Publié le 31 Dec 2013 - 18:26
DISCOURS DE FIN D'ANNÉE À LA NATION

Lettre ouverte au Président de la République

 

Excellence,

Encore, une autre année s'achève sans que nous pussions apporter la moindre assistance aux malades mentaux errants à travers tout le pays, dans des conditions extrêmement difficiles. Ceci, par la faute seulement aujourd'hui de votre Gouvernement qui tarde à s'occuper réellement de ce grave phénomène social dont l'ampleur prend de plus en plus des proportions inquiétantes.

En effet, outre l'insécurité qu'il représente pour l'ensemble de la population, ce vaste fléau national ternissant l'image même du Sénégal, a depuis très longtemps fini de mettre à nu, notre manque de solidarité pour rendre à ces concitoyens défavorisés, leur dignité humaine.

C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, tout dernièrement, dans une déclaration rendue publique, nous vous avions tenu comme étant le principal responsable, en tant que Président de la République, Gardien de la Constitution, de leur situation, pire que l'apartheid, aboli en Afrique du sud, et sur laquelle nous vous attendons, encore, impatiemment.

Excellence, le lundi 16 décembre 2013, à travers une correspondance, nous avons répondu favorablement à votre appel au dialogue autour de l'essentiel et nous sommes toujours à l'écoute par rapport à la programmation de notre audience, devenue maintenant un droit inaliénable pour ces malades mentaux errants et leurs milliers de familles, tous, souffrant en silence.

C'est pourquoi, à l'occasion de votre rituel discours de fin d'année à la Nation, prévu ce mardi 31 décembre 2013, nous vous prions solennellement de bien vouloir rassurer le peuple sénégalais en évoquant les solutions idoines, susceptibles de résoudre efficacement ce vaste phénomène national.

Il s'agit notamment de : la tenue d'un Conseil interministériel consacré à ces personnes abandonnées à elles-mêmes dans les rues ; l'ouverture du Centre national d'encadrement et de traitement de Kaolack, exclusivement construit, sous notre demande avec le régime du Président Abdoulaye WADE, pour la prise en charge totale et gratuite ainsi que la réinsertion sociale des malades mentaux errants ; la signature indispensable d'une Convention de partenariat entre le ministère de la Santé et de l'Action sociale et notre Association pour la gestion de cette nouvelle structure qui nous revient totalement de droit, en tant qu'initiateurs et bénéficiaires ; la création d'un Fonds de solidarité destiné à cette couche si vulnérable ; la mise en place d'une Commission nationale regroupant tous les ministères, institutions et organisations, concernés par ce phénomène ; etc.

Espérant une prompte satisfaction de nos attentes et vous souhaitant une agréable année 2014, veuillez agréer, Excellence, l'expression de notre considération distinguée.

Rufisque, le 28 décembre 2013

Ansoumana DIONE,

Président de l'Association sénégalaise pour le suivi et l'assistance aux malades mentaux (ASSAMM)

 

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