L’Unsas plaide pour la ratification de la Convention 190 de l’OIT

Plusieurs femmes leaders et syndicalistes de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) ont réaffirmé avec force leur engagement pour la lutte contre les violences et le harcèlement en milieu professionnel, avant d’inviter l’État du Sénégal à ratifier la Convention 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT). Elles l’ont fait savoir, hier, à l’occasion de l’installation du Comité régional des femmes de l’Unsas.
Dans le monde, les femmes sont souvent victimes de la violence et de harcèlement en milieu de travail. Des brimades à l’encontre des femmes enceintes, des insultes sexistes et méprisantes constituent le lit de la violence et du harcèlement fondés sur le genre. C’est fort de ce constat que le 21 juin 2019, la Conférence internationale du travail a adopté la Convention C190 sur la violence et le harcèlement.
Il s’agit du premier instrument international à établir le droit de toutes les personnes à un modèle de travail exempt de violence et de harcèlement, y compris de violence et du harcèlement fondés sur le genre. La Convention C190 est complétée par la recommandation 2006 sur la violence et le harcèlement 2019 qui fournit des orientations plus établies sur la façon dont la convention devra être appliquée à l’international, afin d’éliminer la violence et le harcèlement dans le monde du travail.
Pour les femmes de l’Unsas, sa ratification par le Sénégal constituerait un pas décisif vers un environnement professionnel plus sûr, plus équitable et respectueux des droits humains.
L’activité organisée à Kolda s’est articulée autour d’un important volet de renforcement de capacités, placé sous le thème ‘’Leadership et autonomisation des femmes travailleuses’’. Durant deux jours, les participantes ont été formées et sensibilisées non seulement à la lutte contre les violences faites aux femmes et à l’importance de la Convention 190, mais aussi à d’autres enjeux majeurs comme la protection sociale, la promotion d’un travail décent pour les femmes et la santé et sécurité au travail.
Pour Nafissa Samb, présidente nationale du Comité des femmes de l’Unsas, ‘’ces sessions de formation sont essentielles pour permettre aux femmes travailleuses de mieux connaître leurs droits, de se protéger, mais aussi de s’affirmer en tant que leaders dans leurs milieux professionnels’’. Elle a salué la forte mobilisation des femmes de Kolda et leur détermination à faire entendre leur voix dans le débat national sur les droits des travailleuses.
Par ce plaidoyer, l’Unsas espère accélérer la prise de conscience des autorités étatiques et obtenir enfin l’adhésion du Sénégal à cette convention historique au bénéfice de milliers de travailleuses confrontées quotidiennement à des formes multiples de violences et de discriminations. Les femmes leaders et syndicalistes de l’Unsas soulignent ainsi leur détermination à lutter contre les violences et les harcèlements qu’elles subissent et pour lesquels elles sont souvent contraintes au silence pour diverses raisons.
D’après elles, chaque jour, on parle de mariages précoces, de mutilations génitales, de violences conjugales, de cas de viol... Mais les autres formes de violence sont passées sous silence. Il en est ainsi du harcèlement, des violences sexistes et des stéréotypes auxquels les femmes et filles sont confrontées dans les administrations. Elles ont peur de parler, peur de dénoncer. Pourtant, ces violences entravent souvent leur parcours professionnel.
NFALY MANSALY