Publié le 2 Dec 2020 - 12:20
EMIGRATION IRREGULIERE

La fuite de responsabilité des Etats indexée

 
La condamnation de Mamadou Lamine Faye, père du jeune Doudou Faye, suite à la noyade de son fils au cours d’une traversée ‘’Barsa-Barsaq’’ n’est pas du goût du Réseau migration développement (Remidev). Les membres de cette organisation perçoivent, à travers cette sanction, une fuite de responsabilité des autorités étatiques et de l’Union européenne. Pour le Remidev, cette logique ‘’de déresponsabilisation des États pour le sort des personnes migrantes et de criminalisation de celles et ceux qui leur viennent en aide, est aujourd’hui poussée à son comble, puisque désormais, ce sont des parents, déjà accablés par la perte de leur enfant, qui sont poursuivis et pointés du doigt comme responsables de ces drames’’. Tandis qu’à l’inverse, dénonce le réseau, les acteurs étatiques et paramilitaires intervenant dans le contrôle des frontières, en particulier l’agence européenne Frontex, jouissent d’une parfaite impunité.
 
Pour les membres de cette organisation, cette évolution alarmante de la criminalisation des personnes exilées, de leurs familles et des solidarités qui se mobilisent autour d’elles cachent en réalité très mal les responsabilités des États dans les drames sur les routes migratoires. Elles pensent tout simplement que les disparitions et décès aux frontières ne sauraient être uniquement attribués à ’’des passeurs sans scrupule, des  ONG irresponsables et des parents inconscients des risques’’.
 
A leurs yeux, en effet, l’Union européenne et les États doivent prendre la mesure des conséquences des politiques migratoires mises en œuvre. Les signataires de la note louent, toutefois, certaines mesures prises, comme le durcissement de la réglementation, la sophistication des contrôles aux frontières ainsi que la multiplication des instruments de coopération dans le domaine des migrations rendant le franchissement des frontières toujours plus difficiles.
 
Le Réseau migration développement (Remidev) rappelle également dans son communiqué que d’autres ont été dans le passé tenus pour responsables des affres de ce phénomène. L’organisation cite, à cet effet, l’exemple des passeurs. Ces derniers, disent-ils, peuvent prendre une multitude de visages : ’’Celui du trafiquant exploitant la misère à celui du citoyen  solidaire poursuivi pour avoir hébergé une personne migrante en passant par les personnes migrantes elles-mêmes. Dans leur diversité, l’existence même de ces acteurs qui viennent en aide aux personnes migrantes dans le passage des frontières est une conséquence directe des politiques restrictives des États, qui rendent leur aide ou leurs services nécessaires.

 

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