Publié le 23 Jun 2021 - 21:12
DIOCKEL FAYE, SG DU CUSEMS A MBOUR SUR LA GREVE DU G7

‘’Si le baccalauréat ne parvient pas à s’organiser…’’

 

L’école sénégalaise renoue avec les grèves des syndicats. Hier mardi 22 juin, un débrayage a été fait à 9 h et aujourd’hui une grève : c’est le mot d’ordre décrété par le G7 qui veut pousser le gouvernement, avec ce premier plan d’action, à respecter les engagements signés avec les syndicats d’enseignants. Et ce, à un plus d’un mois des examens du Bac prévus le 29 juillet.

 

La grève des syndicats d’enseignants va-t-elle impacter l’organisation du baccalauréat qui se profile à l’horizon ? En tout cas, tout laisse indiquer que les enseignants ne sont pas prêts à démordre, si on en croit le secrétaire général du Cusems dans le département de Mbour.

Interrogé sur l’impact que cette grave aura sur l’organisation de l’examen du Bac, Djockel Faye martèle : ‘’Si nous sommes en grève, c’est pour qu’elle puisse avoir un impact. Aller en grève et calculer l'impact que cela va faire, c'est comme si que tu ne peux pas faire la grève. Notre souhait est que cette grève-là puisse avoir un impact. Si maintenant, le gouvernement ne veut pas qu'elle ait un impact négatif sur la qualité de l'enseignement, c'est à lui de prendre toutes ses responsabilités et d'aller dans le sens de satisfaire les revendications des enseignants, parmi lesquels la plus grande aujourd'hui, c'est la protection du corps enseignant.’’

Le responsable syndical, très en verve, poursuit : ‘’Si le baccalauréat ne parvient pas à s'organiser, c'est le gouvernement qui en sera entièrement responsable. C'est à lui de veiller pour que le baccalauréat se fasse correctement. Et la meilleure manière pour que le baccalauréat se fasse correctement, c'est d'aller dans le sens de sécuriser les enseignants.’’

D’après notre interlocuteur, le mouvement que le G7 a démarré, c'est une grève d'alerte, tout simplement. ‘’On alerte le gouvernement du Sénégal pour qu'il respecte les accords, mais également pour qu'il protège les enseignants qui sont en train d'être maltraités dans les salles de classe’’, a indiqué Djockel Faye.

En effet, explique-t-il, ‘’nous avons les élèves contre nous, l'Administration contre nous, les parents d'élèves contre nous. Aujourd'hui, nous avons l'impression qu'on a monté les élèves contre nous, de telle sorte que ces derniers sont en train de manquer considérablement de respect à leurs enseignants. Certains sont insultés dans les salles de classe, d'autres sont agressés, et cela doit cesser’’.

Dans la foulée, le syndicaliste précise : ‘’Les citoyens sénégalais doivent comprendre que le G7 a fait tout ce qu'il devrait faire. Nous avions signé un certain nombre d'accords avec le gouvernement et tout le monde sait que depuis que les réunions de monitoring ont été suspendues jusqu'à présent, le gouvernement n'est pas allé dans le sens du respect des accords. Et cela n'a pas empêché le G7 de demander aux enseignants de continuer à faire cours correctement, parce qu'il y avait la pandémie et que c’était un problème national et international. On pensait, en réalité, qu’aller en grève en tenant compte de tous ces facteurs-là, ne serait pas quelque chose de bon… Mais aujourd'hui, les activités ont repris, la pandémie est presque derrière nous et le gouvernement devrait aller dans le sens du respect des accords. Mais le constat est qu’il fait preuve de mauvaise foi, en dépit des situations extrêmement difficiles auxquelles sont confrontés les enseignants.’’ 

IDRISSA AMINATA NIANG

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