Publié le 31 Jul 2023 - 11:59
ARRESTATION OUSMANE SONKO

Le pool d'avocats exige le respect de ses droits 

 

En conférence de presse ce dimanche, Me Bamba Cissé et ses collègues membres de la défense d'Ousmane Sonko déplorent la violation de ses droits, suite à son arrestation vendredi.

 

L'arrestation d'Ousmane Sonko, survenue ce vendredi à son domicile, continue de faire couler beaucoup d'encre. Mais cette fois, c'est le pool d'avocats du maire de Ziguinchor qui monte au créneau. Maîtres Bamba Cissé, Massokhna Kane, Khoureychi Ba et leurs collègues dénoncent avec véhémence les conditions de mise en arrêt de l'opposant. "Ousmane Sonko est arrêté depuis vendredi et placé en garde à vue pour vol de téléphone et appel à l’insurrection. De retour de la mosquée, il aurait arraché le téléphone d’une gendarme qui était en train de le filmer. À la suite de quoi, des éléments du GIGN ont pénétré de force dans son domicile pour procéder à son arrestation", rappelle ainsi les faits Me Bamba Cissé. 

Concernant le téléphone à l'origine de l'arrestation du leader de Pastef, l’avocat a fait une révélation de taille. Selon lui, leur client n'a jamais arraché l'appareil téléphonique de la gendarme. "Ce n’est pas Ousmane Sonko qui a arraché personnellement le téléphone de la dame gendarme qui était en civil. Il a des gardes du corps. Mais c’est pour protéger ses hommes qu’il a endossé la responsabilité de l’acte".

Dans leur plaidoirie, les robes noires ont demandé que les autorités deviennent des adeptes du respect des droits d'autrui. En d'autres termes, ils souhaitent que ceux d'en haut servent d'exemple pour notamment faciliter le suivi en bas. "On nous parle souvent d'État de droit, mais souvent le premier prompt à bafouer les droits d'autrui, c'est l'État lui-même. Dans cette affaire, les droits de notre client ont été bafoués. On l'a filmé à son insu, on a défoncé la porte de sa maison et sans oublier son arrestation musclée. Pour dire les choses telles qu'elles sont, nous étions en face d'une tentative d'humiliation, ce vendredi passé", a plaidé cet avocat du pool, Me Khoureychi Ba.

Poursuivant sa réflexion, l'avocat s'est aussi attardé sur la récente sortie du procureur de la République. "Appel à l'insurrection, trouble à l'ordre public, entre autres, le procureur de la République en a mis beaucoup sur le dos de Pastef et de son leader. Or, il oublie que la résistance est un droit garanti par la Constitution elle-même. En outre, notre client est un acteur politique qui a cette prérogative d'appeler ses militants à la mobilisation. Le procureur devrait prendre en compte tous ces points relatés pour revoir son jugement".

L'attraction Juan Branco

Au-delà de l’adresse à la "communauté nationale et internationale", l'attraction de cette conférence de presse, c'était Juan Branco. Malgré un mandat d'arrêt international qui pèse sur lui, l'avocat français, contre toute attente, a marqué de sa présence ce face-à-face avec la presse. ‘’Nous sommes venus ici pour dire que nous n'avons pas peur. Tous ceux qui nous entendent ne doivent pas avoir peur. Notre présence à cette conférence de presse, c'est pour aussi le maintien de l'espoir et la défense d'un homme qui symbolise celui-ci pour une majorité de la population sénégalaise", a-t-il déclaré (voir ailleurs). 

MOR AMAR

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ARRESTATION ET GARDE À VUE DU PRÉSIDENT DE PASTEF 

Sonko entame une grève de la faim 

Le président du parti Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko, a déclaré, hier, sur son compte Facebook, qu'il va observer une grève de la faim à compter de ce dimanche 30 juillet 2023. Il invite tous les détenus politiques à en faire de même.

À peine arrêté et placé en garde à vue, dont son audition est prévue aujourd'hui, Ousmane Sonko a déclaré hier qu'il va observer une grève de la faim. "Face à tant de haine, de mensonges, d’oppression, de persécution, j’ai décidé de résister. J’observe à compter de ce dimanche une grève de la faim. J’invite tous les détenus politiques à en faire de même", a-t-il écrit sur son compte Facebook.

