Publié le 11 May 2023 - 13:02
KOLDA - POUR AVOIR ÉTRANGLÉ SON NOUVEAU-NÉ

Une mère de 37 ans

 

La Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Kolda a condamné, hier, Oussèye Baldé, âgée de 37 ans, à 10 ans de réclusion criminelle, pour avoir tué son nouveau-né par asphyxie le 8 octobre 2021 à Saré Keita, dans le département de Vélingara.

 

À l’audience d’hier, Oussèye Baldé a expliqué avoir accouché à son domicile, dans sa chambre, avant d’aller jeter le nouveau-né dans la fosse septique distante de cinq mètres de sa chambre. Selon elle, le bébé n’a jamais crié et jamais pleuré. La dame de 37 ans, qui avait caché sa grossesse à tout son entourage, a été arrêtée le lendemain du drame, alors qu’elle se trouvait au poste de santé de Kandia. Elle a dit à la sage-femme qu’elle a accouché à domicile prématurément et qu’elle a enterré par la suite le bébé de sexe féminin.

N’y ayant pas cru, la sage-femme a appelé les gendarmes de Diaobé. Ces derniers ont effectué une descente sur place et ont trouvé que l’accusée était en observation, sous perfusion. Par la suite, ils l’ont conduite à la brigade pour interrogatoire. Là-bas, les hommes en bleu ont constaté des évolutions dans ses déclarations.

En effet, après avoir dit qu’elle a enterré son nouveau-né, elle est revenue pour déclarer qu’elle avait laissé le bébé dans une bassine à l’entrée des toilettes. Ce qui était archifaux. Car la descente des gendarmes a permis de constater qu’elle avait jeté le bébé dans une fosse septique abandonnée.

D’ailleurs, l’ouverture de la dalle a permis ainsi de découvrir le corps en étant de putréfaction avancée, qui flottait au milieu  des immondices. Le séjour prolongé du corps dans la fosse a rendu difficile l’autopsie, mais le légiste a conclu à une mort par asphyxie.

Entendue, Oussèye Baldé a nié avoir donné la mort, avant de préciser que l’enfant de sexe féminin était prématuré et mort-né.

Elle a ajouté qu’elle a préféré jeter le nouveau-né, pour éviter d’être la risée des voisins et se faire répudier. En effet, la dame a avoué que son époux n’était pas l’auteur de sa grossesse qu’elle a contractée à la suite d’une relation adultérine. Oussèye a poursuivi qu’elle n’a fait aucune visite prénatale.

Cette version des faits a été corroborée par son mari Guéladio Boiro qui a ajouté que sa femme s’était même fâchée contre lui, lorsqu’il l’avait interpellée sur son état de santé. Il a confirmé n’être pas l’auteur de la grossesse, n’ayant plus entretenu de rapports sexuels avec son épouse depuis la naissance de leur dernier enfant qui est aujourd’hui âgé de 2 ans.

 Selon toujours le mari, c’est parce qu’il soupçonnait son épouse d’être enceinte qu’il lui avait demandé de sevrer leur enfant qu’elle continuait d’allaiter.

Toutes choses qui ont fait dire au procureur que l’accusée avait l’intention manifeste de mettre un terme à la vie d’un être sans défense. ‘’Au vu de ces actes criminels, je demande à la chambre criminelle que la mise en cause soit condamnée à 15 ans de réclusion criminelle. Car les faits ne souffrent d’aucun doute’’, a plaidé le procureur qui a ajouté que ‘’le certificat de genre de mort est assez édifiant à ce sujet. Au surplus, l’attitude de l’inculpée, dans la prise en charge de la grossesse, traduit de façon non équivoque son intention de ne révéler son existence, ni à sa grossesse ni à une naissance ultérieure. Dès lors, sa déclaration selon laquelle l’enfant était mort-né ne traduit qu’une volonté d’atténuer sa responsabilité. En effet, si tel était le cas, elle aurait fait constater la mort et procéder à une inhumation digne et normale’’, a dit le procureur.

Le réquisitoire du procureur jugé très lourd, l’avocat de l’accusée, Me Térence Senghor, a sollicité l’acquittement de sa cliente. Pour lui, Oussèye Baldé n’a pas tué son bébé ‘’et que rien ne justifie qu’elle avait voulu tuer son bébé’’.

Après en avoir délibéré, la Chambre criminelle du tribunal de grande instance a finalement condamné la dame à 10 ans de réclusion criminelle.

NFALY AMANSALY

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