Les adversaires du Sénégal, notamment la Colombie et le Japon, ont souvent bien réussi face aux Africains en phase finale de Mondial. La Pologne ne s’est mesurée qu’au Maroc pour un nul.

Jouable. C’est le mot qui a été prononcé le plus souvent après le tirage au sort de la Coupe du monde 2018, dans les commentaires et analyses du groupe H composé du Sénégal, de la Pologne, de la Colombie et du Japon. Certains pensent que c’est la poule la plus homogène car chacune des quatre équipes peut prétendre aller en 8^es de finale de la phase finale. ‘’C’est un tirage qui est ouvert. Je ne dirais pas clément, parce que ce sont de très bonnes équipes’’, a dit l’ancien capitaine des Lions, Ferdinand Coly, à l’issue du tirage effectué vendredi dernier. ‘’Qu’on ne se dise pas que c’est la poule la plus facile ! Dans ce tirage-là, on ne va pas parler d’une poule facile’’, déclare l’ancien entraîneur adjoint de la sélection locale du Sénégal et actuel coach de Mbour Petite Côte, Badara Sarr. ‘’C’est une poule qui est jouable mais à condition qu’on prenne toutes les équipes au sérieux’’, a ajouté le technicien passé par l’As Douanes.

Les Lions sont donc prévenus. Leurs adversaires du premier tour de Russie-2018 ont une belle carte de visite. D’ailleurs, Pologne, Colombie et Japon ont plus d’expérience que le Sénégal dans ce tournoi. D’autres part, ces pays partent légèrement favoris sur le plan psychologique car leur passé avec les équipes africaines en phase finale de Coupe du monde tourne un peu en leur faveur.

La Pologne accrochée par le Maroc

Parmi les trois futurs challengers du Sénégal, la Pologne est l’équipe qui s’est frottée le moins aux Africains. Nos fouilles n’ont trouvé qu’une confrontation avec un pays du continent. C’était lors de la Coupe du monde au Mexique en 1986. La Pologne et le Maroc s’étaient quittés sur un nul vierge (0-0). Les Polonais (3 points) avaient pris la 3^e place qualificative pour le tour suivant. Les Lions de l’Atlas avaient fini premiers du groupe F composé également de l’Angleterre (2^e, 3 pts) et du Portugal (4^e, 1 pt).

Japon mène au tableau

‘’Le Japon, que tout le monde sous-estime plus ou moins, est coaché par Vahid Halilhodžić que tout le monde connaît. Les équipes qu’il coache sont très physiques. C’est certain que ces Japonais auront la patte de Vahid, ils ne seront pas des faire-valoir’’, a partagé Ferdinand Coly. En attendant de voir la touche de l’entraîneur bosnien lors du prochain rendez-vous, les Nippons se sont jusque-là bien comportés face aux représentants de la Confédération africaine de football (Caf). Sur trois duels, les Asiatiques n’en ont perdu qu’un. C’était lors de la dernière coupe du monde jouée au Brésil. Le Japon avait perdu (2-1 ; 1^ère j.) face à la Côte d’Ivoire. Pourtant, ce sont Nagatomo et ses coéquipiers qui avaient pris les devants grâce à Keisuke Honda (16^e). Wilfried Bony (64^e) et Gervinho (66^e) avaient renversé les Nippons.

Leurs deux autres soties s’étaient bien passées. En 2002, ils s’étaient imposés contre la Tunisie (2-0). Le technicien français Philippe Troussier et ses protégés avaient terminé premiers de la poule H pour passer le premier tour, en compagnie de la Belgique. Mais les Japonais s’étaient arrêtés en 8^es de finale du tournoi qu’ils ont coorganisé avec la Corée du Sud.

Le premier succès avait été acquis au Mondial 2010 en Afrique du Sud. Nakamura et compagnie avaient dominé (1-0) le Cameroun dans le groupe E. Keisuke Honda (39^e) était passé par là. Les Blue Samouraïs s’étaient qualifiés pour les 8^es de finale avec leur deuxième place conquise derrière les Pays-Bas.

Colombie aussi

Comme le Japon, la Colombie est devant sur les rencontres avec les Africains. En 1998, en France, les Colombiens avaient battu (1-0) les Tunisiens grâce à un but de Léider Preciado. C’était lors de la 2^e journée du groupe G. L’excellent gardien Faryd Mondragón et ses coéquipiers étaient, malgré tout, parvenus à franchir le premier tour. Les deux tickets pour les 8^es de finale avaient été validés par l’Angleterre et la Roumanie.

L’autre victime se nomme la Côte d’Ivoire. C’était dans le groupe C du Mondial 2014 organisé au Brésil. Les Sud-Américains avait pris le meilleur sur les Eléphants (2-1 ; 2^e j.). James Rodríguez (64^e) et Juan Fernando Quintero (64^e) ont été les bourreaux de Didier Drogba et ses partenaires. Gervinho avait réduit le score à la 73^e minute. Les Colombiens avaient fait le carton plein et fini premiers avec trois succès alors que les Japonais avaient terminé derniers avec 1 seul point.

Comme tenu de la chronologie des duels, on peut dire que la Colombie a pris la mesure des Africains. Parce qu’ils sont parvenus à se ressaisir après la défaite (2-1) concédée contre le Cameroun en 8^es de finale du tournoi tenu en Italie en 1990. C’est le légendaire Roger Milla (106^e et 109^e) qui avait crucifié la Colombie de Carlos Valderrama et René Higuita, au Stadio San Paolo de Naples. Redín avait réduit la marque (115^e).

Le passé, c’est le passé. En 2018, ce sera une autre époque, des joueurs et des équipes différents.

Adama Coly