"J’appelle une fois encore le peuple à rester debout et à résister au complot contre le projet et à l’oppression. Ce n’est surtout pas le moment de faiblir, car la victoire n’a jamais été aussi proche", a ajouté le principal opposant de Macky Sall.

Dans un communiqué rendu public, le Bureau politique national de Pastef a déploré l'arrestation d'Ousmane Sonko qui, selon lui, est une violation de tous ses droits. "Des éléments de la gendarmerie ont escaladé les murs de son domicile et défoncé sa porte, le tout sans mandat", dénonce-t-il.

Ainsi, à la suite du point de presse du procureur de la République, le Bureau politique national a déclaré que les motifs de l'arrestation de Sonko ne correspondent en rien aux faits qui lui sont maintenant reprochés.

En effet, soutient-il, "c'est une nouvelle cabale préméditée en haut lieu avec des complices en France pour contrer la plainte pour crimes contre l'humanité déposée par son avocat Juan Branco au niveau de la Cour pénale internationale (CPI)".

"Ayant échoué par tous les moyens à neutraliser, réduire au silence et éliminer un adversaire politique, nous faisons face à une entreprise murement planifiée de liquidation du favori à l’élection présidentielle de 2024.  Pire, en instrumentalisant sans gêne les institutions de l'État, en particulier l'appareil répressif", a martelé le Bureau politique. Avant de signaler : "Macky Sall a déclaré qu'il ne participera pas à l'élection présidentielle et pourtant il n'a, à ce jour, désigné aucun candidat pour son parti. Cela signifie qu'il poursuit toujours son projet de faire un troisième mandat, illégalement, en empêchant le président Ousmane Sonko d'y participer, quitte à mettre la paix et l'unité nationale en péril."

Par la même occasion, le Bureau politique national de Pastef a rappelé que leur combat n'a jamais été une lutte contre notre État et nos institutions, mais un combat contre un système et un homme ayant perdu toute logique qui utilise les moyens de l'État pour réduire au silence sa population et éliminer tous ceux qui s'opposent à lui et en premier le président Ousmane Sonko.  "Le plan de Macky Sall est simple. Après avoir réussi à déjouer la vigilance populaire pour arrêter le président Ousmane Sonko sous un fallacieux prétexte, il invente maintenant des charges allant jusqu'à l'accuser des crimes commis par les nervis de l'APR contre la population sénégalaise depuis deux ans et dont le monde entier est témoin, afin de le rendre inéligible et surtout, afin de pouvoir l'emprisonner à vie !", a-t-il dénoncé. 

"Si Macky Sall s'obstine à emprisonner illégalement le président Ousmane Sonko…’’

"Le procureur de Macky Sall sait pertinemment que l'arrestation du président Ousmane Sonko anéantit la décision dans l'affaire Sweet Beauté et casse la contumace. Mais il veut, en violation flagrante de la loi, maintenir cette contumace pour permettre au ministre de l'Intérieur de radier le président Ousmane Sonko des listes électorales. En résumé, c'est la candidature du président Ousmane Sonko, sa liberté, sa vie ainsi que la survie d'un projet auquel des millions de Sénégalais croient, qui sont en jeu !", a fait savoir le Bureau politique.

Conformément à la Constitution, "Pastef/Les patriotes appelle tous ses membres et sympathisants à résister à l'oppression du régime pour la libération de leur leader. Pastef/Les patriotes interpelle le peuple sénégalais qui, lui seul, a la liberté de choisir son futur président de la République. Que ce droit, ce choix, cette liberté ne soient pas confisqués. Si Macky Sall s'obstine à emprisonner illégalement le président Ousmane Sonko, Pastef/Les patriotes exigera son départ sans délai".

En effet explique-t-il, la candidature du président Ousmane Sonko à la prochaine élection présidentielle n'est pas négociable, son éviction ne repose sur aucun fondement. "Cher peuple sénégalais, chers militants, chers sympathisants, mais surtout chère jeunesse, l'heure n'est plus aux discours encore moins aux doutes. Chacun doit faire face à ses responsabilités. Luttons pour avoir un futur en faisant du présent un combat. Enfin, nous invitons la communauté internationale à demander à Macky Sall de mettre fin à sa dictature pour nous épargner une situation de chaos, afin de préserver la tradition de dialogue, de paix et de stabilité du Sénégal", alerte le Bureau politique national de Pastef.

FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)

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