Publié le 19 Sep 2019 - 11:33
C1 - GROUPE A

Paris colle une leçon au Réal 

 

Impérial de maîtrise technique et tactique, le PSG a collé une leçon au Real Madrid (3-0). Di María, auteur d'un doublé, et Gueye, d'une passe décisive et de tellement plus, ont été énormes. Zidane peut hausser les épaules : il n'y a pas eu photo.

 

«Plus de pression ? C’est possible ?» Cet après-midi, Thomas Tuchel avait exprimé ce qu'il retenait depuis un moment : oui, avant son premier match de C1 millésime 2020, il avait le feu aux fesses. Il brûlait d'impatience, trépignait de rage, et probable que Paris l'a senti. Impériaux face à un Real plus pâle que Maison Blanche, les parisiens ont offert une leçon de football quand on s'y attendait le moins, et reparte du Parc avec trois points mérités et des certitudes plein les poches. Il faut dire que quand Di María est à ce niveau...

Tuchel prend le dessus

Défense à trois? Défense à quatre? « C’est l’animation qui compte » avait balancé nonchalamment Claude Makélélé depuis le bord de la pelouse 45 minutes avant le grand gong, façon interview post France-Brésil 2006. Première conclusion : les stars se sont déplacées pour assister au festin, malgré les absents, malgré les états de forme de chacuns, malgré le fait que l’affiche, la plus alléchante du groupe A, ne soit « qu’un » premier match de poule, où la sueur qui perle est encore imbibée de l’alcool des Bahamas.

Un type qui goutte, tiens : Presnel Kimpembe, titulaire au coup d’envoi face à Benzema, Hazard et Bale, alors qu’il ne l’a plus été depuis mai dernier, il y a quatre mois, il y a des siècles à l’échelle géologique sur laquelle évolue le PSG. Zidane : «Karim Benzema, je le veux pour toujours dans mon équipe ». Les premières prises de balle ne sont pas pour lui, heureusement : Paris évolue haut, presse tout autant, et d’entrée, Kroos enlève une volée de but à un Gueye qui, au fil des minutes, s’affirme comme le leader indispensable à ce PSG-là. On veut dire : celui qui a l’ambition de gagner des matchs en les contrôlant. Car au grand jeu des tacticiens, entre le crâne chauve et celui qui s’y dirige, c’est le second qui semble avoir pris le dessus. Carvajal et Mendy, notamment, sont régulièrement pris par les combinaisons sur les ailes de Bernat et Di María (gauche), et Meunier (pas vraiment dans son assiette) et Sarabia (qui l’est, lui, à droite).

Pomper l'air de Kroos

Et pendant ce temps-là, Tuchel pompe. Transcendé comme s’il effectuait un massage cardiaque à un fantôme, le coach allemand hurle en réalité aux siens qu’il faut calmer le jeu. Justement : à la suite d’une longue phase de possession, Di María ouvre le score en profitant d’une mauvaise couverture de Courtois sur son premier poteau, et met le Parc dans un état second (1-0, 13e). Preuve que ça fonctionne le second pion et construit sur le même système, mais de l’autre côté : Sarabia, Gueye, Di María, ça va trop vite, le PSG mène 2-0 à la mi-temps sans avoir frissonné.

Après sa carrière, Bale emmènera ses potes jouer au golf dans le monde entier ou si, trois fois : deux frappes d’Hazard et Bale non cadrée (16e, 45e), et surtout un but refusé du second, pour une main capturé par le vidéo-arbitrage (35e). « On a un plan », avait glissé Tuchel cette semaine. Alors il faut comprendre lequel : au coeur du jeu, Gueye saucissonne Kroos qui ne touche pas un ballon, tandis que le positionnement en 6 de Marquinhos permet à Verratti de se projeter au pressing jusqu’à Varane et Militão. Sans Modrić à la relance, Zizou est pris à la gorge, et Paris déroule sa leçon.

Maison Blanche et blanche copie

Dans l’euphorie, on oublierait presque qu’un type fête un record : Benzema, « l’un des joueurs les plus sous-cotés du monde » selon Tuchel, dispute un triste 113e match de Ligue des Champions, désormais une unité devant Thierry Henry. Isolé, jamais trouvé, le capitaine du Real erre à l’image de son équipe, pourtant victorieuse de ses douze dernières entrée en matière en C1 depuis une cagade à Gerland, en 2006. Mais en face, il y a une équipe invaincue depuis 2004 à domicile en phase de groupe de Ligue des Champions, et surtout meilleure attaque à ce stade de la compétition depuis deux ans.

Di María, dantesque, se permet de croquer le triplé à l’heure de jeu, Meunier s'y attèle dans le temps additionnel (3-0, 90e), et pendant ce temps, la Maison-Blanche brûle, indigne de son standing. Benzema peut bien planter un nouveau pion hors-jeu et frôler le montant de Navas, ni les entrées de Vinícius, de Vázquez ou de Jović y changeront quelque chose : Le Real avait marqué lors de ses 28 derniers matchs de Ligue des Champions sous Zinedine Zidane, et y a échoué ce soir. Quelqu'un a parlé de pression ?

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