Publié le 23 Jun 2020 - 14:22
IBRAHIMA KOUMBASSA (SG CUSEMS-THIES) SUR LA RÉOUVERTURE DES ÉCOLES

‘’Voir un seul élève laissé en rade me ronge le cœur’’

 

Les élèves souffrant d’une pathologie chronique ne reprendront pas le chemin de l’école, jeudi prochain. Une mise à l’écart certes prudente, en cette période de pandémie, mais qui, aux yeux du syndicaliste Ibrahima Koumbassa, peut plonger l’avenir des apprenants dans des lendemains incertains.

 

Jeudi prochain, 106 720 élèves des classes d’examen (CM2, 3e et terminale) vont reprendre le chemin de l’école, dans l’académie de Thiès. Du côté des enseignants, 18 000 ont déjà été mobilisés pour la reprise des enseignements-apprentissages. A 72 heures de cette réouverture, le gouverneur de la région, Mamadou Moustapha Ndao, a convoqué toute la communauté éducative de la région, pour faire des propositions afin de parvenir à une reprise effective le jour J. Des scénarii de réouverture aussitôt balayés par les syndicats d’enseignants présents à cette réunion tenue à huis clos.

D’après le secrétaire général régional du Cadre unitaire des enseignants du moyen et du secondaire (Cusems), cette rentrée a été précipitée et va laisser en rade beaucoup d’élèves et d’enseignants souffrant de maladies chroniques. ‘’Le gouverneur de la région a convoqué les acteurs de l’éducation pour faire des propositions pour une seconde réouverture. Nous avons écouté et apprécié. Mais nous avons dit que le moment n’est pas propice pour une réouverture des écoles. Car, avec moins de 30 cas, on a fermé les écoles. Aujourd’hui, nous sommes à près de 6 000 cas et on veut rouvrir les classes. Il y a donc un problème. Une école, ce n’est pas seulement les salles et les classes d’examen, c’est-à-dire CM2, 3e et terminale, c’est un ensemble : c’est du préscolaire au supérieur. Cette formule ne nous agrée pas et on y voit beaucoup d’inquiétudes’’, martèle Ibrahima Koumbassa.

Poursuivant son propos, le membre du G7 indique que la bonne formule, c’est de reprendre avec ‘’tout le monde’’, c’est-à-dire du préscolaire à l’université, vers le mois de septembre, quand la pandémie de la Covid-19 sera bien maitrisée.

De plus, le syndicaliste affirme que la date du 25 juin n’est pas la bonne, dans la mesure où des élèves malades vont être laissés en rade. ‘’Au moment où le supérieur est bloqué et ne fonctionne pas pour l’instant, comment pouvez-vous concevoir qu’on entreprenne une réouverture des classes ? Il est dit, dans le protocole, que les enfants malades sont écartés de même que les élèves des classes intermédiaires. Donc, quel est leur avenir et, moi en tant que pédagogue, voir un seul élève laissé en rade me ronge le cœur. Nous avons proposé d’attendre jusqu’au mois de septembre et là, on aurait pu démarrer avec tout le monde dans la sérénité et dans la sécurité. Avec un seul élève laissé en rade, j’ai le cœur meurtri’’, insiste M. Koumbassa, rappelant que ses camarades et lui vont ‘’tout faire pour veiller au respect du protocole sanitaire’’ dans tous les établissements de la région.

Abordant la question de l’éducation physique et sportive (EPS) écartée par l’autorité dans le cadre de la reprise, le patron du Cusems dans la région de Thiès appelle à revenir sur cette décision, parce que, dit-il, celle-ci est une ‘’discipline fondamentale et beaucoup d’élèves s’en sortent avec cette matière, parce qu’au Brevet de fin d’études élémentaires (Bfem) le coefficient est de 2’’.

Si les enseignants regrettent une ‘’reprise précipitée avec des élèves qui seront laissés en rade’’, du côté du gouverneur et de l’inspecteur d’académie Papa Baba Diassé, l’on évoque déjà ‘’toutes les conditions qui sont réunies pour une bonne reprise’’ jeudi prochain, au grand bonheur des élèves en classes d’examen.

GAUSTIN DIATTA (THIES)

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