Publié le 25 Sep 2020 - 20:46
INONDATIONS, TOURNEE DU PRESIDENT, TROISIEME MANDAT

Le CRD pilonne la gestion de Macky Sall 

 

La situation sur la Covid-19 au Sénégal mise en retrait par les inondations, la réponse du gouvernement a été passée au crible par le Congrès de la renaissance démocratique (CRD)/And Dekkil Bokk. Dans une déclaration publiée hier, la coalition d’opposants pointe du doigt la mal gouvernance, encore et toujours, comme source des malheurs des Sénégalais. 

 

Malgré ses plans d’urgence, les comptes demandés au gouvernement du Sénégal sur la gestion des inondations continuent d’alimenter la sphère politique. Hier, c’est le Congrès de la renaissance démocratique (CRD)/And Dekkil Bokk qui a rejoint la longue liste des indignés du Programme décennal de lutte contre les inondations (PDLI 2012-2022) censé avoir débarrassé le Sénégal de ce fléau, en quatre ans (selon des propos tenus par le président Macky Sall).

Car, pour les coalisés de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, il reste trop simpliste de se réfugier derrière une quantité exceptionnelle des précipitations, le temps d’un week-end, pour cacher l’inexistence d’un système efficace d’évacuation prouvé par la stagnation persistante des eaux de pluie.

Raison pour laquelle ‘’le CRD estime qu’il urge d’auditer sérieusement le PDLI, d’identifier les raisons profondes de l’abandon de sa mise en œuvre et de prendre les mesures qui s’imposent’’. D’autant plus que, précise leur déclaration rendue publique, la mal gouvernance, à travers plusieurs années d’anarchie dans la gestion du foncier, de laxisme dans les politiques d’urbanisation et de clientélisme politique dans l’aménagement du territoire, constitue l’explication ultime de la persistance des inondations.

 Toutefois, ce constat amer n’empêche pas le CRD d’exiger ‘’du gouvernement une transparence totale dans la gestion de l’aide d’urgence aux sinistrés’’. Non sans noter que ‘’le gouffre financier que représente la politique ponctuelle des plans Orsec montre que sans la bonne gouvernance, aucun programme ne peut sortir le pays de sa situation’’.

En effet, Mamadou Lamine Diallo et Cie rappellent que ‘’des études scientifiques existent depuis fort longtemps et qu’il ne manque que le courage et la volonté politiques pour les mettre en œuvre. Toute autre posture ne sera, pour l’État du Sénégal, que fuite en avant, diversion et tergiversation impardonnable, au regard de l’extrême gravité de la situation’’.

Fuite en avant, diversion et tergiversation impardonnables à l’Etat

En juin 2010, le ‘’Rapport d’évaluation des besoins post-catastrophes inondations urbaines à Dakar 2009’’, préparé par le gouvernement de la République du Sénégal, avec l’appui de la Banque mondiale, du système des Nations Unies et de la Commission européenne, faisait un plaidoyer vibrant auprès des décideurs nationaux, de la communauté internationale et des forces vives de la nation sur la situation de vulnérabilité dans laquelle se trouvent certaines zones du pays. Il avait surtout apporté ‘’des réponses concrètes en termes de plans d’action pour le relèvement, la reconstruction et la réduction du risque qui doivent être mis en œuvre sans délai’’.

Si, selon le CRD, ces inondations démontrent de façon définitive l’impuissance de Macky Sall à faire face aux défis qui interpellent notre pays, ‘’elles nous incitent aussi à une introspection nationale’’, pour une culture du civisme et de la responsabilité individuelle. Surtout en cette veille de commémoration de la tragédie du bateau ‘’Le Joola’’ (26 septembre). Car, ajoutent-ils, au-delà de l’apparence avilissante que ces images d’un pays submergé par les eaux de pluie renvoient au monde, ces inondations posent un problème de perte de richesse, de santé et, plus généralement, de sécurité.

Levée des sanctions contre le Mali

Dénonçant la tournée économique du président de la République dans le centre agricole du Sénégal, qu’il qualifie d’actes ‘’de folklore et des sagas festives en violation flagrante des mesures barrières contre la propagation de la Covid-19, le tout agrémenté d’annonces de projets de plusieurs centaines de milliards’’, le CRD ne veut pas se laisser distraire par ‘’un débat nul, anachronique et dangereux sur une impossible troisième candidature de Macky Sall’’.

Pour les partenaires de l’ancien ministre de l’Energie Thierno Alassane Sall, la Constitution, avant et après la révision de 2016, a fixé le maximum de mandats consécutifs à deux. De plus, ‘’la sacralité de la parole du président en tant qu’institution aurait d’ailleurs dû dissuader les membres de la mouvance présidentielle à imaginer une probable candidature de Macky Sall en 2024’’. 

Alors qu’un président de la transition a été nommé lundi dernier pour le Mali, en proie à une instabilité constitutionnelle depuis la prise du pouvoir par les militaires face aux mouvements de contestations de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita, le CRD appelle les instances de la CEDEAO à lever toute forme d’embargo contre le Mali, pour faciliter le retour à la vie normale de ces compatriotes africains.

Lamine Diouf

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