Publié le 16 Sep 2020 - 03:20
AMICAL – SENEGAL-MAURITANIE EN OCTOBRE

Pr. Sakho alerte sur le défi sanitaire et organisationnel

 

Malgré la pandémie, les Lions du Sénégal vont se jauger aux Mourabitounes de la Mauritanie, dans le cadre de la date Fifa prévue en octobre prochain. Le professeur Abdoulaye Sakho attire l’attention sur le défi de l’organisation ainsi que les difficultés liées à la libération des joueurs, dans ce contexte de crise sanitaire mondiale.

 

Un match amical en pleine pandémie. Le défi est grand. Plus que sportif, il est surtout sécuritaire et sanitaire. Telle est la conviction du professeur Abdoulaye Sakho, Directeur fondateur du Master droit et économie du sport. Dans une contribution parvenue à ‘’EnQuête’’ hier, l’éminent juriste déclare : ‘’A mon avis, pour ce match, l’enjeu sportif passe au second plan. Le résultat, même s’il comptera une fois le coup de sifflet de l’arbitre donné, importera peu. Ce qui est en jeu, à mon sens, c’est la capacité de l’Afrique à faire face aux impératifs sanitaires qu’exigent de telles rencontres. Pour cette raison, je dis bravo aux autorités qui ont décidé qu’il faut jouer, parce que ce sera moins un test sportif qu’un test lié à l’organisation en temps de crise sanitaire. Le premier du genre sur le continent, d’où son importance !’’

L’enjeu est donc de taille. Suffisant pour que le spécialiste se réjouisse de la décision des autorités d’organiser ce match prévu en octobre au stade Lat-Dior de Thiès. Félicitant les fédéraux pour cette courageuse initiative, il attire toutefois l’attention sur l’ampleur de la tâche, ses exigences ainsi que les éventuels obstacles qui pourraient s’ériger devant les organisateurs. L’un des principaux obstacles en vue, c’est d’obtenir la libération des joueurs qui, pour la plupart, évoluent en Europe.

Mais loin d’être un motif de renoncement, ceci doit plutôt être source de motivation supplémentaire, si l’on en croit la note du professeur. Il déclare : ‘’Les protocoles sanitaires en Europe font qu’il sera très difficile, pour les clubs employeurs, de libérer les joueurs, car le risque est grand de devoir les immobiliser pour des quatorzaines à leur retour…’’

Mais, insiste-t-il, ‘’ne serait-ce que pour cela, j’exhorte nos dirigeants à organiser pour au moins deux raisons’’. Lesquelles ? Le Pr. Sakho explique : ‘’Montrer leurs déterminations et capacités à surmonter les difficultés, mais aussi et surtout pour ne pas subir les arguties juridiques des conseils prompts à tout faire pour rendre difficile la libération des joueurs au profit de leurs équipes nationales.’’

Pour y parvenir, il invite les dirigeants sportifs à prendre les devants. ‘’Il ne faut pas être en situation d’attente, parce qu’actuellement, la tentation est grande de considérer cette même situation, de la qualifier de force majeure et de refuser de libérer des joueurs de la trempe de notre Sadio Mané national…’’, plaide-t-il.

Mais le professeur Abdoulaye Sakho ne se fait pas de soucis particuliers, vu la qualité des dirigeants du football au Sénégal. Cela n’empêche, il lance l’alerte : ‘’Je sais que nous avons de bons dirigeants à la fédération de foot, mais il n’est malgré tout pas superflu d’attirer l’attention. L’enjeu de cette date Fifa est moins dans un quelconque résultat sportif que dans la démonstration que nous sommes en mesure de respecter les protocoles définis par les autorités sanitaires pour organiser des événements sportifs de cette ampleur. C’est là où on attend le Sénégal et ses dirigeants sportifs.’’ Et d’ajouter : ‘’Ce match est donc moins un match des joueurs que celui des dirigeants. Les premiers ont besoin d’être rassurés quant à nos capacités à assurer leur sécurité. Les seconds doivent montrer qu’ils peuvent faire face à toute éventualité.’’

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