APRÈS 6 MOIS DE DÉTENTION PRÉVENTIVE
Tahibou Ndiaye recouvre la liberté

Emprisonné pour possession de biens présumés illicites, l’ancien directeur du Cadastre
est depuis hier sous contrôle judiciaire.
‘’En matière délictuelle, le mandat de dépôt délivré n’est valable que pour une durée maximum de six mois non renouvelable’’. Il semble que les juges de la commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) ont tenu compte de cette disposition légale pour libérer Tahibou Ndiaye. L’ancien directeur général du Cadastre était en prison depuis le 4 décembre dernier, soit six mois. Depuis hier, il bénéficie d’une liberté provisoire.
‘’Les juges de la commission d’instruction de la CREI, après avoir bouclé le dossier de Tahibou Ndiaye, ont ordonné hier la levée du mandat de dépôt de cet ancien directeur du Cadastre’’, renseigne un communiqué du Ministère de la Justice. Toutefois, M. Ndiaye n’est pas tout à fait libre de ses mouvements, puisqu’il est placé sous contrôle judiciaire. Ses biens également ‘’restent toujours placés sous administration judiciaire’’, souligne la note, tout en relevant que ‘’M. Ndiaye sera jugé ultérieurement’’.
Poursuivi dans le cadre de la traque des biens mal acquis, Tahibou Ndiaye est accusé d’être à la tête d’une grosse fortune estimée à 7 milliards. Il est propriétaire de deux immeubles, d’une villa aux Almadies d’une superficie de 1600 m², d’un appartement au Maroc.
Tahibou Ndiaye est aussi propriétaire d’une maison à Toundoup Ria à Yoff, d’une maison à la Cité Kër Gorgui, d’un terrain sur le lotissement de la Foire, de deux vergers dont l’un à Sangalkam et l’autre dans le périmètre de Bud-Sénégal. Il a également des comptes bancaires à la Bhs, la Bicis et la Sgbs. A l’étranger, il est propriétaire de comptes à la Bnp Paribas, avec les rubriques compte épargne, compte courant et compte épargne logement.
De 7 milliards, le présumé préjudice est passé à 8 milliards au moment de l’inculpation. Cette inculpation faisait suite à un échec noté dans la médiation pénale à laquelle la CREI avait fait recours en premier lieu pour arrondir les angles. L'ancien directeur général du Cadastre avait restitué des biens (dont deux villas) évalués par la CREI à près de 3,6 milliards de F Cfa.
Mais cet arrangement s'est heurté au refus de M. Ndiaye de muter certains biens qui sont, selon lui, des baux ou encore tout simplement des biens qui ne lui appartiennent pas et qui appartiendraient à ses filles adoptives. Devant ce refus, le Procureur spécial près la CREI, Alioune Ndao, avait enclenché la machine judiciaire. Et pendant que l’ex-DG était envoyé en prison, son épouse et ses trois filles adoptives étaient placées sous contrôle judiciaire pour complicité et interdites de sortie du territoire national.
FATOU SY
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