolage» à Abdoul Mbaye à qui elle a conseillé de porter plainte pour «diffamation».

 

Réplique de l’avocate : «J’ai assez de clients pour faire du racolage». Si les militants ont été attentifs durant les débats parlementaires, ils ne vont pas écouter les réponses du Premier ministre ; ils vont tout bonnement quitter la salle sous les huées. Interrompant les travaux durant quelques minutes. A la fin des travaux, certaines autorités vont prolonger le débat dans le hall de l’Assemblée. C’est le cas de Mbaye Ndiaye et Me Ousmane Ngom qui vont se disputer.

 

 

DAOUDA GBAYA

 

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