Publié le 28 Dec 2015 - 19:54
DEPOT D’UN PREAVIS DE GREVE EN JANVIER

Le SAEMS/CUSEMS attend du concret de Macky Sall

 

Le SAEMS/CUSEMS compte déposer un préavis de grève, au début du mois de janvier, après le renouvellement de ses instances. Le syndicat veut du concret de la part du chef de l’Etat.

 

‘’Quand les enseignants sont frustrés,  la suite tout le monde le sait’’, prévient Mamadou Lamine Dianté, secrétaire général du SAEMS/CUSEMS et coordonnateur de l’une des tendances du Grand Cadre. La frustration des enseignants est alimentée par la non application des ‘’nouveaux accords’’. Le syndicaliste souligne même que ‘’les acquis sont en train d’être remis en cause’’. D’où cette ‘’frustration (qui) va crescendo’’. ‘’Au sein du SAMES/CUSEMS, les instances sont en train de prendre des décisions, mais également au niveau du Grand Cadre que nous coordonnons. Nous allons vers le renouvellement du bureau de la coordination du Grand Cadre. Le premier mandant qu’on donnera à ce bureau, c’est de déposer un préavis de grève pour parer à toutes éventualités’’.

En effet, les enseignants attendent avec intérêt le traditionnel discours de fin d’année du chef de l’Etat. Les enseignants veulent des actes concrets allant dans le sens de l’amélioration des conditions d’apprentissage des élèves, des conditions de vie et de travail des enseignants et doter le système suffisamment de moyens… ‘’Aujourd’hui, ce sont ces actes-là qui manquent cruellement’’. ‘’En terme de discours, nous avons constaté que seules moins de deux minutes sont consacrées à l’éducation….. S’il y a moins de paroles et beaucoup d’actes, nous sommes preneurs’’, déclare Mamadou Lamine Dianté.

Le syndicaliste qui prenait part, avant-hier à Guédiawaye, à la fête en l’honneur de Mamadou Faye, ancien inspecteur de l’éducation et de la formation de Guédiawaye, regrette le fait que le gouvernement n’ait pas respecté ses engagements. Sa déception est à la mesure de ‘’l’immense espoir’’ suscité par les directives données par le Premier ministre en avril dernier. ‘’Jusqu’à la date butoir du 31 juillet, ces directives n’avaient pas été appliquées. Le président de la République a rencontré les acteurs de l’école en octobre, pour reformuler les directives du PM, sous formes de mesures présidentielles, avec également de nouveaux délais qui ont été fixés dont le dernier reste le 31 décembre 2015’’, regrette le secrétaire général.

‘’Nous sommes au regret de dire que toutes ces mesures du président de la République ne sont pas appliquées. Par respect pour l’autorité qu’il incarne, les enseignants nous ont dit d’attendre jusqu’au 31 décembre. Mais le constat est que même les acquis ont été remis en cause’’. Mamadou Dianté explique que son syndicat s’attendait à ce qu’il y ait des centaines d’enseignants mis en solde, chaque mois. Mais, depuis fin octobre, ce n’est pas le cas. Il renseigne que les rappels dus aux enseignants concernent un effectif de 20 000 enseignants. ‘’Au mois de septembre, seuls 6 ont reçu leur rappel, sur 20 000’’, se désole-t-il. En effet, le coordinateur du SAMES/CUSEMS reste convaincu que la gestion de la carrière des enseignants est le cadet des soucis du gouvernement. Il en veut pour preuve le fait que la commission d’avancement ne se soit pas réunie, depuis 2013.

Mamadou Lamine Dianté se dit aussi inquiet pour la formation. ‘’Nous avons suivi le vote du ministère de l’Education, mais rien n’a été prévu pour la prise en charge de la formation. Cela veut dire que, même les instituteurs adjoints, qui ont démarré leur formation, risquent d’avoir des problèmes pour la suite de leur formation, l’année prochaine. Le concours des inspecteurs de l’éducation de l’enseignement moyen secondaire (IMS), qui a eu un taux assez élevé de réussite, a été supprimé par le Premier ministre. Ce qui est excessivement grave, car le système éducatif souffre aujourd’hui d’un manque de personnel d’encadrement que sont les instituteurs…. Le moyen secondaire est le parent pauvre du système éducatif, car il n’y a aucun IMS dans certaines zones’’.

CHEIKH THIAM

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