Publié le 2 May 2023 - 21:27
CANDIDATURE DE MACKY SALL PRÉSIDENTIELLE 2024

La ligne d’analyse du PIT

 

Le Parti de l’indépendance et du travail (PIT) a tenu son 7e Congrès, ce week-end. Une occasion  pour les marxistes de se pencher sur le sujet des compétitions électorales à venir, tout en posant un regard sur leur parti. Le ministre du Travail, du Dialogue et des Relations avec les institutions, Samba Sy et Cie ont ainsi pris en charge cette problématique qu’ils ont finement analysée.

 

Le PIT peut-il, doit-il présenter un candidat issu de ses rangs à la prochaine élection présidentielle ? Faut-il plutôt travailler à une candidature de la CDS ? Celle-là est-elle viable ? L’option BBY demeure-t-elle valable et, le cas échéant, qui propose en son sein pour, d’une part, conserver au mieux un minimum de cohésion à la coalition et, d’autre part, emporter l’adhésion des Sénégalais ? Que doit retenir le PIT d’une éventuelle candidature du président de la République sortant ?

Telles sont les questions que se sont posées les membres du parti. 

Concernant cette dernière interrogation, le SG Samba Sy a préféré donner des orientations, des pistes de réflexion.

D’après lui, le propos n’est pas de se substituer au Conseil constitutionnel, ni de prendre la place des électeurs. En 2016, à l’occasion du référendum portant sur la Constitution, ‘’le PIT ne trichait pas’’, selon M. Sy qui a été réélu, ce lundi, au poste de secrétaire général. ‘’Ce, en prenant acte de tous les éléments de contenu des propositions de réforme de notre charte fondamentale que le parti invite à voter ‘Oui’. ‘’Oui’ y compris à la limitation des mandats à deux ! Mieux, nous avons le sentiment que le président Macky Sall lui-même était très nettement acquis à cette limitation, qu’il jouait en la matière franc-jeu, comme du reste le fait est confirmé dans son ouvrage qu’il nous a dédicacé, ‘Le Sénégal au cœur’, entre autres lieux de capture de l’engagement présidentiel’’, a-t-il précisé.

‘’S’il  (Macky Sall) a changé de point de vue, nous devrions en comprendre les ressorts et nous demander, à froid, si notre parti peut s’engager, avec lui, sur la voie de sa troisième candidature. Quels sont les enjeux du moment, les risques encourus par le Sénégal, la réalité des forces en présence, notamment du côté de celles qui pourraient l’emporter ?, se demande le ministre du Travail, du Dialogue et des Relations avec les institutions.

Un ensemble de questions qui, au-delà d’imposer une analyse la plus approfondie possible, devrait mettre en devoir le prochain Comité central, instruit des résultats des délibérations du Congrès et disposant de la liste des candidats déclarés, de se retrouver pour trancher en dernier ressort.

Le PIT n’est donc pas une organisation dans laquelle une personne serait  l’alpha et l'oméga, et qui décrète les positions à prendre. Ce parti ne veut pas que la question serve de diversion.

Par rapport à cette question de la candidature du président Macky Sall à l'élection présidentielle de 2024, le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, l’a, pour sa part, simplifié en deux équations. La première concerne la question de savoir : Macky Sall peut-il être candidat à l'élection présidentielle de 2024 ?  ‘’Nul acteur ne peut se prononcer sur la question, à part le Conseil constitutionnel. Ce n'est pas le professeur, ce n'est pas le président, ce n'est pas le politicien. Chacun peut donner sa pensée, selon son interprétation spirituelle, politique, sentimentale’’, insiste le constitutionnaliste. ‘’Et quand il le dira, personne ne pourra brûler le pays. Personne. Notre pays s'est doté d'un État qui a des capacités régaliennes de protéger le territoire, de protéger les biens, de protéger les services contre tout fauteur de trouble’’, prévient-il.

Après cette question qu'il estime fermée, il a parlé de la seconde équation qui, elle, est ouverte, complexe : faut-il choisir le président Macky Sall ? Il note qu’au sein de l’Alliance pour la République (APF) la réponse est claire. ‘’Macky Sall est notre candidat’’, dit Ismaila Madior Fall.

Ancrage dans BBY

En tout cas, Samba Sy est revenu sur l’ancrage du PIT dans la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) qui ne relèverait pas d’un fait de circonstance. Ce parti, qui est dans la mouvance présidentielle depuis 2012, est représenté au gouvernement, à l’Assemblée nationale, au Haut conseil des collectivités territoriales. A en croire le ministre du Travail, à l’analyse, ‘’le Sénégal a évolué et objectivement dans le bon sens’’.

Selon lui, sa richesse ne s’est pas accrue : ‘’Elle est, toutes choses étant égales par ailleurs, relativement mieux distribuée. En effet, de plus en plus, dans les différentes régions, il y a des investissements modifiant radicalement la donne : il ne s’agit pas que de routes carrossables.’’ Il s’agit aussi, note-t-il, de ponts qui révolutionnent les parcours et rétablissent la continuité territoriale. Samba Sy a aussi parlé des hôpitaux avec des plateaux techniques relevés et de l’accès à l’eau et à l’électricité pour des populations l’ayant trop longuement attendu.

Poursuivant, il a listé les options novatrices modifiant radicalement le visage du pays, en tout premier lieu celui de la capitale : TER, Bus Rapid transit, autoponts, universités, etc. ‘’Il s’agit également de la paix en Casamance, une paix conquise grâce à l’investissement de nos forces de défense et de sécurité, mais aussi par le biais d’une diplomatie réactive et intelligente nous ayant valu des régimes politiques non hostiles dans des pays ayant, pendant trop longtemps, servi de base arrière à des forces irrédentistes’’, ajoute-t-il.

À côté de tout cela, il note qu’il y a d’autres éléments importants. ‘’Le Sénégal cristallise les attentions en raison du fait que dans les tout prochains mois, il va se lancer dans l’exploitation pétrolière.  Notre pays, à la tête de l’Union africaine, a été majestueux et, avec lui et progressivement, l’image d’un continent avec lequel il faut compter dans le respect de ses valeurs commence à s’imposer’’, relève Samba Sy.

BABACAR SY SEYE

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