Publié le 7 Sep 2019 - 09:19
ENERGIE SOLAIRE AU SENEGAL

Résoudre l’équation des installateurs

 

Afin de s’assurer que les techniciens et professionnels ont les compétences requises pour installer des systèmes solaires, les pays de la Cedeao optent pour une formation spécifique. Il s’agit du ‘’système de certification de la Cedeao pour les compétences en énergies durables’’. Le comité technique s’est réuni hier à Dakar.

 

Très prisée depuis peu par les autorités sénégalaises, l’énergie solaire manque cependant d’une main-d’œuvre qualifiée en installation. C’est justement ce qui a motivé les trois jours de réflexion (du 3 au 5 septembre) de professionnels du secteur issus des 15 pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Membres du Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (Ecreee) de cet espace économique, ils ont mis en place, entre 2015 et 2017, un système régional de certification pour les installateurs solaires photovoltaïques. ‘’Dans nos pays, on se rend compte que beaucoup de techniciens installent le solaire sans aucune compétence, ni qualification. L’informel est de mise, raison pour laquelle nous voulons former tous ceux qui travaillent dans ce domaine dans l’espace Cedeao’’, affirme Ya Awa Ndiaye, représentante de la Gambie.

Ainsi, le Sénégal a été le premier pays à expérimenter cette certification, grâce au déroulement d’un examen mettant à l’épreuve des étudiants de l’Ecole supérieure polytechnique de Dakar. Il est suivi du Ghana, et les prochains tests seront effectués au Nigeria, au Burkina Faso, au Mali, au Cap-Vert et au Bénin.

Les trois lauréats sénégalais vont bénéficier d’une formation en installation solaire et auront l’opportunité d’exercer dans tous les pays de la Cedeao. ‘’Je ne connaissais pas grand-chose à l’énergie solaire, mais j’ai fait des recherches et tenté ma chance. Grâce à Dieu, j’ai réussi. Cela peut nous aider dans le Btp, car avec les nouvelles constructions, on aura besoin de faire des installations solaires. Il en est de même pour l’hydraulique’’, lance la lauréate Ndèye Astou Seck, ingénieur en génie civile, seule fille du trio. Le processus met justement l’accent sur l’adhésion des jeunes filles et des femmes au programme, parce que trop souvent absentes dans ce type de métier. A cet effet, des bourses d’études leur sont offertes.

En outre, les examens sont accessibles à tous les membres (ayant au moins une base académique) de cet espace, quel que soit le pays d’origine et celui d’habitation. Et Mme Marie Diallo, représentante de la Guinée, d’ajouter : ‘’Cette harmonisation est déjà établie. Les choses ont été mises en place par les différents ministères des Energies et de l’Education de tous les pays de la Cedeao. Donc, il n’y aura pas de problème à ce niveau. Notre but est d’avoir une masse critique de jeunes bien formés.’’

Selon elle, en plus de garantir la qualité et la sécurité des installations, il s’agira de faire la promotion de la jeunesse qui, grâce à ses compétences, pourra se faire employer.

Ces trois jours d’échanges ont permis de faire un bilan des deux examens pilotes et de corriger les erreurs. Il se trouve que les laboratoires des établissements manquent de tout le matériel scientifique nécessaire et de documentation. D’où la nécessité d’équiper les prochains sur la liste. Toutefois, pour ces professionnels des énergies renouvelables, la barrière linguistique pose encore problème dans l’exécution de ce processus de certification.

 EMMANUELLA MARAME FAYE

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